vendredi, décembre 15, 2006

Le Centre Bell dans le fond d'une bouteille

Il y a de ces artistes qu'on ne se tanne pas de voir. Pour diverses raisons, mais surtout parce qu'ils donnent un bon show. Je ne connaissais pas trop Antoine Gratton avant de rester avec Julie, je savais qu'elle l'aimait beaucoup, j'aimais assez son oeuvre sans y porter une attention particulière. Comme nous partageons toutes les deux un amour des spectacles, que nous adorons aller en voir au Verre Bouteille parce que la salle est si chaleureuse, Julie m'a tirée, presque de force, pour que j'aille voir ledit Antoine dans ladite salle, il y a quelques temps. Ce n'était pas un spectacle en solo, c'était un duo avec un certain Manuel Gasse. Connaît pas. Pas trop curieuse non plus de savoir qui il est, pour aucune raison valable dans le monde. Comme je travaillais ce soir là, je suis arrivée pour la seconde partie du spectacle. Pas grave, les deuxièmes parties sont souvent les plus fortes, les artistes profitant de la première pour se réchauffer un peu.

Antoine, c'est Antoine. D'abord, le Verre Bouteille c'est un peu son salon. Et puis, il a ce sens du spectacle super développé. Il communique avec sa salle, tout le temps. Il joue, pleinement content d'être là. Tellement qu'on entend les notes de ses sourires se mêler à ses textes. Et les glissements dont il a le secret qui font je que suis totalement incapable de le chanter a capela, parce que moi vous avez, j'ai un peu de difficulté à chanter. Ce soir-là en plus il avait une réplique. Un jeune bonhomme avec qui il s'amuse bien. C'est évident qu'ils ont fait beaucoup de chemin ensemble. Qu'ils se connaissent et se respectent énormément. Ils se taquinent entre deux chansons. Manuel ne laissant pas sa place à ce sujet. Ni sur la scène d'ailleurs. Prendre une place quand la plupart des spectateurs sont là pour l'autre ne doit pas être une chose aisée. Cependant, Antoine est très généreux de cette scène partager, y allant de belles présentations qui mettent sont compagnon de scène en valeur. Et tellement, tellement de plaisir.

La seconde partie du spectacle a commencé sur une chanson d'Antoine que je me suis surprise à connaître par coeur. C'est la faute à Julie. Un espèce de bruit de fond en provenance de sa chambre, de temps à autre, qui fini par me rentrer totalement dans les oreilles et dans le cerveau. La chanson suivante en était une de Manuel. Je n'ai pas d'attente. En fait, j'ai plutôt une solide dose de mauvaise foi. En partant, j'avais l'impression qu'il n'était là que pour mettre l'autre en valeur. Eh bien, je me suis fait avoir. Il est un auteur-compositeur-interprète. Malheureusement inconnu. Ou presque inconnu. Les textes sont riches et les musiques davantage encore. Et sa voix... Une belle voix d'homme qui se promène dans des sphères trop aigues pour ma voix de fille. Et il réussi à chanter vraiment juste, sans arrangement de studio. Je me penche vers Julie pour lui dire qu'il nous faut cet album IMPÉRATIVEMENT. Elle me renvoie ce regard émerveillé qui me répond mieux que n'importe quelle formule. On fait nos comptes, et on trouve les cennes qu'il nous faut pour nous procurer le dit disque. C'est une urgence. Ça s'appelle Être un homme. C'est beau, c'est simple et ça sent le vrai.

J'ai vraiment l'air d'avoir été achetée par le Verre Bouteille, je sais bien. Mais vraiment, je pense que tout le monde devrait aller y voir un spectacle une fois. C'est souvent bon, rarement décevant. Et quand on est assis dans la salle, on fait tout autant partie du spectacle que les gens sur la scène. Ça vibre, c'est plein d'émotions. Nous, on y retourne souvent. Et on est retombées sur Manuel Gasse, cette fois avec d'autres garçons, peut-être un peu plus connus que lui. Et puis à un moment donné, il s'est un peu éloigné de son micro pour une note et il a entendu deux filles qu'il ne connaît pas, hurler les paroles de sa chanson. C'est sorti tout seul, il nous a dit « Yé » entre deux vers.

Le premier soir, j'étais allée voir un spectacle d'Antoine Gratton un peu à reculons. Je suis arrivée dans une atmosphère électrique, digne du Centre Bell parce que le gars sait comment conquérir sa salle. Seul ou accompagné D'une manière ou d'une autre, il joue jusqu'au fond de l'âme pour tout le public qui est présent. Et lorsqu'il amène dans son sillage quelqu'un d'un peu moins connu que lui, il sait lui donner tout l'espace nécessaire pour que ce dernier puisse prendre un envol.

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5 Commentaires:

Blogger François s'est arrêté(e) pour réfléchir...

Ah! tiens, finalement, pour ton "où il est" du dernier billet, il faut peut-être chercher au Verre bouteille...
Et j'ai réécouté le disque de Patrick Watson, moi, je trouve que ça sonne pas trop le code 6... 3 ou 8 à la rigueur.

4:42 p.m.  
Anonymous Anonyme s'est arrêté(e) pour réfléchir...

Tu m'as donné le goût de découvrir, là... C'est si joliment présenté !

12:54 a.m.  
Anonymous Anonyme s'est arrêté(e) pour réfléchir...

Mathi ! Manuel est l'ami d'un ami et je connais sa musique depuis quelques mois : wow, hein ? Contente que tu l'aies découvert, il gagne vraiment à être connu. J'ai pas eu la chance de le voir en spectacle encore, mais Être un homme tourné régulièrement sur mes ondes ;)

Bonne écoute !
Valérie xx

5:29 p.m.  
Blogger Juli s'est arrêté(e) pour réfléchir...

Manuel rock!!!! Moi, une voix comme ça, ça vient me chercher au fond de mes trippes!! Surtout parce que je sais qu'il chante bien pour vrai!!! Lui et Antoine Gratton dans le même spectacle, ce ne peut être que magique, même après trois fois!!!

Juste pour toi François, je vais expliquer le code 6! Rire! En fait, ça ne veut pas dire que c'est mauvais, c'est juste un acte de mauvaise foi de la part de celui qui l'applique. Lorsque mon ami me pousse trop un film ou un artiste, en me disant que c'est TEEEELLEMENT bon, et que je ne suis plus capable d'en entendre parler avant même d'avoir eu le temps de l'écouter, je mets le code 6 dessus. Ce n'est qu'un report d'écoute. Il faut qu'il arrête de m'en parler et quelques mois plus tard, c'est moi qui revient à la charge pour l'écoeurer avec le-dit disque ou film. Lui, il en a eu un pendant au moins deux ans et demi sur Jeff buckley... Faut dire que j'ai été vraiment fatigante!!! Voilà!

1:02 p.m.  
Blogger François s'est arrêté(e) pour réfléchir...

Merci Juli d'avoir pris le temps de m'expliquer les grands mystères du code 6! Je participerai désormais au déploiement de cette codification...

11:51 p.m.  

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