les petites bêtes
Les femmes sont des bêtes étranges. Du moins les Québécoises sont des bêtes étranges. Elles promènent leur beauté dans les rues avec une étincelle dans les yeux, certaines d’accrocher un ou deux regards, mais doutant de leur pouvoir de séduction. Elles enverront sur les fleurs un homme qui les aborde trop franchement, parce qu’elles aiment bien jouer le jeu, choisir elles aussi, plutôt qu’être choisies. Les femmes se laissent porter par la musique et se déhanchent avec précision, en démonstration cependant qu’elles s’insurgent si une main baladeuse s’attarde sur leur postérieur. Les femmes sont des chasseresses qui veulent être chassées avec soin.
Elles veulent être aimées, sans être adulées. À dose soigneusement ciblée. Elles se sauvent quand elles sentent que l’homme aime trop. Avec parfois un peu de mépris dans la voix. Parce qu’au fond, elles ne savent pas comment composer avec la douleur qu’elles créent. Alors elles font celles qui sont au-dessus de tout. Elles font comme si tout leur coulait sur le dos et sont très bonnes à ce jeu-là. Les femmes cherchent le confort des relations stables mais ont un peu peur de se perdre dans cet « à deux » qui devient souvent un « nous » un peu trop grand pour elles. Comme si le « nous » était un vêtement de grande personne qu’elles ne savent pas trop comment porter. Les femmes sont des bêtes étranges; elles veulent être femme, mais fillette aussi.
Les femmes apprécient qu’on les fasse rire. Encore plus qu’on les surprenne. Elles comptent sur le charme de la personne devant elles bien davantage que sur son apparence. Tout est toujours une question de précision dans la manière de leur faire savoir l’effet qu’elles font. Aussi, elles se draperont dans un « tabarnak que t’es belle » avec délices de la même manière qu’elles en ressentiront toute la vilénie en d’autres circonstances. Les femmes veulent se faire dire qu’elles sont belles, toujours. Par contre elles résiteront devant un homme qui attend une faveur de retour. Elles aiment arborer des colliers de compliments quand ceux-ci sont gratuits. Autrement, elles ressentent l’odieux de la pression qu’on dépose sur elles et se rebiffent à cette idée.
Les femmes, quand elles aiment, peuvent aller jusqu’au bout d’elles-mêmes sans attendre qu’on les aime de la même manière qu’elles aiment. Pour cette raison, elles se font difficiles lorsque vient le temps de les séduire. C’est que, voyez-vous, elles rêvent encore de Charmant, même si celui-ci n’est pas prince.
Magnifico! Et cette fois-ci, rien d'androgyne; je m'y retrouve à peine dans quelques parties. J'aimerais bien lire le pendant par contre.
Génial ton texte, tjrs cool quand tu donnes des inside scoops sur le clan ennemi.
J'aime beaucoup, je crois que je ne serai pas la seule à me reconnaître ici!
Bon, à la troisième lecture il me plaît ce texte. J'y reconnais une personne de ma connaissance...
"Les femmes, quand elles aiment, peuvent aller jusqu’au bout d’elles-mêmes sans attendre qu’on les aime de la même manière qu’elles aiment." ... Non parce que ce serait épeurant pour moi de me faire aimer de la façon dont je peux aimer! Je comprends donc les mecs qui fuient ces femmes dont je fais partie. Mais en même temps, ils détalent au moins 4 millions d'années avant que l'ampleur de la chose, de la passion ou de l'amour même, pourquoi pas, se soit vraiment épanouie. Du coup, moi je ne m'ouvre jamais qu'au cinquantième et eux, ben eux... ben eux ils sont trouillards, bon!
Un moment où je serais moi-même la reine des trouillardes: s'il fallait que je tombe sur un mec aussi intense que moi. Brrr je frissonne déjà. Quelle belle protection pour moi que de choisir des mecs que je devine trouillards! S'ils ne s'ouvrent pas, alors je n'aurai pas besoin de voir jusqu'où j'irais moi-même... Mmmmh finalement c'est juste moi la peureuse dans l'histoire! Shit. Bon ok là j'aime pas la tournure de ce commentaire... J'arrête tout de suite!
Alex : Le jour où je vais être reconnue comme auteure, je t'engage comme agent artistique. Non, mais t'es tellement vendu et tellement bon dans les relations publiques que je suis certaine que tu vas faire une super job!
Tchendoh : Le clan ennemi? Oooooooh! Tu m'en diras tant...
Magenta : Heille salut! Bonne année! Des fois je fais ça : j'écris des textes dans lesquels les filles que je connais pensent toutes que je parle exactement d'elles.
Sauterelle : Ton commentaire est une excellente réponse à Alex. Nous sommes tous trouillards au fond. C'est pour cela que les Rencontres sont si difficiles. On a peur de se heurter alors on se pousse. Mais on fonce à pleine vapeur dans ceux qu'on est certains de voir nous tourner le dos un moment donné. Ça nous donne une bonne occasion d'aller jusqu'au bout de nos excès et de pouvoir affirmer par la suite qu'on y est déjà passé. Mais on triche, et on le sait.
Beaut texte Mamathilde (Martre rieuse).
Un peu plus et je les comprendrais...
C'est drôle, j'ai plutôt l'impression que tu décris quelqu'un qui ne sait pas sur quel pied danser. ;)
Elles sont faites. Je veux dire mes valises sont faites.
"Homme seul recherche Québécoise"
Coyote : Bah... t'es bien parti pour les comprendre. Se questionner est déjà un départ.
Benoît : Ben tsé quand on traite du général, c'est difficile de dire ce qu'elle cherche hein? Elles sont des centaines dans mon texte. Forcément, elles ne peuvent pas toutes chercher la même chose. N'est-ce pas?
Écran Blanc : Bienvenue ici. Rire. Pas certaine qu'elles soient si merveilleuses que cela les Québécoises. Parles-en aux Québécois : ils trouvent généralement que c'est bien compliquer les draguer.
Trouillard(e)s ouais, sûr. C'est qu'on aimerait bien des fois une carte et une boussole pour s'y retrouver, mais...Le plus souvent c'est tellement délicieux de juste se perdre, quand on sait qu'on est plusieurs et qu'il y a quand même pas mal de chances pour qu'on finisse par trébucher avec quelqu'un d'autre.
Bien d'accord, mais dans ce cas, je suis pas plus avancé qu'hier en matière de femmes. :)
Révélations! Enfin on comprend l'incompréhensible comportement inédit de la bêbête, soit par exemple le miens! Ouf!
Un excellent texte...
Mais faut pas te leurer tu ne nous apprends rien sur la féminitude, tu conceptualise dignement ( ou tu romanise ) qqch qu'on a appris à la dure au fil des décennies depuis le féminisme. Nous les mâles (heheh) on préfère ne pas comprendre consciamment votre indifférence superficielle.
Caustique : Oh, j'aime bien l'idée de trébucher avec quelqu'un d'autre.
Madame Anonyme : Charmée je suis de constater que mes divagations sur la gente féminine te donne des indices sur ta condition de femme.
Zebourique : comme tu me l'as dit toi même, ça fait très Monsieur ce commentaire. Mais je constate que le mÂle en toi se retrouve dans cette chasse. Alors rien n'est perdu.
Uto : c'est quand que la possibilité de prendre un quelque chose ensemble existe?
Non, mais en plus du talent, t'as l'humour!