Dans l'objectif de l'appareil photo
Voici ma contribution au Coïtus impromptus de la semaine. Nous avions une double contrainte, soit respecter le thème Dans l'objectif de l'appareil photo et aussi de tenir compte de la photo ci-dessus.
Comme j'aime bien faire d'une pierre plusieurs coups et qu'en prenant connaissance de l'image, je ne pouvais m'empêcher de penser aux photographies que Sauterelle me fait voir de ses voyages européens, j'ai profité de l'image pour souligner cette journée dans la vie de mon amie.
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Il y a des amitiés qui se partagent en silence, d'autres qui s'écrient à toute force. Il y a des gens qui vous intimident et d'autres qui vous rassurent au premier regard. Il y a des femmes qui s'accomplissent sans donner l'impression de fournir un quelconque effort, d'autres qui bûchent toute leur vie en ayant l'impression de ne jamais arriver nulle part. Mais la plupart du temps, les gens que l'on rencontre et qui deviennent importants pour nous, s'agitent quelque part au centre de ces extrêmes et sont tout simplement eux-mêmes. La plupart du temps, on ne sait même pas qu'ils seront importants lorsque les mains se tendent, pour les présentations.
J'ai galéré mes amitiés, jalonant mes parcours de toutes sortes de rencontres. Fidèle jusqu'au bout des ongles avec certaines d'entres elles, négligente à l'excès avec d'autres. J'ai des amitiés qui doivent beaucoup à l'autre partie. Je le sais et je mesure ma chance d'avoir de telles personnes dans mon entourage. J'ai des amis qui se sont acharnés à mes donner des nouvelles et à en prendre quand je pensais que je n'en valais pas la peine. Il y a des gens qui me disaient qu'ils m'aimaien même lorsque je ne m'aimais plus du tout.
J'ai une amie dont j'ai déjà parlé dans ces pages qui mord dans la vie jusqu'à en faire sortir toute la sève pour en déguster chaque parcelle. Elle a soif de rencontres et de voyages et m'assoie d'autorité devant ses photos de tous les bouts du monde qu'elle a fréquentés et m'explique en longueur les détails des paysages que j'ai tendance à regarder d'un oeil distrait. Mais elle me ramène à l'ordre et m'explique la douceur du soleil sur sa peau, le bruit des vagues qui s'échouent sur la grève, les teintes de l'eau et les anecdotes qui entourent la prise de vue très précise qu'elle tient à me faire découvrir. Mais je suis impatiente et de mauvaise volonté, souvent. Alors elle persiste, insiste et signe pour me faire voyager un peu avec elle, à travers l'oeil de son appareil qui m'emène toujours un peu plus loin de ma réalité.
Mais par dessus tout elle sait lire mes silences, ce que je ne veux pas dire, sans me brusquer. Elle sait me faire comprendre qu'elle sait. Malgré tout. Souvent elle ne fait que me dire « Oh Mathilde! » avec tout l'amour du monde dans sa voix. Et ça fait plus de bien que toutes les plus belles paroles de réconfort. Quelquefois même, je me laisse aller à un câlin. Et je me demande encore qui est-ce que ça réconforte le plus.
Aujourd'hui, c'est l'anniversaire de ma Sauterelle, cette amie qui s'est installée quelque part à l'orée de mon coeur sans trop qu'on s'en rende compte. Alors, je voulais lui dire que je l'aime. Au moins autant qu'elle m'aime en retour.
Quel beau texte Mathilde : d'autant que je me suis tout à fait reconnue comme un double du portrait dessiné de cette amie, m'inviatnt sans cesse dans le souvenir des gens que j'aime et qui m'oublient, surprenant les plus parresseuses de mes amies de mes lettres et appels téléphoniques impromptus. Parfois, je me lasse de leur indifférence, mais ce qui me "motive" ce n'est pas l'attente d'une éventuelle compensation, non. Ce qui me donne l'envie de donner des signes d evie, c'est tout simplement la prise de conscience d'être encore vivante et de le rester pour tous ceux que j'aime.
Bises Mathilde, à bientôt !
Je trouve ça beau aussi, je trouve ça un peu fou de tomber sur ce texte, mes préoccupations ces jours-ci me semblent similaires, tout en étant différentes...
Wictoria : Personnellement, je crois que je choisi mes amis parce qu'il me rendent vivante, un peu plus que je ne le suis déjà.
Miss Patata : Je dois t'avouer que j'ai eu une petite pensée pour toi quand j'ai écrit ce texte. Parce que je lis ce que tu écris et que bon...