Une histoire de loups-garous
Un certain jeudi soir cependant, j’ai dû me rendre à l’évidence que toute mythologie prenait racine dans une certaine forme de réalité.
L’automne était bien entamé. Pourtant la soirée était clémente pour novembre. Assez en tout cas pour que les habitants de cette nuit précise ne se sentent pas tenus de porter encore des vestes chaudes et autres items qui les cachent à la face du monde. Le bar était plein et une étrange effervescence palpable enveloppait les convives. Les fenêtres ouvertes laissaient filtrer les brises nocturnes sur les êtres de plus en plus échevelés qui peuplaient l’endroit. Contrairement à nos habitudes, les tables s’étaient délimitées par genre. Les femmes avaient toutes pris dans le même secteur tandis que les hommes en occupaient un autre. L’émoi de plus en plus perceptible de tous ces corps qui échauffaient l’espace disponible me donnait le vertige pendant que les discussions que nous tentions de tenir n’allaient nulle part. Nous sentions que quelque chose se préparait. À ma table, les filles trituraient leurs cheveux ou les pans de leur robe en donnant l’impression d’avoir perdu leurs moyens.
Pour une raison que j’ignorerai probablement toujours, tous les hommes présents ont ôté leur chandail simultanément. Tributaires, sans doute, d’un éclair de lune qui traversait les croisées. Devant moi se dessinaient des loups-garous hurlant leur masculinité à la Lune. Nous savions toutes que nous nous étions à un battement de cœur de voir surgir des vampires de cette nuit trop douce pour cette époque de l’année. Des vampires qui fondraient sur nous sans égard aux vies que nous menions jusqu’à cette minute précise.
Mais l’instant s’est évanoui aussi subitement qu’il était apparu. Les hommes se sont rhabillés. Et peu d’entre nous, au matin ne se souvenaient que nous avions vu naître des loups-garous.
Libellés : Vie en communauté
J'essaie de m'imaginer la scène dans ma tête et je ne peux pas m'empêcher de voir un événement étrange se produire. En tout cas, si je suis un loup-garou, je suis probablement un des moins poilus d'entre eux.
Beau texte! ^w^
Loup-garou, loup-phoque…
Lew : Hum... Ça fait tellement longtemps que c'était de très jeunes hommes. Alors le poil tsé...
Et puis bon, je n'ai jamais été très observatrice à ce sujet.
Obni : Ah oui... M'enfin, ils avaient davantage l'air de bêtes à quatre pattes que de monstres marins ^_^