vendredi, novembre 17, 2006

Les arguments de poids

On a déménagé la bière du jeudi soir de paie depuis quelques temps. Un peu par hasard, au départ. S'il n'y avait eu ce show que j'avais envie d'aller voir, je n'y aurais remis les pieds de longtemps et nous ne serions pas tombée sous le charme de la place. Avant, j'étais toujours au Boudoir parce que c'était à côté de chez-moi. Maintenant que je me suis ex-centrée, c'est moins pratique. Et puis, le Boudoir, sans les cigarettes, c'est presque vide de sens. Avec les copines, les trois mêmes, on se fait des soirées de filles. Bon, il y a Louis, mais Louis, il est parfait dans une soirée de filles. Je suis le modèle bien en chair de notre petit groupe. Il faut voir, les filles sont toutes les trois davantage faites sur le modèle filiforme. Très magazine. Elles sont très jolies aussi. Surtout, ce sont mes amies. Au Boudoir, Quand on était quatre filles, on ne se faisait pas aborder par les gens qui étaient présents. Hier, au Verre Bouteille, c'était le festival des gars qui voulaient se joindre à notre discussion.

La première fois, il y a eu ce mec qui vient demander à Julie si la chaise que Louis vient de quitter est disponible. Julie lui répond qu'il peut partir avec l'autre chaise de disponible qui est plus près de sa table à lui. Et le gars de laisser entendre qu'en fait il voulait s'asseoir là, à côté de Julie. D'un seul mouvement, il y a eu quatre paires d'yeux interloqués qui se sont tournés vers lui. Ça fait son effet, il est reparti sans demander son reste, qu'il n'aurait de toute manière pas obtenu... En fin de soirée, il a profité du fait que Julie était seule à la table pour aller lui expliquer que quatre filles comme ça qui ont trop de fun pour être réelles, le dérangeaient, surtout Julie. Elle lui a vertement répliqué que ce n'était pas de sa faute à elle et que nous n'étions pas obligées de payer pour ses rancoeurs contre les femmes parce que nous étions quatre et que nous avions du plaisir. Vlan.

Quelques minutes plus tard, un copain du mec susmentionné a voulu se joindre à nous, et je ne lui ai même pas laissé le temps de finir sa requête en lui assenant un « Non, on est dans une discussion de filles et même s'il y en a deux qui s'en vont, on reste dans une discussion de filles ». Je sais, je suis bête en maudit parfois, mais il y a des hommes, en fin de soirée trop arrosée, qui dépassent franchement les bornes. Et puis, ça ne nous tentais pas. Nous avions été assez éloquentes avec notre regard. En tout cas, assez pour qu'il sache qu'on avait pas envie d'accueillir des nouveaux visiteurs à notre table. Pas trop longtemps après, un des piliers du Verre Bouteille, le genre de gars qui est là tous les soirs, me demande s'il peut s'asseoir, en spécifiant qu'il ne parlera pas et qu'il veut juste se reposer les pieds. Comme je le connais un peu, j'ai dit oui. J'aurais pas dû.

En moins de temps qu'il ne faut pour le dire, il interrompt notre discussion et s'adresse à Julie pour lui raconter je ne sais plus quoi. Il me faisait suer parce que nous étions entrain de parler de quelque chose d'important. D'accord on était soûles et on est tout le temps ensemble, mais ça n'empêche pas qu'il nous arrive régulièrement d'avoir des discussions de fonds. Et c'était un sujet que nous n'avions jamais abordé avant cette minute-là. Je me suis levée pour aller fumer une cigarette et j'attendais Julie dans le passage. J'ai dû aller la chercher en la tirant par le bras pour qu'elle vienne avec moi. Mais l'importun a suivit : il fume aussi. Nous nous sommes cachées, pas trop loin, pour ne pas qu'il se joigne à nous et nous avons repris la discussion où il l'avait interrompue. Mais il nous a trouvé et s'est remis à parler à Julie comme si je n'étais pas là. Pis là j'ai été bête. Je lui ai dit : « Heille, on parlait avant que t'arrive fa que arrête de tout ramener à ton sujet stupide qui ne nous intéresse pas! » Il a argumenté en disant que c'est lui qui parlait avec Julie avant que je la tire dehors Allo, niaiseux, on parlait elle et moi bien avant que tu t'imposes, aie-je pensé. Donc essaie de lui expliquer cela. Puis il dit que comme nous sommes dans un endroit public on doit accepter la présence des autres. Julie et moi étions stupéfaite de cet argument complètement stupide. Alors, nous lui disons que non, qu'on a tout à fait le droit de ne pas vouloir parler aux autres. Et c'est là qu'il me lance : « Fais attention à ton ventre. »

