Les trous du pavé
Libellés : Pour consoler
Libellés : Pour consoler
Libellés : Pour consoler
Libellés : Digressions, Pour consoler
Libellés : Digressions, Pour consoler
Libellés : Pour consoler
Libellés : Pour consoler
Libellés : Galerie de portraits, Pour consoler
Cher toi-même,
D'abord, il n'est pas dit, que tu ne reviendras jamais établir tes pénates dans ta seconde ville d'adoption, comme tu dis. Je ne dis surtout pas que ce sera demain ou bientôt, mais il ne faudrait pas assumer que c'est jamais. Je sais que tu rêves d'Europe depuis longtemps, ce rêve d'arrimer ta vie, à toi, avec celle d'une famille assez récemment immigrée ici, au Québec. M'enfin, tu ne pourras affirmer qu'avec le temps que ta vie est dans ces vieux pays aussi romantiques que toi. Tu parles de Montréal comme d'un passé révolu, sur lequel tu aurais biffé une étape nécessaire, mais totalement terminée. Je crois, moi, qu'il faudra que ton réseau social européen soit au moins aussi développé que celui que tu as tissé ici, avant qu'on se dise que le reste de ta vie sera là-bas. Et ne te fais pas le coup de rester là par orgueil où pour t'en tenir à des aspirations de tes années passées. Ce serait con. Tu vaux mieux que cela. Peut-être aussi que ton objectif est davantage de retourner t'installer dans la ville où tu es né, mais là aussi on verra ce que l'existence mettra sous tes pas.
Je suis heureuse de voir que le petit effort que je fais de te donner des nouvelles, de te changer les idées avec mes histoires et mes anecdotes te fais du bien. C'est l'objectif.
Je réfléchis depuis une heure à l'idée que tes parents t'ont soumise de mettre des filtres et je me demande si je suis d'accord. Oui, en partie, non d'autre part. Je m'explique:
Oui, parce que je pense que tu aurais avantage à te préserver un peu au début des rencontres que tu fais. Parce qu'à t'ouvrir ainsi jusqu'à la transparence devant tout un chacun, ça te met en danger, c'est clair. Surtout que dans notre monde, le privé a parfois de drôles de visages. La sensibilité, l'émotivité sont des sujets tabous. Montrer sa vulnérabilité choque davantage que de parler crument de ses expériences sexuelles. Donc tu déranges parce que tu dis ces choses qui sont tues. Tu dis que tu aimes jusqu'au bout des ongles, que tu veux aimer complètement et être aimé de retour. Tu dis que ça fait mal et que ça ne s'arrête pas simplement en disant « stop ».
Non, parce que si tu ériges des filtres trop opaques, ils finiront par devenir des barrières. J'ai peur que tu t'y perdes un peu. Comme je m'y suis perdue personnellement en essayant de rencontrer des objectifs sociaux qui ne me ressemblaient pas. Mais peut-être devras-tu apprendre à doser ces ouvertures sur toi-même. Pas parce que la mesquinerie du monde autour de toi pourrait t'atteindre, ça tu n'y échapperas pas, malheureusement. Mais bien parce que les gens fuient cette humanité que tu portes comme une oriflamme. Il se pourrait aussi que la solution soit d'élaguer rapidement les relations, en tassant immédiatement de ton entourage, ceux qui ne sont pas capables de vivre avec ta réalité, sensible et vraie.
Bises,
Mathie xxx
Libellés : Pour consoler
Libellés : Pour consoler
J’ai les amitiés éparpillées sur le Globe, depuis longtemps. Certaines d’entre elles, peut-être, survivront mieux à l’éloignement que d’autres. Mais ce n’est pas le propos aujourd’hui. La facilité des communications actuellement donne l’impression que rien n’est plus si loin qu’autrefois, et pourtant…
Un de mes amis est parti étudier dans un pays où l’hiver n’est pas vraiment un hiver. En tout cas, pour quelqu’un qui est né ici. De l’autre côté d’un océan. Il a quitté le Québec avec une peine en bandoulière. Partir pour le bout du monde dans cet état d’esprit n’est pas facile, pour personne. Surtout quand la personne qui nous fait saigner le cœur vit justement dans ce bout du monde. Alors, forcément, on ne décroche pas autant qu’on le devrait. Et quelquefois même, on fait un fou de soi.
Alors, on se sent seul et isolé. Alors on a l’impression d’avoir pris toutes les mauvaises décisions en oubliant de considérer les bonnes.
