J'ai tué mon idole
La semaine dernière, quelqu’un est abouti sur mon blogue en tapant : francois parenteau mort. Comme ça, sans majuscule et sans cédille. Je n’ai pas pu m’empêcher de rire en voyant cela. Et je suis allée faire mes tests dans les moteurs de recherche pour me rendre compte qu’avec cette question, dans msn et dans yahoo, si on ne met pas de guillemets, mon blogue est la première incidence de recherche. Oups. Je ne voulais pas tuer Monsieur P. Tout mon entourage sait à quel point j’admire ce mec et depuis combien de temps. Cette voix qui m’enchante les oreilles, ces propos qui me touchent. Ah non, je ne veux pas le tuer, j’ai beaucoup trop besoin de ma dose régulière de son lui-même pour cela.
Pour l’amuser, je lui ai écrit qu’on atterrissait sur mes chemins en demandant sa mort. Mais ma blague était mauvaise semble-t-il. Ou plutôt, elle était un oiseau de mauvais augure. Je la lui ai envoyé le 13 décembre et le 16 il se faisait congédier par la direction de Radio-Canada. Il a déjà livré sa dernière chronique. Et moi je reste pantoise devant cette nouvelle pour le moins décoiffante. La raison qu’on lui a donné était que ses billets d’humeur avaient un caractère très éditorialiste et que cela ne cadrait pas avec la radio d’État. Deh! comme diraient les ado, ça leur aura pris neuf ans pour allumer? Et comme Monsieur P lui-même me l’a fait remarqué, ça tombe étrangement en pleine campagne électorale. Hep, on ne refera pas les politiques, les personnes politiques, je veux dire.
Il m’a dit qu’il attendait les réactions du public avant de se positionner. Je sais que ma réaction compte cette fois, après tout je me défini comme groupie dudit Monsieur P. De plus, que beaucoup de mon fanatisme sympathique à son endroit vient du fait que je l’entendais (Dieu que c’est difficile d’écrire ce verbe au passé) hebdomadairement depuis longtemps. Je n’ai pas manqué beaucoup de capsules de François au cours des 6 dernières années. J’ai commencé cela quand j’étais encore avec un amoureux jaloux. Et j’écoutais la radio des étoiles dans les yeux. À chaque fois que j’allais voir ma mère à Montréal, cet homme me disait : « Si tu vois ton François tu vas lui dire que tu l’écoutes en regardant la radio? » Je n’ai jamais eu l’occasion de le faire à l’époque, mais je me suis rattrapée plus tard. Tellement bien que ledit François prend la peine de m’écrire qu’il est poussé en dehors de l’émission du samedi matin.
Directement, pour moi, ça signifie que je ne mettrai plus mon cadran à 10h30 le samedi pour être certaine d’écouter Monsieur P et que je vais sans doute manquer tout le reste de l’émission. Ça veut aussi dire que je vais montrer publiquement mon désaccord (en commençant par ici). Je vais même aller plus loin et vous suggérer de suivre les Zapartistes qui donnent une série de spectacles de fin d’année au Spectrum avec invités spéciaux. Allez-y, ça vaut la peine.
L’humour politique a sa place partout, c’est un outil qui nous permet de mettre les points de vue en perspective et la radio d’État devrait vouloir contribuer à la diffusion des perspectives les plus multiples possible plutôt que de se cantonner le politiquement correct.
La langue de bois, c’est vide de sens et on fini par s’en lasser.
Ça surprend quelqu'un que notre belle sauce-iété d'État l'ait remercié de ses services dans cette période pré-électorale ?
Les Canayens sentent que la soupe est chaude et que, cette fois, on manquera pas la recette.
Je t'ai déjà pété ma coche «live on MSN» à ce sujet... mais bon, je le répète pour la cause: pour moi c'est de la censure et ça ne devrait pas être toléré dans ce pays!
Non mais c'est moche... ils devraient mettre à pieds la totalité de la radio française de radio-cadenas tant qu'à faire. Il y a même un anglo avec de bonnes tendances souverainistes(il était quand même au congrès du PQ)... N'empêche qu'il va me manquer, snif...
Jay : ben voilà, t'as tout compris
La Souris : Euh ben... je ne suis pas d'accord qu'ils le coupe, mais la censure est parfois utile. Je n'aime pas les extrêmes. Ça me rend inconfortable. Alors j'aime mieux tolérer.
Zebourique : Oui, ils devraient mettre dehors Christian Vanasse et Christopher Hall pour faire bonne mesure. Moi aussi je suis triste. Je vais être en manque total de belle voix grave. Ça va être très dur pour une petite Mathilde. Non mais je suis sa groupie depuis 10 ans quand même.
Incroyable, il a fallu des années, des plaintes, un procès et quoi encore pour mettre Fillion et ses énormités dehors... puis un claquement de doigt (peut-être même pas) et François P. disparaît de Radio-Canada? Hum, François P. a-t-il dit que Paul Martin était un courailleux écervelé à grosses boules?
François : non! Monsieur P a de la classe tout de même! Je ne choisi pas mes idoles n'importe où.
Ce qui m'amuse beaucoup pour l'instant c'est de voir le nombre de personnes qui ont abouti ici en cherchant François Parenteau dans les moteurs de recherche. Soit que la nouvelle s'est répandue ou bien que je le fais moi-même.