lundi, octobre 10, 2005

Le premier café

Comme la plupart des gens, je déteste les réveille-matin. Se faire sortir abruptement du sommeil lorsque celui-ci est profond, ce n’est pas très agréable. Je crois que mon corps réagit à ce désagrément en fonctionnant à l’horloge interne. Il ne m’arrive que rarement d’avoir besoin d’un cadran pour me réveiller. Et lorsque la situation se présente, c’est généralement parce que je dois me lever vraiment trop tôt.

Durant les deux dernières semaines, j’ai eu à me lever entre 6h00 et 6h30 tous les matins pour cause de boulot. En quinze jours, j’ai vu les nuits s’allonger sur les jours et prendre toujours un peu plus d’espace. Se réveiller lorsqu’il fait noir est plus difficile que par temps clair. Pour moi. Malgré tout, mon horloge interne continue à me pointer l’éveil à des heures très matinales. Cela me prendra sans doute un certain temps pour me défaire de l’habitude d’ouvrir mes paupières dès que l’aiguille pointe le 6.

Dans le noir de la nuit qui ne veut pas s’envoler, je n’avais pas envie de me sortir de mes draps. Mon dos me signalait pourtant que je devais m’activer un peu. Lorsque je dépasse le huit heures de sommeil, je suis toute courbaturée comme si j’avais passé la nuit à faire des redressements assis. Alors j’étais là, seule dans mon lit, seule dans ma maison, déstabilisée par le fait que je n’ai RIEN à faire. Pas de course pour arriver à temps au petit déjeuner; pas de téléphone pour confirmer mes réservations; pas de cartes à regarder pour s’assurer des itinéraires. Surtout pas de calculs complexes de kilométrage en fonction de la vitesse réelle du véhicule sur les routes, qui tiennent compte de la vitesse maximale permise dans telle ou telle région, afin de prévoir les pauses de mes voyageurs.

Uniquement moi. Quelques petites responsabilités au passage : le lavage, un rapport à écrire, des magasins à arpenter, un lave-vaisselle à vider. Rien de bien prenant en réalité. J’ai allumé tous les postes de radio de la maison pour me donner l’impression que la vie continuait son cours. Un peu de vie dans le morne d’un matin d’octobre gris et froid.

J’ai constaté une fois de plus que je suis une personne grégaire et que rien ne me plaît davantage que de prendre mon premier café avec une personne appréciée.

7 Commentaires:

Blogger Mamathilde s'est arrêté(e) pour réfléchir...

Je crois que le goût a une certaine importance tout de même. Si vous n'avez jamais bu le jus de chaussette qu'on peut servir ici, vous êtes très chanceux.

Mais bien entendu, si on est avec la personne de qui on est amoureux,l'odeur du café encore plus que le goût devient un environnement sécurisant.

Un bonheur des heures.

10:45 a.m.  
Anonymous Anonyme s'est arrêté(e) pour réfléchir...

Et vous pensez que si le premier geste et de tendre la main vers un bol de thé, cela change quelque chose à l'affaire ?

12:32 p.m.  
Anonymous Anonyme s'est arrêté(e) pour réfléchir...

Finalement, comme j'ai oublié un "s" qui tenderait à prouver qu'à cette heure je ne suis toujours pas réveillée, je vais prendre un café.

12:34 p.m.  
Blogger Mamathilde s'est arrêté(e) pour réfléchir...

L'Ho: Oui bon... Le jus de chaussette américain doit être encore pire que le québécois. J'ai une bonne petite cafetière à la maison qui me prémunie genéralement contre ce type brevage.

Impudique : J'ai toujours préféré boire le thé de soir. Mais c'est une question de goût.

7:34 p.m.  
Blogger Charles Bolduc s'est arrêté(e) pour réfléchir...

Ces cafés ont l'avantage incomparable, puisqu'ils sont immenses et qu'ils se boivent lentement (goût douteux oblige), d'être des occasions de faire du «social».

C'est-à-dire que le café, c'est comme une cigarette qui s'éternise, c'est un moment pour se prendre à part, pour s'asseoir ensemble, se détendre, pour se dire des choses qu'on ne prend pas le temps de dire. Un moment pour sortir du temps, pour se mettre à l'écart. Il y a l'odeur, la chaleur surtout; le goût n'a pas vraiment d'importance, les gorgées sont prises pour se donner un cadre, une échéance.

On perdrait facilement la mesure des choses dans nos grands cafés nord-américains.

1:11 a.m.  
Blogger Mamathilde s'est arrêté(e) pour réfléchir...

Ch : Une amie et moi avons d'ailleurs adopté l'expression : «aller prendre un café avec soi-même». L'image de socialisation est toute là.

Ce café là est souvent celui de la page de journal ouvert devant soi pour essayer de débusquer les vérités qui se cachent sous des couches de vernis sociaux.

9:12 a.m.  
Blogger Luzur Maurat s'est arrêté(e) pour réfléchir...

J'ai fait de ton site "my home page" , quand j'ouvre internet le matin, je tombe directement sur ta page et je prends le temps de lire si il y a quelque chose de nouveau. Donc à peu près en même temps que tu bois ton café.

10:28 a.m.  

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