La colère des tempêtes
Sur le parquet de ma chambre, les pièces détachées s’accumulent en petites montagnes. La poussière recouvre d’une fine couche le dessus des meubles et pourtant le tableau donne l’impression qu’un ouragan l’a traversé. Le désordre est complet tandis que l’ensemble nous raconte une histoire d’épuisement et de fuite éperdue dans le verre brisé. Ma mère me dit toujours que ma chambre est l’exact reflet de ce que je suis profondément, à l’intérieur de moi. Aujourd’hui, je sais que c’est tout à fait vrai. Contrairement à mes habitudes, je ne me suis pas échouée sur les plages de février, inerte et apathique; j’ai tiré le spleen à mon avantage.
J’ai crié ma peur et ma rage à ceux qui pressaient le souffle. J’ai dit : « NON » d’une voix forte, et j’ai ajouté en cherchant mes mots : « J’aurais voulu que ce soit autrement, mais je n’en peux plus, je n’en peux juste plus. » Je me suis fracassé les yeux sur des histoires que je n’aurais jamais cru émouvantes, jusqu’à pleurer par compassion pour la première fois de ma vie. J’ai laissé les larmes descendre leur course sur le rebondi de mon visage jusqu’à ce qu’elles humidifient mes lèvres, asséchées par les températures variables d’un hiver sans conduite. Je me suis empalée le cœur sur des histoires qui ne m’appartiennent pas, sans m’apercevoir que je dérapais avec elles dans les confins du néant.
Je me suis dressée dans le vent, feignant un courage que je ne ressentais pas. J’ai continué à prétendre que j’étais capable parce que c’est le seul rôle que je connaisse. Jamais je n’ai su admettre que j’étais faillible. J’ai dit que je n’avais pas de besoin. De rien. De personne. J’ai soulevé un œil ironique à celles qui me disaient qu’elles nécessitaient du réconfort, parce que j’enviais cet aveu de sensibilité. J’ai poussé l’orgueil jusqu’à la flétrissure, en me disant qu’il me seyait bien. En me faisant croire qu’il serait un rempart suffisant aux attaques extérieurs et à mes propres manquements. J’ai couru jusqu’au bout des idées, fuyant le réel, fuyant le vrai. Et j’ai dit que j’étais encore capable de laper une gorgée.
Je me suis retrouvée, jonchant le sol de mes parcelles brisées. Plus petite qu’un atome, dans toutes mes multiplicités. J’ai essayé de reconstituer mon casse-tête intérieur, cependant il y a longtemps que j’ai perdu l’image qui pourrait me servir de guide. Et j’ai pensé que c’était sans importance, que je pouvais bien faire surgir une nouvelle image, plutôt que celle dont je me rappelais. Alors, mes épaules se sont affaissées et je me suis détendue.
Dehors, le vent chante sa douleur et je sais que je serai transie de froid au bout de quelques pas. Je suis en harmonie avec la colère des tempêtes.
J’ai crié ma peur et ma rage à ceux qui pressaient le souffle. J’ai dit : « NON » d’une voix forte, et j’ai ajouté en cherchant mes mots : « J’aurais voulu que ce soit autrement, mais je n’en peux plus, je n’en peux juste plus. » Je me suis fracassé les yeux sur des histoires que je n’aurais jamais cru émouvantes, jusqu’à pleurer par compassion pour la première fois de ma vie. J’ai laissé les larmes descendre leur course sur le rebondi de mon visage jusqu’à ce qu’elles humidifient mes lèvres, asséchées par les températures variables d’un hiver sans conduite. Je me suis empalée le cœur sur des histoires qui ne m’appartiennent pas, sans m’apercevoir que je dérapais avec elles dans les confins du néant.
Je me suis dressée dans le vent, feignant un courage que je ne ressentais pas. J’ai continué à prétendre que j’étais capable parce que c’est le seul rôle que je connaisse. Jamais je n’ai su admettre que j’étais faillible. J’ai dit que je n’avais pas de besoin. De rien. De personne. J’ai soulevé un œil ironique à celles qui me disaient qu’elles nécessitaient du réconfort, parce que j’enviais cet aveu de sensibilité. J’ai poussé l’orgueil jusqu’à la flétrissure, en me disant qu’il me seyait bien. En me faisant croire qu’il serait un rempart suffisant aux attaques extérieurs et à mes propres manquements. J’ai couru jusqu’au bout des idées, fuyant le réel, fuyant le vrai. Et j’ai dit que j’étais encore capable de laper une gorgée.
Je me suis retrouvée, jonchant le sol de mes parcelles brisées. Plus petite qu’un atome, dans toutes mes multiplicités. J’ai essayé de reconstituer mon casse-tête intérieur, cependant il y a longtemps que j’ai perdu l’image qui pourrait me servir de guide. Et j’ai pensé que c’était sans importance, que je pouvais bien faire surgir une nouvelle image, plutôt que celle dont je me rappelais. Alors, mes épaules se sont affaissées et je me suis détendue.
Dehors, le vent chante sa douleur et je sais que je serai transie de froid au bout de quelques pas. Je suis en harmonie avec la colère des tempêtes.
C'est un beau texte Mathilde.
Rien à ajouter ma chère, juste dire qu'il est touchant
Très beau texte, encore une fois. Va de l'avant, Miss. T'occupe pas de l'image extérieure. Suis celle que tu ressens en toi.
Facile à dire, certes, moins facile à faire, je ne le sais que trop.
Annie-Sandra : Je sais pas si c'est si tant moins fatiguant ; quelques fois j'ai l'impression d'essayer de tenir debout au plus fort d'une tornade, c'est assez énergivore.
Lumières : Merci :).
Stephy : C'est un super beau compliment que tu me fais là.
Dda : Suivre celle que je ressens en moi... Je vais essayer.
Je suis sans mot...
Superbe.
Touchant.
Criant de vérité. La mienne, la tienne et celle de bien d'autres.
Je viens de découvrir la beauté des mots-images en passant par ici... j'y reviendrai souvent ! Oh, Merci Mamathilde !