mardi, août 15, 2006

Un pont sur l'Atlantique...

Voici ma contribution au Coïtus impromptus. Bonne lecture!

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Enfant, je croyais sincèrement qu'il était possible de traverser l'Atlantique en marchant. Je ne voyais pas pourquoi mon père devait prendre un avion quand les hasards de la vie l'amenaient à survoler l'océan. Je me voyais traverser un immense pont, dont je ne verrai pas le bout, munie de ma petite valise et de mon chien en tissu jaune, tacheté de motifs en locomotive, qui avait été fabriqué pour moi. J'allais franchir le pont pour me rendre jusqu'aux pays des contes de fée. Parce que je croyais sincèrement que les fées habitaient dans ces pays lointains puisqu'elles n'habitaient pas chez moi.

J'avais vu, sur des photos de voyage de mes parents, de vrais châteaux. Alors j'étais certaine que les princes et les princesses étaient nombreux à sillonner les routes d'Europe. Et pour moi, tout ce continent n'était qu'un grand pays, dans lequel, évidemment, tout le monde parlait français. Jamais je n'aurais pu imaginer que les contes de Grimm ou ceux d'Anderson aient pu être écrit dans une autre langue, à l'origine. Et puis, je croyais que c'était vrai. Je voulais rencontrer Cendrillon et Peau d'âne pour leur dire que moi je les avais aimées dès le départ. Je trouvais bien triste qu'elles aient été rejetées si longtemps. Blanche-Neige me causait moins de soucis parce qu'elle avait tous ces nains comme amis. Par conséquent, elle n'avait pas besoin de moi.

Je crois que j'ai compris que ces histoires n'étaient pas véridiques le jour où j'ai appris que le Père-Noël n'existait pas. Grande désillusion. J'ai fini par comprendre aussi que les châteaux européens ne regorgeaient pas de princesses et de magiciens. Mais j'ai gardé le goût des contes et du fantastique. Encore aujourd'hui, je préfère les histoires qui finissent bien. Les autres me laissent songeuse. Alors j'écris des contes et des aventures qui n'ont pas vraiment eu lieu simplement pour nourrir mon besoin de fantaisie.

Et c'est par ce biais que j'ai tissé d'autres ponts au-dessus de l'Atlantique. Des ponts d'images et de mots. Des ponts d'histoires. Je me suis laisser allée à pondre des petits textes qui sont aller se ficher dans le regard de certaines personnes. Je ne vois plus ces ponts comme des structures en béton sur lesquelles je pourrais poser les pieds, mais bien comme des liens importants et durables entre moi et ces gens qui lisent mes lignes et me découvrent peu à peu dans les interstices des silences qui se glissent entre elles.

Aujourd'hui, mes ponts au dessus de l'Atantique sont invisibles, mais je les sais solides et permanents. Et puis, chacun d'entre eux porte un nom.

2 Commentaires:

Anonymous Anonyme s'est arrêté(e) pour réfléchir...

Le Père Noël n'existe pas!?!? ;-)

Peut-être suis-je trop naïf, mais je crois que les fées et les lutins existent vraiment, quelque part... au fond du coeur de chaque enfant.

1:18 p.m.  
Anonymous Anonyme s'est arrêté(e) pour réfléchir...

Mon petit lutin à moi me dit que tu connais déjà mon sentiment sur cette histoire. ;-))

2:21 p.m.  

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