vendredi, mai 01, 2009

Chercher le point d'équilibre

Je t’avais dit que je t’écrirais à tous les jours. Que vaudrait ma parole si je me délestais de cet engagement la première journée?

Aujourd’hui, j’ai peu de mots à t’offrir. Seulement mon amitié indéfectible.

Tu n’es pas aussi con et ridicule que tu le crois. Peut-être pas aussi fort non plus.

Je crois en ta capacité d’amour. Je crois que tu seras capable d’aimer adéquatement, un jour.

Ce n’est pas facile d’atteindre l’équilibre. Pour moi, ça ne l’a jamais été, en tout cas. C’est peut-être en partie pour cette raison que je suis encore toute seule après dix ans. Je crois que je suis désormais une personne équilibrée, mais je ne le sais pas. Pas vraiment. Puisque je n’ai jamais eu de relation amoureuse depuis que je me suis guérie de ma propre dépression.

Suis-je guérie? Je l’ignore. Il m’arrive encore de retomber dans des patterns qui ressemblent un peu trop aux grands dérapages de mon passé pour que ce soit sain pour moi. Mais au lieu d’y plonger jusqu’à en perdre haleine, je vois que je tombe. Je vois que je tombe et ça ne dure plus si longtemps. Quelques jours, quelques heures même parfois.

Pour le moment, tu n’es pas là. Tu es dans les détales des questionnements qui se jugent en eux-mêmes. Qui te jugent surtout. Et oui, tu es aussi jugé par des gens que tu croyais tes amis et qui ne comprennent pas pourquoi une personne comme toi, en arrive à dire ou à faire certaines choses. Ils ne peuvent pas comprendre. Ils ne connaissent pas ce pays à l’orée duquel tu vagabondes depuis des mois. Un pays dans lequel les excès côtoient l’immobilisme le plus complet. Un pays où il ne fait pas très souvent bon vivre.

Je n’ai pas envie de te dire que tu es plus fort cela. Ce serait foutaise que d’essayer de prétendre une telle chose. Mais tu n’es pas plus faible non plus. Tu es juste toi. Dans toute ton intensité, dans toutes tes contradictions. Tu es un homme qui vit. Ce qui n’est pas l’alpage le plus fréquenté par nos contemporains. Tu vis jusqu’au bout les victoires comme les défaites. Et ça implique que certaines personnes te laissent tomber en cours de route parce qu’elles choisissent de ne pas se donner autant, dans quoi que ce soit.

Je ne sais pas ce que tu feras de toi-même dans les prochains jours.

Mais je sais que tu finiras par trouver le point d’équilibre de ton existence et qu’un jour tu cesseras d’osciller entre trop et trop peu.

Et peut-être même qu’un jour tu regarderas l’homme que tu es aujourd’hui avec autant de tendresse que moi, je mets à te regarder.

Ton amie qui t’aime fort,

Mathie xxx

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