samedi, mai 07, 2005

Parfum de pré-adolescence

Hier soir au B, la trame sonore était différente de d’habitude. Je parlais avec Catherine et A. quand la chanson "Sara perche ti amo" m’est tombée dans les oreilles. Vague de souvenirs refluant autour de moi, je me suis rappelée le film L’effrontée (1985) mettant en vedette Charlotte Gainsbourg.

J’ai vu ce film au printemps 1986. Avec Une Jeune Fille Bien et Tom Boy. C’était au cinéma Parisien. Je suis douée pour écouter un film plusieurs fois. Pas celui là. Sans doute parce qu’il décrivait si bien tous mes questionnements, mais que jamais je n’aurais osé dire les choses et les faire comme la Charlotte du film. Moi, je vivais dans mes peurs. Celle du rejet, celles des autres, celle d’avoir à trouver qui j’étais moi-même. Alors allez défoncer des portes, provoquer le destin, faire croire à un homme que j’étais plus vieille que la réalité, ce n’était pas du tout dans mes cordes.

Ça fait 19 ans que j’ai vu ce film et pourtant, j’entends encore clairement l’intonation de Charlotte lorsqu’elle demande : «Si on frappe quelqu’un avec un objet lourd en verre, est-ce qu’on peut le tuer?» Je me fierai pas sur moi pour la fiabilité du texte, m’enfin, c’était le sens du propos.

Je voyais sur grand écran une fille de mon âge en crise d’adolescence pendant que moi j’étais encore une toute petite fille. Qui jouait encore à la poupée. Je parlais hier des comportements sexuels adolescents et le souvenir de ce film vient de me faire comprendre pourquoi, moi, je fais partie de ceux qui se sont préservés. Je suis restée une enfant le plus longtemps possible. Je demeure encore un peu celle-ci. Avec une faculté d’émerveillement qui m’est propre, ma petite gueule qui fait qu’on ne me donne pas mon âge et surtout ma propension à «groupiiser» tout et n’importe quoi, comme si j’avais encore 13 ans. Vivre une sorte d’amour complètement cinglé pour l’homme sur la scène au lieu de vivre des amours dans ma propre vie.

Je crois que j’ai bien peur de quitter cette partie de mon enfance. Je crois que je m’y sens en sécurité.

3 Commentaires:

Anonymous Anonyme s'est arrêté(e) pour réfléchir...

l'une..
"Parfois ces souvenirs sont si vifs en moi que je me demande si je suis jamais sortie de mon enfance."

( http://www.samantdi.net/dotclear/)

pour moi ce sera un carambar..

7:25 a.m.  
Anonymous Anonyme s'est arrêté(e) pour réfléchir...

La nostalgie sur les blogues, c'est à la fois nécessaire et étrangement familier. Pour ce qui me concerne, l'école de la rue Eydoux avec sa vendeuse de bonbons… me reste en tête… comme une ancre jetée dans le port de ma maturité obsédante.

11:53 a.m.  
Anonymous Anonyme s'est arrêté(e) pour réfléchir...

Merci à jf qui a fait le lien entre nos deux enfances buissonnières.

2:53 p.m.  

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