J'ai vu rouge. Je lui ai dit qu'il m'insultait, que je savais que j'étais grosse, mais que ce n'était pas une raison pour m'insulter. Puis je suis retournée dans le bar. Et puis le con de dire à Julie que c'est pour ma santé qu'il s'inquiète. Et de reprendre son sujet là où je l'avais sois-disant interrompue. Julie l'a planté là en lui disant « Heille, t'insulte mon amie et tu penses que je vais vouloir continuer à jaser avec toi? T'es vraiment con! » Elle est rentrée à son tour et est allée dépomper dans les toilettes, là où il ne pouvait pas la suivre. Eh bien, il s'est rassis à notre table. Là je lui ai dit de décamper, que je ne voulais pas savoir ce qu'il avait à dire. J'étais tellement en colère, et blessée. J'avais envie de lui cracher au visage, mais comme je suis bien élevée, je ne l'ai pas fait. Julie me consolait de son mieux. Elle posait ses petites menottes sur mon visage en me disant : « T'es belle Mathi, moi je te trouve vraiment, vraiment belle, pas juste parce que tu es mon amie. »

Je me suis réveillée ce matin avec un goût amer dans la bouche. Des arguments de poids comme cela, j'en ai ma claque. Et c'est pas avec des commentaires imbéciles de même que je vais avoir le goût de faire des régimes : cette rondeur est un foutu bon filtre à cons.

5 Commentaires:

Blogger Miss Patata s'est arrêté(e) pour réfléchir...

C'est douloureux ce genre d'histoires, j'en ai tellement entendue... Et vécu aussi...

Et puis en réalité je ne sais pas quoi te dire non plus.

J'pourrais te dire que l'important c'est vraiment que tu t'aimes et que tu te sentes bien, physiquement et psychologiquement avec toi. Voilà!

5:40 p.m.  
Blogger Grande-Dame s'est arrêté(e) pour réfléchir...

J'aime bien ton expression "filtre à cons". :-)

Il avait l'orgueil fragile ce non-gentleman...

12:31 a.m.  
Blogger Jenniko s'est arrêté(e) pour réfléchir...

Oula! Il s'en passe des choses au Verre Bouteille dites donc! Je ne savais pas que le dit mec était revenu comme un cheveu sur la soupe! Et puis, comme j'ai dit à Juli hier, je préfère le Boudoir parce que justement, on ne se fait pas interrompre par des connards quand nous parlons entre filles! Mais c'est mon opinion! ;)

Ne te laisse pas affecter par ce genre de mecs, et tu le sais en plus, tu es pas mal plus forte que ça! C'est sûr que ça blesse toujours se faire dire des choses du genre, mais s'il y a des gens qui ne se fient qu'aux apparences, ils vont se priver volontairement de pleins de belles choses au cours de leur vie. Et qui va rire dans sa barbe après ça? :)

12:49 a.m.  
Anonymous Anonyme s'est arrêté(e) pour réfléchir...

haaaaaaaaaaaaa si seulement on pouvait dressé au tour de soi un mur anti con !!!!! :o)))

faut dire que vouloir sortir des sentiers battus et de la propagande anti rondeur et du conformisme demande une sacrée dose d'intelligence et de courage ...Ca se trouve lui il a un petit kiki ridicul et a besoin d'affirmer sa virilité en cassant de la gazelle indépendante!!! :)))

on parle du racisme ethnique religieux mais il y en a d' autre ...

7:37 a.m.  
Blogger Mamathilde s'est arrêté(e) pour réfléchir...

Miss Patata : Juste tes mots sur mes chemins, le fait que tu t'y sois attardée, ça fait du bien.

Grande Dame : C'est surtout un alcolo qui s'assume très mal.

Jenniko : ce que je déplore, c'est la gratuité de ces commentaires qui me tombent dessus.

Aly : Exactement :).

11:27 a.m.  

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