Il arrive même qu’on se mette à dos les quelques individus que l’on connaissait avant l’arrivée.
Et la solitude éclot autour de nous. Comme les pétales d’une fleur qui courtise la lumière. Le doute vient prendre sa place dans notre univers, et les remises en question se multiplient.
Les appels à l’aident sonnent creux. Accentués par la distance, les décalages horaires et le sentiment grandissant d’être de trop partout. On se tait alors davantage. Pour ne pas déranger davantage. On se nie aussi au passage. On oublie à quel point on a autrefois été là pour les autres lorsqu’ils en avaient de besoin et on se convainc que notre détresse déçoit tout le monde.
Évidemment, certaines gens qui auront croisé notre vie à cet instant précis, seront convaincus qu’effectivement, c’est trop lourd pour entreprendre ne serait-ce qu’une amitié.
Cependant, il reste les autres, ceux qui nous suivent depuis assez longtemps pour être capables de nous pardonner de ne pas aller si bien que cela. Je fais partie de ces gens pour cet ami éloigné.
Je lui ai promis de lui écrire tous les jours, pour le consoler. Ma manière toute personnelle d’essayer de l’aider, même minimalement.
Libellés : Digressions, Pour consoler
Je sais bien que tu n’es pas totalement sans expérience à l’heure où je t’écris cette lettre. Aussi suis-je convaincue que tu t’en sortiras un peu mieux que je ne l’ai fait à l’époque. N’empêche que la ressemblance existe. Je sais que tu as fait des concessions que tu n’aurais jamais faites pour un autre homme. Je sais que tu mis ton orgueil en berne plus d’une fois. Je sais que tu ne comprends pas pourquoi un homme que tu as aimé au point de te plier à ses demandes les plus absolues, est parti, malgré tout.
Je crois, moi, que les hommes se mentent à eux-mêmes lorsqu’ils nous affirment qu’ils ont besoin de plus de liberté que ce que notre cœur désirerait accorder. Je crois qu’ils se cherchent un peu lorsqu’ils n’ont pas de calorifère auquel se raccrocher. Selon mon histoire toute personnelle, l’homme qui m’a quitté dans mon jeune âge, celui qui voulait à tout prix garder une certaine forme d’indépendance dans sa relation amoureuse, m’a quittée pour une femme qui est très exactement à l’opposée des désirs qu’il exprimait. Ne te méprends pas, c’est une femme bien, que je respecte énormément. Elle avait compris quelque chose qui m’échappait à l’époque : cet homme-là, quoiqu’il en dise, avait besoin d’être organisé par sa blonde.
Tu me diras qu’ils ne sont pas tous comme cela. Sans doute auras-tu raison. Cependant, je reste persuadée que si un homme qui crie très fort à son besoin d’indépendance, qui ne parles pas beaucoup des choses qui l’étouffent dans une relation, entre en relation, c’est parce qu’il ressent le besoin de balises. Et nous folles, amoureusement investies et désirant mordicus offrir ce qu’il y aurait de mieux à cet homme qui nous relate un parcours opprimé, on le croit.
Et nous, on se retrouve toutes seules dans une nuit d’hiver à se demander ce que nous avons bien pu faire dans les quelques jours qui précèdent la rupture pour que tout bascule à cette vitesse.
Et puis un jour on comprend qu’il y des hommes qu’on ne peu pas retenir, tout simplement parce que nous ne serons jamais ces geôlières-là.
Libellés : Pour consoler
C’est difficile aimer. Je comprends ta colère, ce désir d’absolu et que la souffrance vécue soit rendue au centuple à la personne qui est l’auteure de la nôtre. Je comprends l’urgence de voir la peine s’atténuer, se fondre dans le décor de ta propre existence pour ne devenir qu’une petite part de toi, plus ce qui prend toute la place. L’envie d’assener une claque au visage de celle qui t’a ainsi trahi. Un premier vrai chagrin d’amour, tu sais, quel que soit l’âge que l’on a lorsqu’il survient, laisse des marques profondes en soi. On se sent désabusé et on se demande qui nous aimera un jour comme cette personne avais su le faire.
