jeudi, janvier 19, 2006

Les délits de François

Depuis quelques jours, je me fais bombarder de courriels et de messages sur msn dans lesquels on me demande « As-tu vu, il y avait Monsieur P à telle émission? » Je suis fan, mais, n’en déplaise au principal intéressé, je ne suis pas mongole non plus. Il se retrouve actuellement sur un podium de visibilité à cause des circonstances de son renvoi de Radio-Canada. Bien sûr que ça m’intéresse et que je suis toute cette aventure du plus près possible, sauf que j’ai tout de même une vie à l’extérieur de mon fanatisme sympathique sur le Monsieur en question. J’ai hâte que nous recevions son livre à la librairie, par chance, c’est dans ma section, je vais avoir beaucoup de plaisir à faire une mise en place autour de ce titre, en plein centre de mon cube histoire et science politique du Québec et du Canada. Je vais avoir encore plus de plaisir à le vendre. Mais je ne peux pas me permettre d’arrêter ma vie pour me concentrer sur toutes les tribunes sur lesquelles il obtient un droit de parole.

Ce que je trouve très amusant dans toute cette histoire c’est que le fait que je parle de François Parenteau depuis des années à mon entourage, a sans doute allumé un certain nombre de lumières dans la vie des gens qui me sont plus ou moins proches. S’ils ne réussissent pas à me convaincre d’écouter tel ou tel truc, ils l’écoutent à ma place et m’en font le résumé plus tard. J’ai ainsi contribué à le faire connaître. J’imagine. Le mieux, c’est que je me suis fait connaître au passage. Parce que je me suis dénoncée comme fan, mais aussi parce que je suis celle que je suis. Il m’a dit un jour que tant qu’à n’avoir qu’une seule fan, il était bien flatté que ce soit moi parce que je suis intelligente et politiquement articulée. J’avais le goût de lui dire qu’étant donné son contenu, il eut été bien difficile que sa seule fan connue soit éteinte politiquement.

Quand je suis tombée sur un reportage de lui, à l’automne 1994, dans le cadre de la Course destination Monde j’ai figé devant mon écran. Pas parce que le gars était beau : je ne le voyais pas, caché qu’il était derrière la caméra ou encore sous ses foulards arabes. Non, c’était sa voix et la justesse du propos. Il y avait quelque chose là qui me rejoignait en plein cœur. Une finesse dans le maniement des vocables additionnée à une précision dans la ponctuation que sa voix savait exactement porter. D’une semaine à l’autre j’attendais François. Ils étaient d’ailleurs plusieurs concurrents à porter ce prénom et c’est un autre d’entre eux qui a gagné la course cette année là. Moi je n’en avais cure, je voulais entendre la voix et le texte. J’ai passé des années à regarder la radio pendant ses capsules d’humeur, assise sur le bord de ma chaise à m’exciter toute seule parce qu’il a une voix si ronde et si chaude avec les termes précis pour dire et décrire.

Aujourd’hui, les choses ont un peu changées. Il m’a écrit pour me dire qu’on le virait de Radio-Canada, à moi personnellement. J’ai aussi été invitée au lancement de son livre Délit d’opinions. J’y suis allée bien entendu. Il m’a écrit en dédicace que j’avais un bien beau site.

Jamais j’aurais pensé que Monsieur P lirait mes écrits. Il y a sans doute de plus mauvaises surprises que cela.

2 Commentaires:

Blogger François s'est arrêté(e) pour réfléchir...

As-tu vu, il est dans tel journal cette semaine (mir), et cera à telle émission ce dimanche (TLMEP)?
;)

1:31 p.m.  
Blogger Mamathilde s'est arrêté(e) pour réfléchir...

Oui oui, il a été à il va y avoir du sport, il est dans le voir. Il est allé à indicatif présent, il y a eu une page couverture du cahier arts de la Presse avec tout cela. J'en oublie mais bon... Je ne suis pas sa groupie pour rien.

1:45 p.m.  

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