samedi, août 12, 2006

Des étoiles qui filent les ciels de l'été

Il y a des hommes qui filent comme le vent dans un souvenir estival. Des hommes que l'on ne peut retenir dans les ancrages dont on a l'habitude. Des hommes qui se pointent au hasard d'un détour et qui te regardent de leurs yeux amusés te rappelant des milliers de mémoires sorties de passés confus puisque trop éloignés de la réalité quotidienne. Des hommes qui te disent « à bientôt » tandis que tu sais que les délais s'additionneront sans que tu puisses y remédier. Mais tu verras des sourires à des distances infinies, sincères et repentants tandis que tu songeras que rien, jamais, ne changera.

Il y a des hommes qui te feront enrager des heures durant à attendre un appel qui ne viendra pas. Des hommes qui reviendront penauds, te trouver quelques semaines plus tard pour t'expliquer en long et en large pourquoi ils n'ont pas pu être fidèles au rendez-vous. Et tu sauras trouver entre les lignes tous les mensonges pas omission, les mêmes que tu voyais si bien quand, à l'époque de vos premiers contacts, tu les attendais indéfiniment sur le muret de pierres qui présidait à vos échanges. Ils te diront : «Mathilde, c'est contre ma volonté, je te le jure» mais des amis te raconteront qu'ils les ont vu en ville avec une autre, dont ils te taisent soigneusement l'identité. Tu les regarderas en silence, te promettant dans ton fort intérieur que cette fois ils ne t'auront pas, tout en sachant au coeur de ton âme que tu auras à te battre contre toutes tes inclinaisons pour te préserver de leur charme.

Il y a des hommes de qui tu dis : « Ils m'énervent! » comme un grondement venu du fond de toi-même, en assurant ton entourage que tu vois clair et que tes yeux sont froids. Des hommes qui savent découper toutes les syllabes de ton prénom comme s'ils détenaient une clef toute particulière pour t'atteindre Et tu laisseras encore les notes de leurs octaves se lover aux courbes de tes espérances tout en te doutant qu'il n'en sera rien. Il y a des hommes que tu ne pourras jamais contrôler et dont tu ne pourras encore moins contrôler l'impact sur le tumulte de tes émotions. Et tu te souviendras d'une soirée d'automne, dans un wagon de métro surchargé, de ce que tu avais dit à une amie avant de cesser tout contact.

Il y a des soirées lors desquelles tu reviens d'un endroit où tu ne pensais plus jamais mettre les pieds parce que tes peurs t'en avaient tenue éloignée pendant de longues années, le corps douloureux comme si tu avais chevauché les étalons fous de tes souvenirs tandis que tu n'avais que regardé tes craintes dans le fonds des yeux. Des soirées parsemées de commentaires sur les hommes qui surgissent de nulle part pendant que la conductrice à tes côtés s'écroulera de rire en te disant qu'elle ne t'avais jamais vu réagir comme cela.

Il y a des hommes dans ta vie qui seront toujours des étoiles filantes, et tu ne pourras que les regarder passer dans les soirées d'été.

6 Commentaires:

Blogger Unknown s'est arrêté(e) pour réfléchir...

Mathilde, comme tu décris bien le genre masculin du genre humain, d'un charme poétique et d'une précision scientifique.

1:47 a.m.  
Anonymous Anonyme s'est arrêté(e) pour réfléchir...

Il y a des hommes ...

3:44 a.m.  
Anonymous Anonyme s'est arrêté(e) pour réfléchir...

Il y a les hommes de nos souvenirs et puis les comètes qui passent...en laissant une trace dans notre coeur, un noeud invisible.
Seul le temps et la patience peut défaire ce noeud ou le resserrer.

4:13 a.m.  
Blogger Mamathilde s'est arrêté(e) pour réfléchir...

LeBurt : Je ne sais pas si je décris bien le genre humain ou masculin. Je crois qu'il m'arrive parfois de saisir une personne et d'arriver à élagir assez ma perspective pour que d'autres s'y retrouvent.

Chambre 917 : Oui, je sais.

Dda : Tu triches ;). Il a des hommes comme cela qui passent sous nos regards ébahis et dont on n'arrive jamais vraiment à se détacher.

10:59 a.m.  
Blogger Unknown s'est arrêté(e) pour réfléchir...

C'est vraiment bien!et cmme je dis toujours, nous les hommes, on est con. C'est clair?

7:46 p.m.  
Blogger Unknown s'est arrêté(e) pour réfléchir...

Pas cons, juste un peu obtus et aveugles. Bien des fois on laisse notre trace dans le coeur d'une de ces belles, pas comme un comète qui passe mais comme une roue de motocross qui laboure un beau gazon frais. Ouain, à bien y penser, on est con (soupir)...

10:13 p.m.  

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