mercredi, novembre 08, 2006

Deux tasses d'émotions

Depuis quelques semaines, j'avais l'impression de m'éteindre, de ne plus avoir de moelle à disséquer en écriture. Depuis que je me suis excentrée, je sors moins et comme j'ai toujours été une observatrice de l'ordinaire en mouvance, il me manquait de substance. J'avais besoin de quelque chose, un tournant pour me remettre sur mes propres rails. Et c'est un message dans ma boîte de courriels qui m'aura ramenée à cet état de fébrilité qui me donne envie de raconter la vie. Dans le cadre des Coups de coeur francophones, le Verre bouteille présentait deux soirées de Show cool. J'ai changé de quart de travail avec un collègue pour pouvoir être présente lundi soir. Je tenais à être là toute la soirée pour être certaine de voir l'artiste qui m'avait communiqué une invitation à aller le voir. J'ai demandé à Julie de m'accompagner, sachant que nous aurions autant de plaisir l'une que l'autre. Moi, pour les textes, elle pour la musique. Toutes deux pour l'émotion.

C'était une soirée masculine : aucune fille dans la distribution. La salle était bondée, électrique et chaleureuse. Chaque gars nous présentait deux pièces, seul avec sa guitare. La plupart du temps, lors d'un show cool, il y a la moitié des artistes qui sont connus et l'autre moitié ne le sont pas. Mais cette fois, c'était une majorité de gens qui ont fait leurs marques dans le monde du spectacle : Alexandre Belliard, Jonathan Painchaud, Damien Robitaille, Daniel Boucher, Vincent Vallières. L'animateur de ces soirées, René Flageole nous a aussi offert une pièce. Il y avait Philippe Bay, moins connu, mais que j'avais déjà entendu ici et là ainsi que Guy-Philippe Wells. Mais notre upper cut, l'artiste qui est venu nous prendre aux tripes c'était Gizmo. Celui-là même qui m'avait fait parvenir l'invitation. Comme à son habitude, sa nervosité le faisait parler abondamment tandis qu'il nous lançait ses chansons dans le coeur, en éclatant de vie sous nos yeux. Il fallait qu'il se donne la preuve qu'il méritait cette place dans une cours de grands et s'il ne s'est pas convaincu, je l'ai été. Julie et moi avons tellement aimé notre soirée que nous avons décidé de revenir le lendemain, pour le second volet de ce Show cool.

Cette fois, pas de possibilité pour moi de changer de quart de travail ; je n'ai su que lundi qu'il y avait une seconde soirée mardi. Mais Julie ne travaillait pas en soirée alors j'avais bon espoir d'avoir une place malgré mon retard pour le début du spectacle. Hier cependant, la foule n'était pas au rendez-vous. Tant pis pour elle, si vous voulez mon avis. Les artistes en présence étaient Sylvie Paquette, Catherine Durand, Mara Tremblay, Luc De Larochelière et Antoine Gratton. Il y avait aussi Jean-François Fortier et Marie-Pierre Fournier. Si vous ne les connaissez pas de nom, vous les avez sans doute déjà entendu avec d'autres gens, moins à l'avant scène et pourtant tellement bons que vous devriez vraiment courir les voir. Et finalement, il y avait David Thiboutot, solide dans sa poésie et de plus en plus à l'aise dans ses présentations. Contrairement à la veille, c'était un trip de groupe, aux accents folk. Les artistes se regroupaient pour mettre en valeurs les mélodies des autres. Mon accroche-coeur de la soirée, va à l'interprétation de Bridge over trouble water de Marie-Pierre Fournier, accompagnée au piano et à la voix par Antoine Gratton. Vraiment, j'ai encore des frissons tellement c'était bon. En ce moement j'ai des envies folles d'acheter les disques de tous les artistes que j'ai vu, sans exception.

Je ne sais pas si vous connaissez le Verre bouteille, je ne sais pas si vous allez quelquefois y voir des spectacles, mais franchement, si vous êtes résidents de Montréal, il vous faut y aller de temps à autres. Il y a régulièrement des prestations en soirée, souvent, il n'y a pas de coût à l'entrée, on passe chapeau un moment donné. C'est intimiste et chaleureux, le public reçoit tellement de belles vibrations de la part des artistes à cause de la proximité. À toutes les fois où j'y ai vu un spectacle, j'en suis ressortie sur un nuage. Plus souvent que lorsque j'ai vu les mêmes artistes dans de grandes salles. Un peu comme si le spectacle n'était que pour moi. Une prestation murmurée à tous les pores de ma peau, avec tout ce qui faut d'émotions.

1 Commentaires:

Blogger La Souris (Marie-Ève Landry) s'est arrêté(e) pour réfléchir...

Shit... je le savais que j'avais oublié quelque chose d'important!

9:39 p.m.  

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