lundi, septembre 12, 2005

La tour

J'ai écrit ce texte hier soir et j'ai vu ce matin en me levant que le thème du Coïtus impromptus était la tour. Il y a des inspirations qui cadrent avec les thèmes imposés.


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Il y a une grosse boule dans mon ventre. Un gros maudit poids. Je me suis surprise à plusieurs reprises dimanche à prendre une grande respiration au sortir d’une apnée involontaire.

Je tourne en rond. Je me tais. C’est toujours un signe criant, mes silences. Du moins dans des circonstances qui, normalement, me rendent volubile. Écouter un match de tennis avec ma mère, par exemple. Je ne parle pas. De temps à autres j’émerge et je reprends mon souffle. Maman, la mienne pas celle de Roger, me fait remarquer que je suis nerveuse; anxieuse même.

J’ai une boule dans la gorge et les émotions à fleur de peau. Je ne pleure pas. Je suis une tour à moi toute seule. Solitaire au milieu d’une plaine sans porte ni fenêtre. Je suis si facile d’accès. Il n’y a aucun obstacle pour se rendre jusqu’à moi. C’est à l’arrivée que ça se gâte. Je ne laisse pas les gens entrer dans ma tour. Je n’en connais même pas toutes les pièces. De l’extérieur, je suis forte, disponible pour ceux que j’aime, généreuse dans mes amitiés; je crois. Capable depuis toute petite de me débrouiller toute seule. Je n’ai pas besoin d’aide ni de gens. En tout cas, c’est l’impression que je donne, souvent.

Bullshit! Je ne suis pas si forte. Je ne suis qu’une Mathilde. J’ai un poids sur la poitrine qui m’oppresse. J’ai le plus gros trac depuis longtemps. Je pars mercredi. Tout à l’heure je vais chercher mon trajet; mes trajets. J’ai la trouille de ne pas être à la hauteur, la grosse chienne jaune de me planter, de ne plus savoir comment être guide. Un petit peu de panique.

Ma tour n’est pas un roc. Elle est de verre et s’effrite. Je la sens se fissurer. Elle ne peut pas me protéger. Les lézardes qui la décorent sont autant d’aveux de faillibilité. Pas besoin d’avion pour me faire crasher : une aile de papillon sur un air de désillusion suffira.

J’écoute Keren Ann et sa musique langoureuse qui me rappelle les musiques des téléséries françaises de mon enfance. Le temps où j’étais assez forte pour m’écrouler en sachant que je j’allais me relever. Le temps où je savais pleurer.

3 Commentaires:

Blogger Luzur Maurat s'est arrêté(e) pour réfléchir...

Ça me touche!

5:34 p.m.  
Anonymous Anonyme s'est arrêté(e) pour réfléchir...

Cher Rapunzel, du haut de ta tour de cristal, laisse tomber ta chevelure et nous irons te secourir...

Tu n'es certes pas une tour d'ivoire, ni de verre, mais plutôt de cristal. Cristal qui peut parfois vibrer de façon discordante, mais dont tu as maintes fois su re-calibrer la fréquence. Et n’aie pas peur, tes nombreux troubadours sauront t’y aider. Je te souhaite la plus merveilleuse aventure avec nos cousins, et tu le sais… tout ira bien!

6:25 p.m.  
Blogger Mamathilde s'est arrêté(e) pour réfléchir...

Merci Marco.

Alex : ouais ben Rapunzel s'est fait couper les cheveux récemment, alors grimper à ma tour en s'y pendant, plutôt impossible pour l'instant.

Ton commentaire me touche beaucoup. Requalibrer mes fréquences... C'est bien que tu me le dises parce qu'évidemment, ça m'arrive d'en douter.

7:59 p.m.  

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