Parasites
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« Do you have a cigarette? » nous demandait l’itinérant au fort accent slave dans les rues du chinatown torontois.
Nous étions dans l’autocar vidé de ses passagers, partis fureter dans les rues avoisinantes parce que nous avions un peu de temps à tuer. Monsieur le Chauffeur et moi étions sagement dans le car quand l’homme s’est présenté à la porte. Ledit chauffeur parle un anglais très sommaire, aussi répondit-il : « no smoke », ce que l’homme dans la porte s’est empressé de ne pas comprendre. La question se répète donc et obtient la même réponse. L’homme sent le fond de tonne. Il se promène avec son rhum dans une bouteille d’eau. À l’évidence, malgré l’heure matinale, sa veillée est bien commencée. Au bout d’une dizaine de minutes, je me décide à intervenir et je dis à l’homme (en anglais, bien entendu) que le chauffeur n’a pas de cigarette car il ne fume pas.
L’homme me dévisage comme si j’étais une poubelle parlante. Puis il me demande pourquoi je ne laisse pas mon collègue lui répondre. Et moi de lui dire que Monsieur le Chauffeur a bien essayé mais que son anglais est limité. Et l’itinérant d’insister pour que le chauffeur réponde lui-même. Pendant l’échange, le chauffeur en question a décroché, s’il ne se concentre pas sur l’anglais lorsqu’il l’entend, il n’y comprend rien. Aussi ne comprend-il pas le regard que lui lance l’itinérant. Parti dans ses brumes éthyliques, l’homme fait l’association suivante, si le chauffeur est Canadien et que sa langue maternelle n’est pas l’anglais c’est parce qu’il est Amérindien. Question qu’il pose à mon collègue. En anglais on dit Native pour Amérindien. Mon chauffeur a compris que l’homme lui demandait où il était né. Il a donc répondu Quebec city dans son meilleur anglais.
Et l’itinérant de commencer une diatribe sur le mal que nous, les descendants de colons, avons fait aux Amérindiens. Je ne le contredirai pas là-dessus. Loin de moi cette idée. Mais il faut comprendre qu’à cet instant précis l’homme aime les Amérindiens sur secteur parce que ces derniers partagent la rue avec lui et lui donnent alcool et cigarettes. Je lui explique que le Chauffeur n’est pas un Amérindien mais un Québécois et qu’il parle le français.
L’homme me regarde sans comprendre. Puis il me dit que nous devons parler anglais ici. Ah oui? Tiens, moi qui me croyais dans un pays bilingue, français/anglais d’un océan à l’autre? Je dois avoir manqué d’informations. Mon chauffeur n’est pas bilingue mais il sait se débrouiller si nécessaire. J’explique donc, passablement irritée à l’encombrant personnage devant moi que le Québec est une province dont la langue officielle est le français.
Alors l’homme me regarde et dit : « go back to Paris then ».
T'aurais du lui répondre que "Here in Canada, you MUST not only speak in english, but you foremost need to get a job!"
Ooooooonnnnnnnnnnn. Coup bas!
En tout cas, tu m'as jamais vu câlicer quelqu'un en dehors d'un autobus de manière aussi efficace. Je lui ai dit qu'il m'insultait et que je voulais qu'il scrame! Il m'a dit qu'il ne m'insultait pas et qu'il voulait que je lui donne deux piastres.
Je ne lui ai rien donné, évidemment.
Ça et ton catholique homophobe de l'autre jour... décidément, tu fais de belles rencontres!
Après on dit que l'être humain est l'animal le plus intelligent!
Argh! Ça me met en colère. C'est bin ça, les hosties d'Anglais. Y'ont beau être quêteux, ils trouvent le moyen de faire chier quand même. Pis c'est nous autres qui payons pour ça, avec nos taxes. Boisclair for President !
Le début m'a rappelé une expérience que j'ai vécue, il y a un an... Attends. C'est ici: http://charlesparle.blogspot.com/2005/02/une-balle-dans-la-nuque.html
Mon dieu...tu l'as l'affaire Mathilde pour pogner les gens bizarre... o_o