Tu sais, je crois que même si elle n’avait pas trouvé un autre homme à aimer, si peu de temps après toi, tu te serais quand même retrouvé avec des incompréhensions immenses à gérer, et, probablement, tu te serais dit : « si au moins il y avait quelqu’un d’autre, je pourrais comprendre pourquoi elle est partie ». Malgré le fait que ce soit toi qui as mis fin à la relation dans les faits. Parce qu’elle manquait de courage, selon tes propres termes. Peut-être effectivement est-elle lâche. Peut-être, en contre partie, est-ce toi qui sais aimer assez pour laisser partir quelqu’un qui ne peut plus t’aimer. Peut-être as-tu simplement suffisamment d’estime de toi pour ne pas de contenter des débris de ce que tu as déjà eu en totalité.
Je ne crois pas que la douleur qu’elle pourrait ressentir dans des peines futures soit la solution à ta souffrance actuelle. Même si tu y crois fermement à l’heure qu’il est. Les coups en amour ne se comptent pas ainsi. Laisse couler la peine. Dans tes veines comme dans tes yeux. Guéris-toi à l’aune de tes possibilités toutes personnelles. Écris. Écris comme tu sais le faire. Je ne sais pas qui tu es, mais je sais que tu possèdes les mots comme ils sont miens. Je reconnais la verve, l’élan qui m’habite dans le commentaire que tu as laissé sur mes sentiers. Ça ne répare rien, mais ça me permet en tout cas, de faire le point sur ce qui me blesse.
Tu es bien jeune pour toucher le désespoir. Je ne dis pas que celui-ci est futile, bien au contraire, il me semble très tangible. Cependant, j’ai appris, après toutes ces années d’échecs amoureux et de célibat endurci que tout espoir est permis à condition d’y croire un peu. À condition que tu te laisses la chance d’ouvrir ton cœur une nouvelle fois, lorsque tu y seras prêt pour permettre à nouveau à l’amour de faire son sillon dans ton existence et qui sait, peut-être, aimer et être aimé aussi entièrement que tu sembles l’être.
Non, il n’y a pas de justice en amour, seulement une infinité de possibilités que ce soit mieux, encore, la prochaine fois.
Libellés : Pour consoler
Tu revois ses yeux qui mordaient dans les tiens, pantelants de désir. Et tu te dis que ça ne peut pas avoir arrêté aussi subitement que cela. Sa gentillesse dans la rupture te touche encore plus que n’importe quel mot qu’il ait pu dire, avant. Et tu cherches des réponses à des questions qui n’en sont pas. Pas vraiment. Comment expliquer que soudainement l’amour s’est étiolé? Il s’est tiré sans crier gare, comme un voleur pris sur le fait. Il s’est tiré de son côté pendant que toi tu n’avais pas fini d’aimer. Et tu me demandes où est la justice là-dedans. Mais il n’y a jamais eu de justice en amour. Malheureusement.
Tu me demandes pourquoi ces amours mortes, avortées ou jamais vraiment surgies du néant te font encore tellement de mal. Je voudrais pouvoir prendre ta peine à pleines mains, la lover contre mon cœur pour t’en décharger un peu. Sauf que la vie, ce n’est pas ainsi. Pas de pitié pour les gens qui sont assez entiers pour vivre leurs sentiments jusqu’au bout. Pas de pitié pour ceux qui portent leur cœur en bandoulière et les balafres de leurs passions passées. La douleur est là, bien réelle, elle fait des vagues qui refluent, aux pires moments. Lorsque tu ne t’y attends pas. Lorsque tu réussi à coup de force d’âme à passer outre. Alors les raz-de-marée s’y mettent et tu n’y peux rien. Alors tu te sens seule. Alors, tu te sens veule.
Je voudrais pouvoir te dire que la vie n’est pas cruelle, mais je ne saurais mentir à ce point. Je ne saurais te regarder en face, toi qui persistes à croire en ta vérité, même si ça fait mal, surtout si ça fait mal. Je voudrais te dire que tu peux te mettre en mode repos et continuer à avancer dans la vie comme si de rien n’était. Barricader tes émotions dans une tour et les protéger du mieux que tu le puisses des envahisseurs possibles. Je pourrais te le dire, mais je ne le ferai pas. Parce que j’ai appris à mes dépends que vivre ainsi ce n’était pas vivre du tout. Que vivre ainsi c’était acheter au destin une paix précaire qui n’a de vrai que l’absence de sentiment.
Alors, je te dirai simplement, repose-toi, appelle-moi tant qu’il le faudra et crois en toi. Parce que moi, j’y crois.
