lundi, juin 12, 2006

Le jour où la lettre arriva

Voici ma contribution au Coïtus impromptus de cette semaine. Nous devions commencer le texte par Le jour où la lettre arriva.
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Le jour où la lettre arriva, je n’étais pas dans mon assiette. Tout me faisait ronchonner à commencer par le temps qui ne se découvrait pas. J’avais des envies de meurtre des envies de détruire mes dernières œuvres et je devais me retenir pour ne pas me rendre dans mon bureau et tout mettre à sac, comme mes instincts me le dictaient. Parce que j’ai tout de même appris avec le temps que mes crises destructrices passent comme elles viennent. Parce que j’ai tout de même appris avec le temps que je dois prendre du recul quand je suis dans le cœur de ma création, sans quoi je trouve tout immodérément mauvais.

J’étais tranquillement en train de me prélasser sur les blogues quand j’ai eu l’indication que j’avais un nouveau message. Alors je suis allée voir ce qui en était.

Mademoiselle,

Je ne vous connais pas et rares seraient mes chances de vous apercevoir puisque des continents nous séparent. Je voulais vous dire que je vous lis depuis quelques temps déjà et que plus d’une fois vous avez fait vibrer en moi une corde que je croyais cassée depuis longtemps. Il y a, dans vos mots, quelque chose d’accessible et de serein qui vient me fusiller les tripes. Quelques mots et un espoir de douceur, de compréhension comme si vos paroles m’étaient adressées. Parfois, j’ai cette impression que c’est ma vie que vous racontez, assise à votre bout du monde.

Un jour, vous traitiez des femmes du Québec et j’ai vu ma propre vie s’écrire sous mes yeux. Comme si vous teniez une caméra au-dessus de mon existence et que vous en égouttiez la sève dans vos histoires. Il y a des matins où je me sens seul et alors j’ouvre vos pages, je fouille vos archives à la recherche d’un peu de ces embruns qui me réchauffent le cœur. La plupart du temps, je me vautre dans les réconforts que vous me proposez, des parcelles d’espérances qui soignent mes désillusions.

J’ai quelques écrits moi-même, je vous les fais partager parce que je voudrais avoir votre avis d’écrivaine.

J’étais abasourdie. Ces petites phrases sans détour me montraient une femme en moi que je ne voyais pas quelques instants plus tôt. Alors, en entrant dans le bureau, au lieu de tout casser comme j’en avais eu plus tôt l’intention, j’ai imprimé mes derniers textes et je me suis mise à les retravailler.

L’espoir, souvent, renaît des cendres que l’on ne voyait pas.

1 Commentaires:

Anonymous Anonyme s'est arrêté(e) pour réfléchir...

Tiens, un autre fan fini. On va monter un Club ! ;-)

3:41 p.m.  

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