De la Drama Queen au King de la récrée
C’était le King de la récrée, pendant les six ans durant lesquels nous avons fréquenté la même école. Il y avait le Roi et son Ministre. Il y avait aussi la Reine qui avait une autre cours. Je n’appartenais à aucune cours. J’étais «rejet».
C’était le King de la récrée et, bien évidemment, j’étais follement amoureuse de lui. Qui le savait sans doute. Qui passait son temps à me faire suer. Du moins dans mon souvenir. J’ai des images d’un coup de livre de maths sur les fesses, d’une boule de chardons dans les cheveux (que je n’ai jamais pu démêler) et une multitude d’autres petites humiliations qui ont jalonné notre parcours commun. Mon journal intime de l’époque pourtant me raconte qu’il fut parfois gentil et à l’écoute de mes petites et grandes douleurs d’adolescente (Pourquoi est-ce que je lui parlais de tout cela s’il était si mesquin avec moi?).
C’était le King de la récrée quand nous avons quitté la Classe. Et j’ai commencé à rêver. De l’été 1987 à ce jour, je rêve. Au King de la récrée de mon enfance. À toutes les fois où je réussi à oublier qu’il existe, le même foutu rêve vient me hanter. Et lorsque ce n’est pas un rêve c’est parce que j’entends parler de lui d’une manière ou d’une autre. Suant. Il y a deux ans, nous nous sommes croisés par hasard dans un spectacle. Sans le savoir, il réalisait mon plus grand fantasme en me présentant ses excuses pour ses méchancetés enfantines. Parce que mes rêves récurrents portaient là-dessus. Je rêvais qu’il admettait que je n’étais pas si conne que cela. Devant lui, je n’ai rien dit sinon que j’étais un bon poisson pour ses niaiseries. Que j’étais la pire Drama Queen de ma connaissance et que par conséquent j’avais dû lui donner beaucoup de corde pour me pendre.
Ce jour là, on s’est dit qu’on pourrait aller prendre un pot.
Ça fait deux ans que j’attends. Il n’a jamais répondu à mes courriels. Bon, j’admets que j’ai pu lui faire peur. Puisque je me suis un jour tannée de ne pas avoir de réponse alors je lui ai lancé l’importance qu’il avait eue dans ma vie. Oups. La semaine dernière, j’ai croisé le Ministre qui m’a réitéré le désir de la bière. J’ai écrit et je n’ai toujours pas de réponse. Je ne verrai jamais cette bière. Je commence à m’en douter.
C’était le King de la récrée et il m’impressionnait. Aujourd’hui il n’est plus roi que dans mes souvenirs confus d’adolescente amoureuse.
J’aurais vraiment aimé aller prendre cette foutue bière.
C’était le King de la récrée et, bien évidemment, j’étais follement amoureuse de lui. Qui le savait sans doute. Qui passait son temps à me faire suer. Du moins dans mon souvenir. J’ai des images d’un coup de livre de maths sur les fesses, d’une boule de chardons dans les cheveux (que je n’ai jamais pu démêler) et une multitude d’autres petites humiliations qui ont jalonné notre parcours commun. Mon journal intime de l’époque pourtant me raconte qu’il fut parfois gentil et à l’écoute de mes petites et grandes douleurs d’adolescente (Pourquoi est-ce que je lui parlais de tout cela s’il était si mesquin avec moi?).
C’était le King de la récrée quand nous avons quitté la Classe. Et j’ai commencé à rêver. De l’été 1987 à ce jour, je rêve. Au King de la récrée de mon enfance. À toutes les fois où je réussi à oublier qu’il existe, le même foutu rêve vient me hanter. Et lorsque ce n’est pas un rêve c’est parce que j’entends parler de lui d’une manière ou d’une autre. Suant. Il y a deux ans, nous nous sommes croisés par hasard dans un spectacle. Sans le savoir, il réalisait mon plus grand fantasme en me présentant ses excuses pour ses méchancetés enfantines. Parce que mes rêves récurrents portaient là-dessus. Je rêvais qu’il admettait que je n’étais pas si conne que cela. Devant lui, je n’ai rien dit sinon que j’étais un bon poisson pour ses niaiseries. Que j’étais la pire Drama Queen de ma connaissance et que par conséquent j’avais dû lui donner beaucoup de corde pour me pendre.
