Entre vouloir et être
J’aurais voulu lécher les larmes qui rigolent sur tes joues en autant d’interminables ruisselets empreints de tes détresses. Surtout celles que tu n'as pas versées. Sécher de mes pouces les hoquets de tes pleurs en gardant ta joue apposée sur ma main. J’aurais voulu mordre ta paume, pour te montrer que je suis là.
J’aurais aimé prendre ton cœur entre mes doigts et le protéger des palpitations qui le heurtent, le mettre en sécurité. J’ai espéré passer ma main dans on dos, doucement, pour apaiser tes torrents intérieurs.
J’aurais voulu atteindre dans ta chair les éclats volés de tes aspirations malmenées. Te présenter une île sur laquelle tes espérances seraient possibles. Être le bouclier de tes démons et le havre de tes insatisfactions. J’aurais aimé te dire que les possibles sont réels et que point n’est besoin de se flageller pour les erreurs passées et les plaines à reconstruire.
J’ai espéré être une lanterne, mais me suis laissée prendre dans les brouillards. Aujourd’hui c’est ta voix qui me guide dans le méandre de tes inconscients. Dans les brumes de ces éléments déchaînés; je me suis perdue, je t’ai perdu. J’ai oublié qui tu étais et qui tu voulais devenir en tentant de substituer à ta moelle ce que tu n’es pas.
Très beau texte Mathilde!!
Très touchant, oui. Envie de le relire, comme cela arrive souvent...
Le seul fait de penser à ce que tu as écrit, fait de toi une bien plus grande femme que fée.
C'est superbe Mathilde. Superbe.
femme et fée mère, tres beau texte!
J'ai lu et relu. Toujours avec la même émotion au fond de la gorge...
Vraiment magnifique ce texte Mathilde. Il me "parle" beaucoup.
Si la femme meurtrie devait être Mathilde, alors on se dit qu'on pourrait prendre pour soi les sentiments qu'elle a éprouvés par devers l'autre en détresse et les lui exprimer à son tour. Sans craindre d'éprouver ce sentiment final de perte car il a mené à cette lucidité, le meurtrissement n'en étant que l'aspect négatif, incontournable, qui indique que le coeur y bat solidement.
Merci à tout le monde pour les commentaires. C'était un cri. Un élan du coeur que je ne pouvais retenir.
Je l'ai écrit 4 fois sur du papier ligné avant d'en faire une nouvelle mouture pour ce blogue. Et je n'étais tellement pas certaine.
Alors votre appréciation, c'est tout un éloge.
Ouf Mathilde, je viens de lire là ton meilleur texte je crois ! Ça me coupe le souffle..
Être fée, être femme ; dans les deux n'est-ce pas la seule magie de l'être qui importe..
bises