Groupie un jour, groupie toujours
Une des joies de ma vie
c'est mon petit (grand) côté groupie. J'aime aimer des
personnalités publiques. C'est vraiment très divertissant. Des
petits moments de magie qui me mènent d'une journée à l'autre,
l'air de rien. Et, c'est quelque chose de connu, à tout le moins
dans ces pages, je me dénonce régulièrement comme fan. Il faut
dire que j'ai une tendance certaine à avoir des intérêts proximaux
et facilement accessibles, pour moi. De mémoire de fille (je veux
dire moi), toutes les fois où je me suis dénoncée, c'était avec
des gens qui n'étaient pas très connus ou encore pas tout à fait
dans la catégorie des gens qui collectionnent les fan de mon acabit.
François Parenteau, par
exemple. C'est un humoriste ayant une certaine notoriété, mais il
est loin d'être l'humoriste le plus connu du Québec. Quand je suis
allée le voir pour lui dire que j'étais fan, il m'a reconnu illico
comme étant sa première fan. Il m'accorde encore ce titre, les
rares fois où nous nous croisons. Et je sais qu'il m'aime bien parce
qu'il me juge intelligente et allumée. Il a déjà dit, devant moi,
que tant qu'à ne connaître qu'une seule de ses fans, il était bien
content que ce soit moi parce que j'avais de la répartie. C'est
beaucoup mieux que rien et ça m'a gratifiée dans mon rôle de fan.
J'ai aussi joué ce rôle
avec un nombre assez incroyable de chanteurs, la plupart du temps,
avant qu'ils ne soient
connus. J'ai tellement fréquenté les petites salles dédiées aux
talents émergents à une certaine époque de ma vie, que la plupart
d'entre eux venaient me parler d'eux-mêmes parce qu'ils finissaient
par me reconnaître. Simplement parce que j'y étais souvent et que
par conséquent, je savais toutes les paroles de leurs chansons avant
même que celles-ci soient endisquées.
Mon
exception est sans conteste Alexandre Désilets. Je l'ai connu alors
qu'il avait déjà remporté plusieurs festivals. Et à ma totale
incompréhension, tout son talent n'a pas fait de lui le chanteur le
plus populaire de cette province. Il sait qui je suis, et serait
certainement déçu si je n'allais voir aucun spectacle cette année
alors qu'il a sorti un nouvel album.
Mais
voilà, dans tous ces cas, je respecte une certaine distance. Je sais
bien que je ne suis l'amie d'aucun de ces hommes. Je suis un public
fidèle et assidu, une femme intelligente et allumée et c'est tout.
Ils me rendent heureuse et vibrante pendant que je suis dans leurs
salles et ça me suffit amplement.
J'établis
ces bases parce que hier c'était la journée Bell cause pour la
cause et qu'aujourd'hui, j'ai entendu parler d'érotomanie et que
tout ça enchevêtré, ça m'a perturbée. Moi qui me sais fragile de
la tête, j'ai vraiment pris le temps de me demander si j'avais un
jours franchi une limite, possiblement, avec un homme que j'admirais
à cause de sa personnalité publique. J'ai fini par me rassurer et
me dire que non. Je suis une groupie de salon, sympathique et pas
invasive.
De
toute manière, je dis et répète depuis des années, que je n'ai
aucune envie de savoir comment ces hommes-là embrassent. Je les
préfère sur le piédestal sur lequel je les ai juchés, pour me
permettre de rêver à ma guise.
Libellés : Digressions
Difficile de faire un j’aime, mais j’aime. 😜