mercredi, décembre 27, 2006

Souhaits pour 2007 - La lettre

Voici ma participation au Coitus pour la semaine. Nous devions écrire une lettre de souhaits pour 2007 en y incluant les mots air/terre/feu et eau

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C'était il y a quelques années. Une bouffée d'air frais dans ma bulle embrumée de dépression. Ce soir-là, j'étais enragée contre ce que la vie m'offrait. Je n'ai jamais compris pourquoi mes rages avaient un tel impact sur la gent masculine sauf que j'ai toujours pu constater que je fascinais invariablement lorsque les colères sourdes me brûlaient les tripes. On s'était croisés plusieurs fois toi et moi. Dans un jeu de séduction dont nous ne connaissions pas vraiment les règles. Je me suis heurtée à ce que tu étais plus d'une fois. Lacérée jusqu'à l'âme pas les tempêtes de froidure dont j'étais quelquefois la victime. Mais cette nuit-là, quand tu t'es approché de moi, j'étais sans conteste à tes yeux, la plus séduisante femme de la place. Peut-être parce que d'autres hommes me portaient une attention particulière. Je m'en contre-foutais: c'est ce qui t'amusait d'ailleurs, tu me l'as dit. Ça m'a fait sourire.

On est rentrés en se tenant par la main, comme des amoureux que nous n'étions pas, en étouffant des rires complices parce que le temps nous avait forgé des liens. On s'est assis sur mon lit, face à face, pour refaire le monde, en parlant. Toute une nuit. Tu m'as avoué que tu ne m'aurais jamais remarquée si ce n'avait été de mon rire de gorge qui serrait la tienne. Tant de trésors de sensualité dans les notes de ce rire, m'avais-tu dis. Et dans le noir de ton regard, je me sentais merveilleusement femme. Une offrande que j'ai prise pour en savourer la sève tandis que je nageais dans tes eaux. Tu m'as serré contre ton corps bouillant du feu de nos émois. Et je me suis retrouvée momentanément à l'abri du froid des hivers. Une douillette d'affection qui pansait les solitudes trop longues de ma vie en célibat.

Tu m'as parlé de la terre fertile de nos ébats tandis que je riais de cette poésie qui fleurissait tes paroles de manière un peu saugrenue. Et tu me racontais que c'était moi qui t'avais insufflé ce goût des images pour décrire. Je suis demeurée rougissante de plaisir à ne rien pouvoir de dire en retour.

Je me suis réveillée au matin dans un lit vide de ta présence, avec une petite note épinglée sur ma porte. Tu t'étais sauvé sans me donner la chance de te dire que je te souhaitais autant de bonheur que cet asile de douceur m'en avait apporté. Et puis, la vie nous a envoyé dans des directions opposées, je ne t'ai plus revu. C'était un 27 décembre, et depuis, à tous les ans, à cette date bien précise, je pense à toi.

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3 Commentaires:

Blogger Pitounsky s'est arrêté(e) pour réfléchir...

Magnifique, encore une fois!

7:48 p.m.  
Anonymous Anonyme s'est arrêté(e) pour réfléchir...

Et tous les ans tu lui envoies les voeux qu'il a laissés derrière lui ?

5:00 p.m.  
Blogger Mamathilde s'est arrêté(e) pour réfléchir...

Pitounsky : Merci beaucoup :)

Mélie : Pas vraiment, mais j'en écrit des imaginaires qui ferment la boucle de mes souvenirs.

9:16 a.m.  

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