mardi, mars 22, 2005

Troué

Texte produit dans le cadre de Coïtus Impromptus

Pour tout ceux qui ne suivent pas le collectif, je tiens à spécifier que cette fois-ci la contrainte était de commencer le texte par la phrase : «Déjà troué et pourtant, il était neuf».

Maudit exercice qui m'a fait suer.

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Déjà troué et pourtant, il était neuf. J’étais déçue de voir qu’à peine deux semaines d’équitation avaient fait du mal à ce jeans que j’avais trouvé si seyant lors de son achat.

Moulant mes cuisses et mes fesses comme une seconde peau, je m’imaginais pouvoir le garder pendant très longtemps. Il me fait belle; je l’use, le lave comme si je n’avais aucun autre vêtement à me mettre sur le dos.

Une peau de chagrin.
Qui me peine de sa disparition.

Il a été mon passeport pour les conquêtes et autres jeux de rencontre. Je suis dépitée. Comme si toute ma séduction me quittait par le fait même.
Une toute petite trahison.

Je pourrais encore porter le jeans, après tout, ce n’est qu’un minuscule trou à l’arrière du genou droit, que vous ne voyez pas. Si petit que j’ai de la difficulté à le retrouver quand je le cherche.

Je déteste porter des trous.

J’ai toujours l’impression d’être nue devant vous.

2 Commentaires:

Blogger Lagreff s'est arrêté(e) pour réfléchir...

Deux semaines d'équitation... c'est pas au jeans que j'aurais mal...
Original, j'aime.

10:54 a.m.  
Blogger Mamathilde s'est arrêté(e) pour réfléchir...

Merci. Et puis, le reste du mal n'est pas exclu...

7:05 p.m.  

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