Question de luxure
Jour de pluie sur Montréal, les rues pleurent.
Moi, je suis une colère sourde. Depuis quelques temps une amie et moi parlons de désirs et de séduction. Je suis un peu tannée de sentir que nous nous percevons en filles d’Ève tout en tentant d’être des enfants de Marie.
Il y a, ancrés en nous, de vieux résidus de morale judéo-chrétienne qui font en sorte que le désir des femmes, leur sexualité est toujours vue en dualité entre la pute et la mère, vierge de surcroît. Pour les hommes, grand bien leur fasse d’avoir de l’expérience, mais lorsqu’une femme se présente comme expérimentée, elle est aussitôt cataloguée comme putain. Pourtant, les hommes recherchent aussi ces femmes qui savent avoir le contrôle de leur propre corps. Des femmes qui n’ont pas honte de dire ce qu’elles ressentent et, à l’occasion, en remontrer à l’amant.
Paradoxalement, ils cherchent pour conjointes des personnes s’apparentant davantage à la Mère/Vierge. Ou du moins, est-ce le sentiment qui habite bien des femmes de ma génération. Je ne suis pas si certaine que la censure vienne tant des hommes que de nous-mêmes. Comme si accepter d’avoir des envies débridées, et sans amour, était un acte contre nature. Pour cause de féminité.
Par ailleurs il est vrai qu’on regarde souvent un homme qui multiplie les conquêtes comme un gagnant tandis qu’on a tendance à dévaloriser une femme qui ferait la même chose. Et les femmes sont les premières à se juger entre elles.
Je me demande donc pourquoi nous faisons-nous cela? Pourquoi est-ce qu’on se sali les mains et les yeux à se juger entre nous pour cause de luxure? Nous ne suivons plus les dictats des 7 péchés capitaux cependant les femmes sont encore des pécheresses en puissance, détentrices de toutes les tentations.
Moi, je suis une colère sourde. Depuis quelques temps une amie et moi parlons de désirs et de séduction. Je suis un peu tannée de sentir que nous nous percevons en filles d’Ève tout en tentant d’être des enfants de Marie.
Il y a, ancrés en nous, de vieux résidus de morale judéo-chrétienne qui font en sorte que le désir des femmes, leur sexualité est toujours vue en dualité entre la pute et la mère, vierge de surcroît. Pour les hommes, grand bien leur fasse d’avoir de l’expérience, mais lorsqu’une femme se présente comme expérimentée, elle est aussitôt cataloguée comme putain. Pourtant, les hommes recherchent aussi ces femmes qui savent avoir le contrôle de leur propre corps. Des femmes qui n’ont pas honte de dire ce qu’elles ressentent et, à l’occasion, en remontrer à l’amant.
Paradoxalement, ils cherchent pour conjointes des personnes s’apparentant davantage à la Mère/Vierge. Ou du moins, est-ce le sentiment qui habite bien des femmes de ma génération. Je ne suis pas si certaine que la censure vienne tant des hommes que de nous-mêmes. Comme si accepter d’avoir des envies débridées, et sans amour, était un acte contre nature. Pour cause de féminité.
Par ailleurs il est vrai qu’on regarde souvent un homme qui multiplie les conquêtes comme un gagnant tandis qu’on a tendance à dévaloriser une femme qui ferait la même chose. Et les femmes sont les premières à se juger entre elles.
Je me demande donc pourquoi nous faisons-nous cela? Pourquoi est-ce qu’on se sali les mains et les yeux à se juger entre nous pour cause de luxure? Nous ne suivons plus les dictats des 7 péchés capitaux cependant les femmes sont encore des pécheresses en puissance, détentrices de toutes les tentations.
Je crois que je puisse parfois être une tentation, mais je crois que je succombe aussi souvent.
Il pleut sur Montréal, les rues pleurent.
Moi, je ne suis que lambeaux en déception.