Libellés : Pour consoler
Il te disait à quel point tu étais belle, différente, merveilleuse. Il te racontait dans ses mots, toutes les choses que tu voulais entendre. Ces petits compliments qui t'allaient droit au coeur, comme autant de clefs pour te retrouver. Au début, tu n'avais pas confiance, tu doutais. C'était un charmeur, tu l'avais reconnu au premier coup d'oeil. Il y avait aussi ce déséquilibre dans le fond de l'oeil, dans la posture un peu tout croche, quelque chose qui te mettait en danger bien avant que tu te laisses aller à lui faire un semblant de confiance. Autour de toi, tout le monde t'avait convaincue d'aller de l'avant, de te laisser aller, pour une fois. De faire fi de tes craintes qui enrayaient depuis toujours ton système émotionnel. Tes amis voyaient des promesse là où tu ne voyais qu'un coup du sort. Et tu leur disais : « Me semble qu'il y a quelque chose qui cloche. C'est trop tout en même temps ». Mais tu t'es laissée convaincre. Tu as baissé tes palissades. Tu l'as laissé prendre ta petite menotte dans sa grande main d'homme. Et tu t'es mise à croire à toutes ses fleurs qu'il faisait pousser pour toi.
Tu t'es éclose pour lui. Tu lui a montré qui tu étais en dehors des apparences extérieures. Il te disait qu'il te voyait, qu'il était touché par ton intégrité. Il te demandait ce qu'il avait pu faire pour mériter un tel cadeau. Et tu lui répondais de toute ta candeur qu'il se suffisait à lui-même, que tu étais amoureuse et que c'était, en soi, la meilleure raison pour expliquer ton ouverture et ta générosité. Il touchait ton coeur en passant par ton corps parce qu'il semait des larmes sur ta peau, parce que ses doigts connaissaient les sillons qui transcendaient la chair. Parce qu'il y avait quelque chose de profondément vrai dans la beauté du geste. Et toi, tu t'épanouissais sous les yeux ravis de tous ceux qui t'avaient encouragée. Ta lune de miel était à peine commencée qu'il te disait qu'il s'était trompé, qu'en fait il ne t'aimait pas, ou plutôt qu'il n'aimait de toi que ce qui ressemblait à cette autre qu'il a tatouée dans le coeur depuis tellement longtemps que c'en est ridicule. Et tu t'es retrouvée toute seule avec tes larmes, à te dire que jamais plus tu ne te laisserais prendre.
De toute manière, tu n'y crois plus. Complètement désillusionnée. Tu te sens seule et tu broies du noir. Tu te sens seule et tu ne veux pas retourner voir ces amis qui t'on poussée dans la mauvaise direction, il n'y a pas si longtemps. Tu sais que tu dramatises beaucoup trop la situation, mais tu ne vois pas comment agir autrement. Tu sais que tu as besoin d'aller au bout du drame, de pleurer des litres d'eau pour te vider le coeur. Tu sais qu'on te dira que ta peine est ridicule parce que la relation n'aura pas durer. Comme si la longueur du temps avait une quelconque incidence sur la force du sentiment. Tu étais amoureuse jusqu'au bout des ongles. Malgré ses manquements, malgré ses mensonges. Ou peut-être à cause de ses mensonges. Et tu te convaincs que tu es trop intense, trop romantique, trop intègre pour les hommes de notre génération. Et tu te convaincs que plus personne ne pourra s'attacher à toi comme il l'avait fait. Alors tu verses des larmes amères sur toutes les histoires d'amour qui se sont butées à une fin trop rapidement arrivée. Et tu te dis que tu n'as franchement pas de chance lorsqu'il s'agit d'être aimée en retour.
Tu voudrais t'enfuir loin de ta douleur, loin du mal-être que tu respires à plein poumon. Tu voudrais que cette histoire ait connu une fin différente, alors tu la réinventes la nuit, quand les heures te tiennent réveillée. Alors tu changes de personnalité et les mots que tu as dit pour tenter de retenir la chaleur que tu as senti en lui. Et tu culpabilises, te donnant à toi seule, le mauvais rôle. Sans égard au fait qu'il n'était simplement pas fait pour toi. Sans regard réaliste à la personne fantastique que tu es. Tu te juges et tu te désoles. Et moi, je te regarde sombrer dans un marasme sur lequel je ne peux pas agir. Et moi je te regarde pleurer, démunie devant ta douleur. Sans mots pour panser tes blessures.
Libellés : Pour consoler