mardi, janvier 30, 2007

Les petits garçons

J'ai toujours eu un vif succès auprès des garçons en bas âge. Je veux dire, des poupons. Dès qu'ils commencent à regarder le monde qui les entoure, jusque vers cinq ans, environ. Les petites filles aussi m'aiment bien, mais les garçonnets, c'est fou ce qu'ils me font des beaux yeux. Je dois avoir une face à bébé, c'est comme rien. Combien de fois par semaine, à la libraire, je ne fais que passer à côté d'un poupon hurlant pour qu'il cesse subitement sa crise, trop occupé qu'il est, à me regarder. J'ai jamais cru que j'étais une belle femme, quoiqu'on ai pu me dire. Une question de perspective de soi, je présume. Mais, les petits garçons, me trouvent fascinante, alors, c'est très bon pour l'estime de soi. Le plus drôle, c'est la manière dont ils réagissent à ma voix. Je ne suis même pas dans la même pièce qu'eux, ça fait un moment que je ne les ai vus, et déjà leurs sourires s'allument lorsque j'ôte mon manteau en jasant avec l'adulte en présence. C'est un truc de Mathilde. Un truc que je peux partager avec personne puisque je ne sais même pas ce que je fais pour les charmer, c'est involontaire et bienvenue.

Ok, Ok, je n'ai pas d'amoureux et c'est certain que les petits garçons que je fascine sont un peu trop jeune pour être de la fibre de ceux dont je tombe amoureuse. Et puis j'ai avec eux une relation toute maternelle, type de relation que je ne désire pas avoir avec les hommes qui partagent ma vie. Vous me direz que je finis toujours par materner tout le monde, ce qui ne sera que trop vrai, mais il y a une limite dans l'attitude, n'est-ce pas? Bref, les fleurs que me font mes petits admirateurs, me flattent toujours autant et me remontent invariablement l'estime de moi. Plus c'est surprenant, plus j'en garde un souvenir tenace. J'ai dans ma besace une histoire de petit garçon que je ne connaissais pas, qui, voyant qu'il n'y avait absolument plus de place dans le bus, s'est assis sur mes genoux. Sa mère était rouge et bafouillante. Moi je riais. Ou, cet autre bambin, dans un autre lieu public qui crie très fort : « Papa, regarde la madame là, elle est belle hein? » Je voulais rentrer dans le plancher, et le père se serait volontiers évaporer dans l'espace.

Et puis hier soir, j'ai revu cette étincelle dans les yeux d'un adulte. Pareille. Pas une étincelle de désir, ni de convoitise, la même maudite petite face du bambin que je fascine. Et j'ai revu en rafale toutes ces autres fois où j'ai aperçu la même chose. Cette envie de me parler. Ou plutôt d'écouter ce que j'ai à dire sur eux, leur talent, leurs choix. Cette concentration intense sur ce que je pourrais dire. Là où le temps s'arrête, le temps que mon appréciation tombe. Alors, j'ai compris. Plein de choses. J'ai compris entre autres pourquoi les hommes dont je suis la groupie cherchent mon regard et ma présence lorsqu'ils me savent dans leur salle : Je les rassure. Je les rassure comme une maman rassure ses enfants.

Dans les dents Mathilde : même en fan finie complètement ridicule, t'es pas foutue de te sortir la fibre maternelle de la posture. C'en est décourageant.

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5 Commentaires:

Anonymous Anonyme s'est arrêté(e) pour réfléchir...

Mais non! C'est charmant, attendrissant et tu finiras par trouver un homme-enfant qui voudra d'une amante-mère comme amoureuse pour partager de merveilleux moments...

3:51 p.m.  
Blogger La Souris (Marie-Ève Landry) s'est arrêté(e) pour réfléchir...

Un homme-enfant qui se cherche une amante-mère... OUACHHHHHHH!!! Pas chez moi, en tout cas!

4:52 p.m.  
Blogger Mamathilde s'est arrêté(e) pour réfléchir...

À tous les deux : Je dois dire que je suis en accord avec La Souris. Rien à faire, j'ai envie d'avoir un amoureux et d'être son amoureuse, pas sa mère.

Mais, c'est évident que je le marternerais. Un peu. Comme je fais avec mes colocs, par exemple.

8:33 a.m.  
Blogger La Souris (Marie-Ève Landry) s'est arrêté(e) pour réfléchir...

...et un vrai homme saura te ramener à l'ordre... avec douceur et tact! ;)

5:38 p.m.  
Anonymous Anonyme s'est arrêté(e) pour réfléchir...

Je crois que tu finiras pas trouver le bon équilibre entre l'amante-mère, avec l'aide de celui qui sera le Bon.
Mamathilde et les poupons, c'est attendrissant tout plein ;-)

7:33 a.m.  

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