Les petites bêtes (encore)
Elle t’a dit : « Les choses seraient différentes si tu voulais qu’elles le soient. » T’es retourné à la maison tout à l’envers, ne sachant plus que faire parce qu’Elle est l’amoureuse d’un autre gars. Et ta tête s’est creusée de questions, de doutes et d’envie. Tu t’es mis à questionner la relation, mal d’en savoir trop, tu aurais voulu revenir au temps d’avant, quand tu n’avais pas cette information colletée entre l’envie et la raison. Et tu pensais que tu la désirais, que tu ne lui aurais pas fait de mal. Et tu pensais que le mec était un peu imbécile de ne pas passer sa vie à faire l’amour à cette fille-là, en tout cas à la laisser toute seule assez pour qu’elle développe une envie des autres. Une envie de toi.
Le problème, encore une fois, c’est que c’est un vieux truc de fille cette histoire-là. Les filles ont ce talent pour se faire recueillir par d’autres cœurs quand les relations stables s’étiolent. Les filles trouvent que leurs amoureux ne les voient plus, ou qu’ils ne les voient plus comme autrefois, ce qui est souvent le cas d’ailleurs. Petites princesses au cœur de leur royaume, elles désirent continuer d’être le centre de l’attention, mais la vie n’est pas ainsi. Parce que la passion s’use, parce que le désir se transforme. Parce que les couples les plus solides se retrouvent un jour, effarés, engoncés dans les habitudes du quotidien sans plus trop savoir que faire. Mais les filles ont besoin d’être flattées.
Alors elles se tournent vers ceux qui portent un célibat depuis un certain temps. Ceux dont l’attitude crie qu’ils ne voudraient pas être seuls. Ils sont vulnérables et perméables à leurs charmes, elles le savent puisque ça fait assez longtemps qu’elles sont dans le décor pour en être appréciées de tout le monde. Elles se tournent vers eux pour faire leurs confidences, expliquer à quel point le couple s’en va dans les limbes, affirmer que le désir est mort en jouant sur la fine ligne d’équilibre entre la trahison et la fidélité. Quelquefois même elles osent et se laisser aller à embrasser ces hommes seuls. Alors ils se mettent à fondre, liquéfiés sur le plancher. Coupables de trahir, tentant en vain de repousser ces belles femmes qui ne peuvent pas être leurs.
Tu verras, dans quelques temps elle retournera à ses amours de la même manière qu’elle les avait quittées, en toute discrétion. Toi tu resteras sur ta faim, avec ce sentiment indéfinissable fiché dans le conscient. Tu la verras toujours un peu avant les autres quand elle fera un pas dans une pièce et les questions que sa phrase avait soulevées te remonteront au cerveau. Mais elle t’ignorera superbement la plupart du temps, allant même jusqu’à te faire des yeux exacerbé si tu la regardes avec trop d’insistance. Et si d’aventure elle quittait pour de vrai la relation, tu n’auras été qu’un rebond nécessaire pour qu’elle puisse partir parce que les filles ne quittent jamais un homme sans s’assurer qu’elles plaisent encore.
Toi, tu seras toujours aussi seul, un peu triste et désabusé. Et la prochaine fois qu’une fille t’abordera, tu douteras, un peu, de sa sincérité.
Décidément, tu me fais chier là. :)
Je vais me pendre et je reviens.
Sérieusement, ce qui est particulièrement triste dans ce genre d'histoire, c'est que ces femmes ont justement le don de flairer les hommes qui leur apporteront cette attention dont elles manquent cruellement; et ces hommes n'ont pas celui de les voir venir.
Nous ne sommes toujours, ou presque, que les victimes de nous-mêmes.
Des comme ça j'en ai connu, mais c'était des hommes et la motivation n'était sûrement pas la même.
Benoît : Te pendre? Ben... Quand même.
Je ne sais pas jusqu'à quel point je généralise convenablement sur ce texte. C'est une vieille histoire pour moi qui m'est revenue à l'esprit récemment. Et je me suis questionnée sur les motivations qui m'avaient pousser à agir ainsi. Surtout parce que l'homme que j'ai utilisé m'a demandé un jour, il n'y a pas si longtemps, pourquoi je ne pouvais pas être amoureuse de lui. C'est en contemplant le désastre que je me suis dit que des fois, je ne suis pas fine. J'imagine que j'ai généraliser pour ne pas me sentir trop toute seule dans ma galère.
Souris : Mes motivations n'étaient certainement pas plus nobles que celles des hommes. J'avais besoin de savoir que quelqu'un m'espèrerait si je quittais ce mec. Et tu vois, ça fait super longtemps que je suis toute seule, fa que je me suis lourdement trompée.
Pis faudrait que je me relise avant de poster mes commentaires. Franchement, c'est le festival de la faute stupide ci-haut.
Si on généralise, on pourrait dire que l'Humain est cruel parce qu'il cherche à s'auto-protéger avant toute chose; sa petite personne passe au premier plan.
Et Benoît, je ne suis pas d'accord. Avec le temps, on la développe aussi cette intuition pour prévenir les blessures. Il ne faut cependant pas oublier que les hommes ont cette tendance à réfléchir avec le bas du ventre en premier et avec la raison et les sentiments bien plus tard, ce qui vient parfois compliquer nos réactions.
Stephy : En plein dans le mile! On ne peut quand même pas être des saintes non plus!
Alex : Mais je crois que nonobstant le bas ventre, les hommes ont des coeurs d'artichaut bien souvent. Et les femmes en jouent.
Un texte magnifique... auquel je m'identifie un peu trop. Combien de fois ai-je été le gars de cette histoire là. Le gars trop naïf de l'histoire bref..
Charles : Je crois qu'on est souvent le trop naif de quelqu'un. Même si au bout du compte on mange le même nombre de claque, ça fait mal en maudit.