Il pleut sur Montréal, les rues pleurent.
Moi, je ne suis que lambeaux en déception.
composé par Mamathilde à 3:57 p.m.
Une amie? qui ça qui ça... ah oui, ok! ;o).
En effet, en nous, en nous. Le nombre de fois où je me suis seule tondue le crâne de honte, m'enroulant des drap sentant le gars, les gars, tellement tellement seule. Le nombre de fois où j'ai eu l'impression qu'il vallait peut-être mieux me faire l'ablation de la libido si je voulais être mère un jour.
Une fois quelqu'un m'a demandé si les hommes avaient peur de mon intelligence. Je ne crois pas, mais ils ont eu vachement peur de ma sexualité par exemple. Pour 'répondre' à la souris qui écrit sur le même sujet, les hommes ont peur des requins, même s'il est vrai qu'ils sont parfois tentés par la facilité.
Mais ceux qui m'attirent aujourd'hui voient plus loin que ça, sentent plus loin que ça. Ils ne cherchent ni requin, ni anguille. Ils sont même près à bâtir le pont avec moi entre la mère et la putain. Ils existent, je vous jure!
Tu remarqueras Cath que j'ai souligné le fait que souvent les personnes les plus critiques à ce sujet sont les femmes entre elles.
Mon billet visait surtout à exprimer une frustration vis-à-vis d'un comportement de socialisation féminin et pas du tout à accuser les hommes de lâcheté ou d'hypocrisie. Je sais que certains d'entre eux voient en nous et la mère et la putain. Je sais aussi que c'est exactement le type d'homme qui me plaît.
Faire preuve d'auto-critique: Personnellement,la raison pour laquelle je critique moins souvent les playboys que les playgirls, c'est parce que je suis la première à leur succomber!
(D'ailleurs, j'ai un texte en draft qui attend d'être posté sur mon blogue, à ce sujet!)
Si je me jetais sans cesse dans les bras du premier venu pour aller baiser, on pourrait me taxer d'hypocrite quand je critique certaines femmes qui le font... Or, je suis plutôt tranquille.
Celles qui me dérangent le plus, sont celles qui s'attaquent aux hommes que je désire... mais je crois que c'est un classique.
Je peux concevoir que c'est agréable de se sentir belle et désirée. Sauf que je me demande si on ne va pas chercher ça à la mauvaise place...
p.s.: je ferai une copie de ce message sur mon blogue car je crois qu'il s'applique autant à ton texte qu'au mien.
Je suis tout à faire d'accord avec ce texte...
D'autant plus, que c'est exactement le type de conversation que j'ai eu la semaine dernière avec mon "amour-qui-ne-veut-pas-mourir"....
Enfin bref, je résumerais le tout que j'enverrais à Mamathilde...
P.S. Bravo pour ton blogue.
Biz.
Est-il bien vrai qu'on regarde un homme qui multiplie les conquêtes comme un gagnant? Je ne dirais pas que c'est l'impression que ça me donne. Que cela soit plus accepté, soit. Mais moi, un tel homme je le trouve plutôt.... Autant qu'une femme. Malheureusement, il me semble que ça fait, à long terme, plus de tort à un homme qu'à une femme. Intérieurement j'entends. Les femmes semblent finir par ressentir une lassitude profonde, une tristesse même dans ce genre de vie. Peut cela vient-il de vieux résidus, comme tu dis. Peut-être d'autre chose. D'une recherche différente. Je ne sais pas. Il y aurait encore beaucoup à dire et bien des nuances à faire...
:-)
Nous cherchons trop souvent la comparaison, la référence. Ne soyons que nous même. Mamathilde... belle conscience tu as.
Belle dualité d'être femme aussi.
