dimanche, mai 22, 2005

Parenthèse du passé

Décidément, mon passé me rattrape.

Mercredi dernier, je travaillais lorsque j’ai vu le Papa de S. S c’était une amie à l’école secondaire. Le type d’amie qui infuse autant de venin que de baume dans son amitié. Mais je ne savais pas le reconnaître à l’époque. Parce que j’aime sans compromis. Et que ça me prends beaucoup pour me faire à l’idée que les trahisons peuvent venir de n’importe où.

S était une jolie blonde, aux yeux verts trichés. Elle portait des verres de contacts colorés pour masquer le gris de ses prunelles. Cela donnait à son visage un éclat d’été. Dans ses critères de beauté tout personnels, son propre physique était évidemment l’idéal à atteindre. Chose que je n’aurais jamais pu faire n’étant ni blonde ni grande et ne possédant surtout pas de grandes prunelles. En effet, je suis plutôt noiraude et j’ai de minuscules yeux qui se cachent derrière mes pommettes dès que je souris.

Selon ma mère, j’étais une très jolie adolescente, cependant, et au risque de me répéter ici, je n’y ai jamais cru. S l’avait compris je crois. Et elle jouait là-dessus. Combien de fois m’a-t-elle dit que peut importait le fait que je ne sois pas si jolie, j’étais tellement gentille que ça compensait. Ce que je croyais dur comme fer. Pas tant en ma gentillesse qu’en l’insignifiance de mon apparence extérieure. Je portais du 5 ans en ayant tout de même un léger renflement au ventre; ce qui faisait dire à S que j’étais grosse.

Mais le Papa de S m’aimait beaucoup. Il aimait ma vivacité d’esprit et mon intelligence. Par-dessus tout, il aimait le fait que j’étais vraie. Beaucoup plus que sa propre fille. Le sût-elle? Est-ce parce qu’elle sentait cela que son attitude et ses propos se teintèrent de ce poison qui minaient le peu de confiance que j’avais en moi? Je ne saurais le dire.

Ce que je sais c’est qu’un jour je lui ai dit : « Je suis certaine que quelque part dans ce monde, il existe un mec qui préfèrera une petite brunette un peu ronde (ce que je n’étais pas du tout) à une grande blonde aux yeux verts. » Elle m’a répondu que je passais mon temps à me mettre de l’avant.

Tout avait été dit. La trahison venait de me sauter au visage. Je n’ai pas coupé les ponts d’un seul coup. J’ai simplement cessé de lui parler de moi et la vie nous a séparées.

Mercredi dernier, j’ai croisé le Papa de S qui m’a dit qui se souvenait très bien de moi aux soupers chez lui. Qu’il se souvenait de mon intelligence et de ma vivacité et surtout de mon côté vrai. Il m’a demandé si je le cultivais encore…

Quelquefois, on provoque des raz-de-marée sans le savoir.

2 Commentaires:

Blogger Pitounsky s'est arrêté(e) pour réfléchir...

Pour moi, l'authenticité est ce qu'il y a de plus beau chez l'humain.

Elle, elle était fausse, jusque dans le vert de ses yeux.

Mais toi, même si tes yeux se cachent derrière tes pommettes lorsque tu souris, je suis certaine qu'on peut toujours y lire la vérité.

10:25 p.m.  
Anonymous Anonyme s'est arrêté(e) pour réfléchir...

Je vieillis... j'avais oublié les détails concernant ton affliction à cette époque. Ça fait un bout, une quinzaine environ.

Pour moi, malgré toutes les choses méchantes que j'ai pu te dire, tu étais la plus belle (à ce moment là).

2:38 p.m.  

Publier un commentaire

<< Retour sur le sentier