L'écharpe blanche
La cité s’était endormie sous quelques flocons tremblotants qui comprimaient les cieux. Les enfants sentant l’effervescence à venir s’étaient agités toute la journée. Autour d’une table, des filles avaient trop inhalé de nicotine en épongeant l’alcool. Les rires fusaient de partout attirant les hommes qui cherchaient leurs regards tandis qu’elles balayaient ces intérêts d’un mouvement de dédain nettement perceptible. L’une d’elles était sur une lune, en orbite autour de la table pendant que les autres riaient sous cape en la pointant du doigt. Elles étaient le centre d’attention de la foule, de la meute en quête d’aventure de fin de soirée, de ceux qui voulaient se lover au cœur de l’écrin de neige qui engloutissait la ville.
Dehors, les sons étaient calfeutrés par l’épaisseur du tapis blanc. Sur le pas des portes, des confidences s’échangeaient en catimini tandis que des oiselets s’envolaient sur des promesses de plaisirs charnels. Ailleurs des vipères s’éparpillaient dans des oreilles naïves pour semer le doute, la confusion, afin de poser les pierres d’une stratégie de séduction vouée à l’échec. Sur le sol, le vent balayait les traces de pas, taisant les indices des présences qui l’auraient foulé, cachant tous les adultères pendant que la nuit couvait de son aile les écarts possibles et que des hommes poursuivaient des chimères de leurs ardeurs, par tous les moyens imaginés.
Un jeune damoiseau s’est penché sur une donzelle pour lui dire que ses prunelles le retenaient prisonnier des nuages ambiants. Elle a haussé les épaule en lui demandant : « As-tu mon feu? » Il s’est mit à balbutier des mots inintelligibles qui se voulaient des compliments alors qu’elle était indifférente à ses démonstrations. Pour attirer son attention il lui a demandé si elle était danseuse, pour le bar ajouta-t-il après un silence. Sur la bouche de la donzelle s’est étiré un sourire en coin tandis que ses yeux surplombaient ses lunettes. Elle n’a rien dit. Le laissant s’emmêler dans ses questions improbables. L’écharpe de l’hiver a camouflé son sillage et il est resté derrière, debout dans le froid.
C’était l’hiver, dans l’escalier d’une habitation nordique, une jeune fille quittait un baiser interdit, radieuse.
Ohohohohoho!! Super ton texte Mathilde! ^_^ Ça me rappelle étrangement quelque chose...
en tout cas, j'espère que Moi va apprécier ^_-
Reviendrais. Bien.
[ sourires, yeux qui pétillent ]
Laurie : je ne sais pas de quoi tu parles. Et Moi l'a beaucoup aimé mais elle a une p'tite gêne de commentaire.
Vox dominam : Merci :)
Charles Bolduc : Et p'tite face?