mardi, avril 25, 2006

Fatiguée

Biiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiip! Biiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiip! Biiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiip!

J’émerge. Il fait gris, la pluie est froide comme un jour de novembre. Dans mon esprit aussi brumeux que la température extérieure, j’entends encore résonner une sonnerie de plus en plus forte. Je ne sais pas ce qui produit ce son exténuant qui brise ma torpeur. L’heure est entre loup et chien. Le noir de la nuit ne fait pas encore place à la grisaille de ce jour sans soleil. Je ne sais pas si c’est la sonnerie de mon école secondaire dans laquelle j’erre depuis les petites heures du matin ou bien quelque chose de réel, dans le monde des vivants. J’ouvre mes yeux bouffis par les larmes qui ont bercé ma soirée. L’horloge marque 6h00 du matin, c’est mon dimanche. Je sais que je n’ai trouvé le sommeil que très tard dans la nuit. Il me semble avoir vu passer toutes les heures comme des rappels de mon insomnie qui caressaient mes sanglots meurtris.

Bi-bip! Bi-bip! Bi-bip! Biiiiiiiiiiiiiip! Biiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiip! Biiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiip!

Le bruit est un rappel à l’ordre. Je m’assieds dans mon lit, hagarde, et je repense à tout le fiel qu’on s’est lancé par la tête dans les dernières heures. Jamais je n’aurais cru qu’on se rendrait-là. Je voulais juste te dire que j’étais lasse de ces piques qui me chatouillent l’estime personnelle, ces sous-entendus qui font de moi une dépravée dans tes paroles incisives. Je voudrais simplement vivre sans avoir à faire face à une smala de questions à toutes les fois où je choisi de ne pas être à toi pour une soirée. Je voulais uniquement que tu comprennes que, quel que soit l’étendue de l’amour que je te porte, je ne suis pas à toi. Je ne suis à personne. Sinon à moi. Mais tu t’entêtes depuis des mois à me considérer comme l’objet de tes désirs sans tenir compte de mes propres envies. Tu me dis que tu m’aimes et qui si je t’aimais en retour je devrais toujours vouloir être avec toi quand tu es disponible.

Je suis épuisée de sentir ton regard peser sur ma nuque quand tu me vois parler à un autre homme. Encore plus harassée de savoir que tu me questionneras sans relâche sur tous le propos échangés. Tannée de te mentir sur mes activités lorsque tu n’es pas là pour n’avoir pas à justifier tous mes gestes. J’ai tenu le fort le plus longtemps possible, tenté de toutes mes forces de rester amoureuse. L’étincelle est morte, étouffée de questions. Et tu me regardais tristement en me disant que tu m’aimais encore. Mais sais-tu ce que ça veut dire aimer? J’en doute ce matin, acculée par ma peine. J’en doute ce matin éventrée par ta phrase assassine : « Ça me fait chier de faire tous ces kilomètres pour te voir et que tu ne veuilles pas baiser avec moi ». Tu venais de me dire que j’étais un assouvissement sexuel facile. Pas une femme qu’on aime.

Biiiiiiiiiiiiiiiiip! Biiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiip! Biiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiip!

Le son hallucinant ne s’est toujours pas tu. Je me lève en ébrouant ma torpeur et m’avance dans l’atmosphère cotonnée de cette aube que je n’aurais pas voulu voir se lever. Sur la commode de ta chambre, le cadran sonne encore, souvenir d’un départ en coup de vent dans les larmes qui blessent et les mots qu’on aurait mieux fait de taire.

6 Commentaires:

Anonymous Anonyme s'est arrêté(e) pour réfléchir...

Je trouve cela triste quand les gens en arrivent là! Mais était-ce inévitable? Aimer de cette façon, car c’est bien de l’amour, devient oppressant et tuant. En souhaitant que les gens de l’histoire s’en remettent…

2:07 p.m.  
Anonymous Anonyme s'est arrêté(e) pour réfléchir...

Est-ce bien de l'amour ?? vaste question.

2:50 p.m.  
Anonymous Anonyme s'est arrêté(e) pour réfléchir...

Un amour, peut-être. Seuls elle et lui peuvent le dire. Mais qu'il y ait amour ou pas, il y a là égocentrisme, jalousie, amertume et orgueil. Des tueurs d'amour, quoi.

10:34 p.m.  
Anonymous Anonyme s'est arrêté(e) pour réfléchir...

Dommage d'en arriver là, mais s'il ne parle que de "baiser", je ne trouve pas que ce soit de l'amour. Ca fait mal, mais il faut jeter l'animal...

5:23 a.m.  
Blogger Mamathilde s'est arrêté(e) pour réfléchir...

Alex : Malheureusement, les histoires d'amour arrivent souvent à conclusion et pas toujours de la meilleure manière qui soit.

Dda : Je crois que beaucoup de gens ont besoin de souffrir pour avoir l'impression de vivre un sentiment fort.

Andy : Sont-ce vraiment des tueurs d'amour? sans doute, mais je crois qu'il faut doser, comme dans tout avant de les mettre au bancs des accuser et de les juger seuls responsables. Il y a les silences, les non-dits et les petits mensonges qu'ont pourrait aussi citer à comparaître.

Tubuaï : Je suis bien d'accord avec toi.

10:35 a.m.  
Blogger Mamathilde s'est arrêté(e) pour réfléchir...

Émilie : Heureuse de faire ta connaissance.

Tous les amours sont la sommes de nos expériences.

Je crois qu'il faut savoir se préoccuper de la personne que l'on aime sans s'oublier soi-même et c'est là tout un défi.

12:40 p.m.  

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