À fendre le coeur
Je trouve souvent des questions tristes dans mes requêtes de recherche. Aujourd'hui, j'ai décidé de répondre à l'une d'entre elles.
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Comment on sait quand un amour est terminé? Qui que tu sois, je ne sais pas quoi te répondre. Je ne connais pas toutes les données de ta réalité. Il y a autant de réponses que d’êtres humains. Ce que je sais par contre, c’est que ça donne rien de rester dans une relation parce qu’on y a déjà été bien. Que ça ne sert encore moins de se fendre le cœur en mille morceaux pour garder quelqu’un qui n’est plus là. Étrangement, quand deux personnes se rencontrent et se plaisent, elles ne se demandent pas pourquoi ça arrive. Elles le prennent, comme un bonbon longuement espéré et le savourent le plus longtemps possible. Quand les sentiments s’éteignent, lorsque la lumière n’est plus qu’un fétu, les questions s’agitent et bousculent tout. On veut des réponses. Et on n’aura de cesse de questionner tant qu’il n’y aura pas une réponse satisfaisante au bout de la ligne. Ces réponses ne viendront jamais de la personne qui nous quitte, parce qu’aucun individu ne s’explique la vie de la même manière. Les réponses sont en nous. Dans nos mots. Je sais aussi que ça fait toujours aussi mal.
J’ai été la larve qui s’accrochait à un homme qui me quittait. Je ne voulais pas. J’étais certaine que personne ne me verrait comme il me voyait. Je n’avais pas tort du reste : chaque perception est propre à l’individu qui la porte. J’aurais voulu qu’il reste et m’aime parce que je l’aimais encore. J’aurais voulu qu’il me fasse des promesses d’amour éternel et j’étais prête à me rouler dans la boue pour gagner un sursis. Au fond de moi, je savais très bien que ça ne pourrait pas durer. J’aurais voulu me l’attacher, là, sur le nœud de mes émotions. Lui faire dire que j’étais Celle. Celle qui était différente de toutes les autres, comme si c’était comparable. J’aurais voulu qu’il me choisisse pour toujours. J’avais cet idéal d’amour infini tatoué dans les chairs : je ne me donnais pas le droit à l’erreur. Mais étaient-ce vraiment des erreurs? J’ai paniqué parce qu’ils ne m’écrivaient pas aussi souvent que moi, j’ai hurlé d’impuissance en comptant les points, me rappelant de tous les détails de leurs carences. Et je croyais de toutes mes tripes que cette souffrance était la preuve de mes amours immuables.
J’ai été celle qui partait aussi. Plus mal en point que lorsqu’on me quittait, en fait. Parce que je voyais toutes les plaies que j’ouvrais. Parce que le sang giclait de ce cœur en sursaut, pour moi. Et que je ne pensais pas mériter cet amour-là. Je me sentais coupable. Coupable d’avoir arrêté d’aimer. Je me jugeais responsable, irrésolue, faible. Responsable de cette douleur que je savais exister. Quelquefois, je suis restée jusqu’à la lie, pour tenir parole. Parce que j’avais promis de toujours être là. Le nectar de ces relations s’est mué en poison. Le mal devenait plus sourd et plus profond. Je les usais jusqu’à ce qu’ils partent pour ne pas avoir à porter l’opprobre de mes manquements. J’ai toujours été bonne dans la fuite. Pourquoi aurais-je porté un coup que d’autres pouvaient porter à ma place. Je n’ai pas eu de courage. Pas souvent. Et les quelques occasions lors desquelles je me suis tenue debout me laissent encore un goût de fer dans la bouche. Je préférerai toujours porter les bleus que les coups.
Je ne sais pas quand on peut deviner la fin de nos amours. Mais j’ai appris que rien ne pourra jamais retenir contre son gré un cœur qui veut s’envoler.
C'est encore très juste, tout cela.
Tu préfères porter les bleus que les coups et tu n'es pas la seule...
Je tire mon chapeau à tes derniers mots : rien ne pourra jamais retenir contre son gré un cœur qui veut s’envoler C'est très bien dit. Tu as su trouver des mots magnifiques pour décrire la souffrance, bravo!
Dda : merci :)
Tubuai : Je crois que je préfère porter les bleus parce que je sais quel mal ils me font et que je vais y survivre.
J'ai toujours pensé que le coeur était un oiseau.
J'aimerais simplement ajouter qu'il n'y a rien à comprendre en amour, il ne faut qu'accepter... Mais l'incompréhensible s'accepte mal, surtout pour les rationnels. Et qu'à choisir, je préfère aussi les bleus aux coups, mais en vérité, je déteste autant les deux.