Pour sortir d'un automne en tonne de briques
Il y a des automnes qui
nous tombent dessus comme une tonne de briques. Celui-ci, a commencé
comme l'un d'entre eux. Rien ne va plus, rien n'est plus simple. Nous
ne savons plus où donner de la tête et encore moins comment
continuer à avancer sans se heurter aux aléas des silences que nous
devons préserver.
Dans cette atmosphère hantée, il est entré de sa dégaine nonchalante, s'est installé à l'entrée du magasin et s'est mis à dessiner des personnages sur un un chevalet pour les enfants ébahis. Les gens se sont pressés autour de lui, créant un embouteillage dans la circulation généralement fluide à ce moment de l'année.
Nous sommes deux
responsables et avons le devoir de s'assurer que l'activité se
déroule bien. Forcément, on traîne autour de lui entre deux
dessins. Je lui parle, au vous, bien entendu. C'est un invité, il a
peut-être mon âge ou un peu moins. Mais je suis polie. Quelques
minutes plus tard, c'est lui qui m'adresse la parole, au tu. Je me
tourne vers ma collègue et lui dit : « je ne sais pas ce
que j'attire ces temps derniers, ça fait deux hommes, que je ne ne
connais pas, à qui je m'adresse au vous et qui me répondent au tu.
Conclusion : ça ne me donne strictement rien d'être polie, je
suis pas prise au sérieux. » Et ma collègue de s'écrouler de
rire sur les cartes de souhaits. Pas chic, pas chic.
Il nous a vues rire, je crois. Il savait que c'était passablement de sa faute. Il devait sentir qu'à coup de regards en coin et de sourires bien distribués il était arrivé à transformer deux femmes en jeunes filles pivoinantes et émoustillées.
Il nous a vues rire, je crois. Il savait que c'était passablement de sa faute. Il devait sentir qu'à coup de regards en coin et de sourires bien distribués il était arrivé à transformer deux femmes en jeunes filles pivoinantes et émoustillées.
Il a quitté deux heures plus tard, en prenant bien soin de nous regarder, tour à tour, et de nous adresser son plus charmant sourire, assorti d'un clin d’œil. On a terminé la journée, riantes et d'une humeur superbe.
C'est pourtant un automne
qui nous est tombé dessus comme une tonne de briques.
Alors je me dit que pour sortir du marais des mauvais jours, il suffit peut-être simplement de laisser des artistes nous offrir un zeste de charme sur leur plus éclatant sourire.
Alors je me dit que pour sortir du marais des mauvais jours, il suffit peut-être simplement de laisser des artistes nous offrir un zeste de charme sur leur plus éclatant sourire.
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