lundi, mai 11, 2009

Une journée à effacer

Ce matin je me suis fait réveiller par un party d’oiseaux dans la cours. Il faut les comprendre, ayant passé tout l’hiver dans le Sud, ils ont mille potins à s’échanger. Alors, forcément, ça piaille à qui mieux mieux à cinq heure du matin, de préférence. Quand on se lève une heure plus tard, ça coupe l’élan du sommeil, mettons. C’est bien tout ça, les histoires de volatils, mais ça part une journée sur une certaine rogne. Qui n’allait pas s’améliorer dans le transport en commun ; la saison de la construction ayant repris ses droits sur nos routes, les ponts sont des zones troubles de ralentissement.

Je suis une femme positive. Alors, j’ai fait contre mauvaise fortune bon cœur et je me suis lancée dans le travail comme si de rien était, un sourire accroché au visage. J’ai eu le droit au lot d’accrochages qui définissent, généralement le type d’emploi que j’occupe, mais aujourd’hui, l’irritation et la fatigue s’additionnaient aux propos échangés. A Ce qui fait qu’à l’heure du repas, j’étais épuisée.

Il était tard, j’avais faim et je suis allée me chercher un hot-dog à côté du magasin. Là, dans la file, un homme ayant l’âge de mon père me demande : « si il allait aimer cela. » Je le regarde perplexe, avant qu’il ne pointe mon ventre rebondi. Quand est-ce que les gens vont comprendre que ce n’est pas la meilleure question à poser à une femme qui a le ventre rond? La toute première fois qu’on m’a posé cette question, j’avais vingt ans et je devais peser 116 livres. J’étais mince. J’ai trouvé ça à la fois drôle et un peu insultant. Mais j’ai pris le parti d’en rire. Et ça c’est reproduit plusieurs fois depuis. J’ai dit à l’homme que j’étais juste grosse et pas enceinte. Évidemment, il s’est mis à patiner à toute vitesse. ET IL A CONTINUÉ À ME PARLER! T’a yeule! Ça, je ne l’ai pas dit, sauf que l’envie ne manquait pas. Finalement je me suis assise à une table de la cuisinette de l’entreprise et je me suis effondrée en larmes en racontant à une amie cette dernière anecdote. Devant tout plein d’employés, évidemment. Super!

J’ai raccroché mon sourire et ma verve et j’ai terminé ma journée. Le retour à la maison fut aussi semé d’embûches, entre la construction qui n’avait pas fini de me ralentir pour la journée et un ralentissement du métro sur la ligne orange, j’étais noyée dans une foule aussi compacte que stressée. À quelque part sur la ligne verte, une vieille femme m’offre son siège en insistant sur le « vous êtes certaine que vous ne voulez pas vous asseoir? » Heille, deux fois dans la même journée, c’est deux fois de trop. Ok, je sais que je suis trop ronde à la fois pour ma santé et pour les standards actuels, mais joual vert, pourquoi est-ce qu’on s’obstine à me le dire? Je n’ai pas envie de vivre ma vie au régime. C’est un choix, sans doute très peu éclairé, mais c’est mon choix quand même. Tout ce que je demande c’est qu’on arrête de me le remettre sous le nez. Surtout quand autour de moi, il y un paquet de monde qui doit prendre deux sièges dans le transport en commun : ce qui est loin d’être mon cas.

Par contre, comme je l’ai dit plus haut, je suis une personne généralement positive. Alors en marchant jusqu’à la maison je me suis dit que c’était sans doute normal que je n’ai pas d’amoureux depuis dix ans. En effet, si tous les gars que je croise me pensent enceinte, je ne dois pas avoir l’air très, très disponible. Non?

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2 Commentaires:

Blogger La Souris (Marie-Ève Landry) s'est arrêté(e) pour réfléchir...

Un ventre rond (pour une femme), c'est normal. Un ventre plat, c'est parfois signe que t'es sous-alimentée.

J'ai hâte que les gens s'en rendent compte.

9:22 p.m.  
Blogger Mamathilde s'est arrêté(e) pour réfléchir...

La Souris : Merci.

9:23 a.m.  

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