Ce jour là, on s’est dit qu’on pourrait aller prendre un pot.
Ça fait deux ans que j’attends. Il n’a jamais répondu à mes courriels. Bon, j’admets que j’ai pu lui faire peur. Puisque je me suis un jour tannée de ne pas avoir de réponse alors je lui ai lancé l’importance qu’il avait eue dans ma vie. Oups. La semaine dernière, j’ai croisé le Ministre qui m’a réitéré le désir de la bière. J’ai écrit et je n’ai toujours pas de réponse. Je ne verrai jamais cette bière. Je commence à m’en douter.
C’était le King de la récrée et il m’impressionnait. Aujourd’hui il n’est plus roi que dans mes souvenirs confus d’adolescente amoureuse.
J’aurais vraiment aimé aller prendre cette foutue bière.
On a tous eu nos Kings, on garde tous un peu cette douleur. Même eux je suis sûre, voyaient des Kings et des Queens qui nous échappaient.
Et le plus fou c'est qu'il est vrai que quand j'y repense, quand je souffre à 20 ans de distance du mépris du King, j'oublie aussi les fois où il s'est levé pour me défendre. Et elles furent plus nombreuses qu'on pense.
Quand on est Queen que de drame, on oublie parfois de regarder la tendresse dans les yeux de nos vis-à-vis où on projète plus de peurs que de désir en fait.
Dans la vie on confond trop souvent la peur et le désir.
Il joue encore un peu au king finalement....
J'ai revu un king mien dernièrement. Surprise profonde. N'aimant visiblement plus les femmes. En fait, difficile d'être plus féminin et excentrique que lui. Ça m'a laissé bien perplexe... ;-)
Je n'ai pas de difficulté à comprendre ce que tu vis. Il y a tant de bourreaux que j'ai souhaité voir un jour venir s'excuser de m'avoir fait suer dans le passé...ou encore de les voir payer à leur tour un même genre de douleurs.
La plupart du temps, j'ai vu mon souhait s'exaucer...(j'ai souvent pensé écrire un texte là-dessus, mais j'ai peur de passer pour une sorcière car c'est assez stupéfiant!)
J'espère que le tien se produira!
Souris, si tu essaiyais un peu de voir les choses (et surtout, surtout ton passé) en sortant d'une division bourreau/victime, tu pourrais mieux te sentir avec les souvenirs douloureux.
Lumière: drôle, moi aussi mon king a changé d'équipe!!!
Cath: J'utilise le terme "bourreaux" par hasard...
et en vérité:
Ceux qui m'ont écoeuré au secondaire sont morts dans des accidents de voiture... des propriétaires qui m'ont terrorisé ont vu leur maison brûler deux ans après... des gars qui m'ont reviré méchamment, quelques années plus tard, avaient un oeil sur moi et je me suis fait le plaisir de leur dire "non"...
Rendu là, ma rancune ne fait pas long feu.
Je n'oublie jamais... mais je ne suis pas névrosée pour autant!
Je vois que bien des filles se sont reconnues dans ma prose.
Le King de ma récré est on ne peut plus hétérosexuel. Je ne l'imagine pas du tout changer d'équipe, comme vous dites. Mais bon, je ne le connais plus du tout.
Moi je l'ai surnommé mon ennemi intime. Et je crois qu'à quelque part, ça lui donnait plus d'importance encore qu'à un mec que j'aurais reconnu comme un ami, à l'époque. Il avait ce chic pour me faire de la peine. Surtout parce qu'entre deux mesquineries il était vraiment charmant avec moi.
Par contre, j'ai su à la minute ou je l'ai vu que je n'avais pas envie d'être en colère contre lui. Que j'avais le goût de tout laisser tomber et de rire de mon attitude passée. Parce que j'ai vraiment été drôle dans mes drames en techicolor.
Et je crois que c'est ce qui me blesse tellement aujourd'hui : qu'il déçoive encore mon amitié naïve.