Attiser la solitude
J’étais à me demander pourquoi mon célibat durait depuis si longtemps quand les événements me sont mis à me tomber sur la tête comme les sept plaies d’Égypte. En moins de temps qu’il ne le faut pour le dire, je me suis retrouvée au cœur d’un tourbillon d’attention plus fort que ce que j’aurais jamais pu imaginer. Je m’asseyais enguenillée dans ce boui-boui que je connais trop bien et l’on m’adressait à la fois la parole et le sourire. Évidemment que je ne voyais rien. Trop d’innocence et cette habitude tenace de ne pas être au centre de l’attention gonflaient ma modestie naturelle. Je me suis d’ailleurs assez rapidement aperçue que la majorité de ces hommes qui me lorgnaient, de manière évidente dans les derniers temps, étaient accotés depuis longtemps.
Ma saison de chasse s’était terminée sur une note mi-amère puisque j’avais vu ma dernière proie lécher ses plaies sanguinolentes avant de s’enfoncer toute seule dans les bois. Tandis que je regardais mes armes refroidir, que je me rendais compte que je ne m’amusais plus à la torture et que je prenais la décision que dorénavant je ne retournerais plus au bois que pour me nourrir. Je venais de réaliser que, quel que soit mon talent à la chasse, l’impact de mon activité pouvait se faire sentir longtemps plus tard : les bêtes éclopées de ma forêt s’additionnaient de manière alarmante. J’ai rangé mon fourbi et me suis mise à l’observation de la faune. Sans attente. Non seulement est-ce que je n’attendais plus de rencontrer l’Ecce Homo, mais les amitiés qui alimentaient mon quotidien me suffisaient-elles désormais. Côté boulot, j’avais pris sur moi de faire de mon mieux et de laisser aller le reste.
Par un curieux hasard, le regard des hommes séduisants, des amis et des employeurs se sont mis à se confondre, c’est ainsi que je me suis mise à faire du 09h00 à 01h00 par jour de travail quasi continu. Contrairement à ce que j’aurais pu croire au lieu d’être épuisée j’étais totalement énergisée. Je tranchais dans le vif des sujets qui m’étaient présentés. On me disait des incertitudes pendant que je prenais des décisions à la place de ceux qui hésitaient. J’étais devenue un bloc de béton, décisionnel. Moi qui avais passé mon existence à marcher sur des œufs pour ne blesser personne, je me voyais agir de manière à ce que je sois celle qui choisisse ses amitiés. Je crachais mon impatience à la tête de ceux qui le méritaient et m’en allais sans me poser de question.
Un après-midi d’un de ces jours trop longs, on m’a arrêtée dans un escalier plus grand que nature pour m’offrir une sortie culturelle qui me donnait l’eau à la bouche rien que d’y penser. J’ai dû refuser. C’était la première fois qu’un homme m’invitait à passer une soirée avec lui, pour un vrai rendez-vous, depuis plus de 6 ans.
Je commence à aimer ça, être la première à te lire! Ah! le grand escalier! C'est l'endroit des belles rencontres...
Heureusement qu'il est là cet escalier... imaginez ce que serait le magasin sans grand escalier au milieu, sans deuxième étage... ce qui implique, par inférence causale, pas de libraire(s) sex, pas de fossettes de back-store... Et pour moi, pas de Jérôme! Oh! Comme la vie serait qu'une suite insupportable de calamités! Heureusement, les filles, vous êtes là. Ensemble, on se serre les coudes et on réussit à croire que l'existence humaine n'est pas si merdique qu'elle semble l'être de prime abord...
Soleil : Belles rencontres? Ça dépend toujours sur qui on tombe.
Jen : t'as encore moins d'allure que moi quand tu t'y mets. Mais oui, je suis d'accord avec la solidarité féminine : ça a donné de belles princesses.
j'vais essayer de pas trop prendre personel le fait que personne ai parler quand sans 2e étage, y'aurais po de papet! mais bon...
Bah, y'a quand même une partie de papet qui est en bas non?
Jen...........libraire (s) sex???????????????????????????? O_O Et il fallait aussi que tu mettes le s entre parenthèse o_o
d'ailleurs, un mot ici au sujet de ce fameux escalier bienfaiteur: je suis tombé dedans l,autre fois ¬_¬ j'ai raté une marche... (gromelle)
Intéressant en tout cas, je te souhaite une bonne soirée mathilde! ^_^
Böo : officiellement c'est une libraire, mais j'aurais pu mentionner le merveilleux royaume de la papète ou celui des disques. Désolée.
Laurie : ben, j'en ai pas eu de soirée. Tu me lis ou tu me lis pas? Grommelle.
Oy ^^; oups! Mais oui je te lis voyons ^-^ j'ai juste un peu de misère à coordonner mes idées ohohoho
Eh puis tant qu'à y être je spécifierais que je voulais dire jusqu'à une heure du matin. Ce qui me fait des petites journées de 16 heures consécutives