mardi, novembre 11, 2008

Influence impalpable

C’était un homme que je n’avais jamais trouvé séduisant de ma vie. Je l’aimais beaucoup, n’empêche que je ne l’avais jamais considéré comme un être que je pourrais potentiellement courtiser. D’abord, j’ai des principes, je vois les hommes en couple comme des intouchables, du moins lorsque je le sais à l’avance. S’ils taisent cette information, alors c’est plutôt difficile de les classer dans la bonne catégorie. Lui, il était en couple depuis longtemps. Et papa. Je suis tributaire de mon passé et le fait que je n’ai pas eu de papa provoque chez moi une certaine sensibilité à ceux qui le sont. Quelquefois, il me parlait et là, ma perspective de lui se bouleversait complètement. Allez savoir pourquoi quand il me racontait que sa fillette grimpait tous les soirs sur ses genoux en disant : « Papa, pipi », ça me mettait les émotions toutes à l’envers.

Un jour que j’étais tranquillement assise à écouter ses anecdotes paternelles et à lui trouver un charme que je ne lui connaissais pas, un autre mec est entré dans la salle. J’ai eu soudain l’impression de revoir surgir en moi, la femme requin. Ou plutôt la femme qui sait qu’elle peut séduire n’importe qui. Comme si le fait que je sois en train de craquer devant les yeux d’un autre ajoutait à mon capital de séduction. L’intrus s’est mis à rougir violemment au moment où j’ai posé mon regard dans le sien. Il a bafouillé quelque chose de confus à propos de paperasse à terminer. Je lui ai souris en me levant pour lui céder la place. Il a rougi de plus belle et je suis sortie heureuse. Heureuse d’avoir attrapé ce moment qui faisait tellement de bien à un célibat depuis trop longtemps cristallisé.

Et puis la vie s’est mise à débouler autour de moi. De hasards en rencontres, je me suis remise à me percevoir comme quelqu’un qui plaît et non plus comme une femme trop ronde qui n’a pas ses chances ni l’envie de transformer son corps pour s’arrimer aux dictats de la beauté actuelle. Brusquement, l’existence s’est mise à me faire des fleurs, à tous les plans. Des nouvelles amitiés, de nouveaux défis d’emploi. Tout pour moi. Des souvenirs sucrés qui me remontaient en mémoire, confirmés par des attentions que je n’attendais plus. Des preuves tangibles de la place que j’ai occupée dans des espaces temps depuis longtemps révolus qui me laissent croire que je suis, somme toute, une femme comme il s’en fait peu. Et surtout que je ne suis pas le genre de personne dont les échos se taisent facilement.

Une petite goutte de bonheur dans un présent qui s’éclairait tranquillement. Comme si le fait de m’être laisser prendre par le charme d’un papa, me remettait sur la route de mes jours. Sur mes sentiers qui mènent ailleurs. Ici, le plus souvent. Comme si, j’avais repris contact avec la flamme qui m’a toujours fait écrire en décidant que je peux encore me laisser émouvoir par des hommes que je ne désire pas toucher autrement que par amitié me permettait, par la bande, de troubler les autres hommes qui bordent mon parcours.

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3 Commentaires:

Anonymous Anonyme s'est arrêté(e) pour réfléchir...

Revivre, petit à petit... recommencer sourire et mordre la vie à belle dent! En ces journées de novembre où le soleil décline et où notre moral s'estompe, tu sais nous mettre de la lumière dans le coeur! Merci!
A.

3:14 p.m.  
Blogger Mamathilde s'est arrêté(e) pour réfléchir...

Oh merci! C'est vraiment gentil.

Et comme j'ai dit plus tôt cette semaine, je ne veux pas me vautrer dans le marasme de novembre, je m'y plongerais avec trop de volupté. Alors je tente d'être positive dans mes textes.

7:30 a.m.  
Blogger Michèlelamamande s'est arrêté(e) pour réfléchir...

Soi, est-ce que c'est dans la tête des autres? Parfois on dirait que oui. Juste un regard et des rougeurs et nous voilà de nouveau avec un bel ego tout prêt à affronter les rigueurs de la vie.

Ceci n'est pas paroles de sage mais reflet de la réalité

1:19 p.m.  

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