H. du néant
Hum... Vous m'apportez des commentaires nourissants. Je crois en effet, Lumières, que j'aurais tout avantage à être un peu plus explicative. Mettons que je ne veux surtout pas dire que nous devrions comme femmes devenir plus macho que les machos. Quoiqu'il m'arrive, de temps à autres, de me donner cette impression. Je ne pense pas que ce soit un mode de vie que d'accumuler les conquêtes non plus. Il me semble que c'est court un peu. Ce qui me questionne c'est pourquoi nous avons cette dualité intime entre nos envies de luxure et nos envie d'être une femme respectable. Comme si l'un et l'autre étaient mutuellement exclusif.
Comme si la femme fatale ne pouvait jamais s'inscrire à l'intérieur d'un couple. Comme si, dès la formation d'un couple, les désirs féminins devaient se censurer parce que malpropres en quelque sorte.
M'enfin, ce ne sont que mes petites réflexions.
Bonjour Mamathilde,
J'espère que depuis l'envoi de ton premier courrier, les rues de Montréal pleurent moins souvent. J'ai été touché par ce courrier car il colle bien avec mes questions du moment. Il ne m'est pas possible de répondre au nom de tous les hommes car les disparités de ce que ressentent différents hommes sont trop énormes en fonction de notre éducation, mais aussi en fonction des comportements familiaux de nos parents. Donc pour ma part (seulement) je pense qu'une "sainte mère" fait tout autant peur à un homme qu'une femme expérimentée et volontaire dans ses envies. Envisager la vie avec une femme "parfaite mère inoxydable" qui regarderait avec comissération nos "méprisables" envies de sexe avec elle est tout aussi angoissant que la peur de se sentir dépassé par une femme très trés sensuelle. Notre idéal n'écoute pas tout le temps nos pulsions et réciproquement...
Cependant, je ne prends pas à la légère pour autant cette question de "la mère et de la putain" dont il est question car cette question est hélas bien réelle :
Récemment, j'ai fait un cauchemard qui m'a énormément perturbé, dans lequel ma femme se livrait à un autre homme de façon débridée. Ce cauchemard (ce n'était qu'un rêve) m'a amené entre-autre à me poser cette question :
Alors que je me pensais plutôt "ouvert" sur cette question (je ne pense pas avoir déjà mal jugé une femme ayant envie de vivre pleinement sa sexualité), j'ai dû convenir que si (comme c'est probable au vu des résultats de sondages) la femme dont je suis amoureux depuis six ans, qui est la mère de mon fils, avait déjà fantasmé sur d'autres hommes, cela me déstabilise(rait). Il n'y a pas de jugement moral là dedans : si il s'agit de fantasmes, cela ne s'ignifie pas nécessairement passer aux actes. Il m'arrive de fantasmer moi-même sur d'autres femmes or je sais que j'aime ma femme énormément et que je n'ai aucune envie de la tromper. Donc ma raison accepte l'idée qu'elle puisse peut-être elle aussi parfois avoir fantasmé sur d'autres hommes. Par contre ce sont plutôt "mes tripes" qui refusent l'idée : Je l'aime énormément et je refuse ce qui me fait peur de la perdre.
Paradoxe, paradoxe !
Après avoir lu récemment un peu Nancy Friday, je commence petit à petit à accepter l'idée que, comme moi, la femme que j'aime puisse avoir aussi des "envies folles" et qu'au plus intime de ses rêveries, je n'en soit peut-être pas l'unique objet. C'est une sorte de temps d'incubation pour que, en plus de ma raison, mon coeur l'accepte aussi. Dans ce cas, l'amour et la confiance mutuelle sont les élément clés.
Comme tu peux le voir, je n'ai pas de solution, juste un témoignage. Ce que j'espère, c'est que les femmes confrontées à ce dilemme de "la mère et de la putain" puissent au moins se sentir en paix avec elles mêmes (ne pas devenir son pire juge) et sachent se préserver de la peur et de l'ignorance, en attendant que les mentalités évoluent vers l'idée de femmes "mères et putain", ou plutôt raisonnées et sensuelles.
Fred