samedi, avril 09, 2005

Matin complice

Un trait oranger m’éveille. Ma fenêtre donne sur l’est.

Mes draps sont trop froids parce que Pp dort sous ma douillette dans le salon. Sur la pointe des pieds, je traverse vers la cuisine. Au passage, j’observe sa langueur. Je le sens en sécurité. Comme il me sécurise moi-même.

Ils ne sont que deux hommes à me garder hors de tout danger.

Je ne suis cette femme que pour Pp, je crois. Une telle confiance abandonnée dans le sommeil. Des discussions interminables qui vont dans toutes les directions, sans jamais se questionner sur le sens ou la justesse des mots. Une pointe d’accent venu du fond de l’enfance.

Et ce rire.

Un réveil dans le bonheur d’une complicité amicale.
L’entendre parler à cette amie qu’il drague un peu.
Réaliser que ce n’est plus un enfant.

Lorsqu’il avait 12 ans, voulant me consoler, il m’a dit : « Quand je vais être grand, je vais vouloir être amoureux de toi. » Il est toujours aussi petit cependant qu’il est devenu un homme. Il ne veut pas être amoureux de moi. Par contre, il a choisi de se lover confortablement dans mon amitié.

Je trouve que c’est une merveilleuse manière de tenir parole.