Sur la frontière du réel
On va mettre quelque
chose au clair, vous et moi. Si vous me demandez de qui je parle
lorsque je m'aventure sur la frontière du réel, je ne vous
répondrai pas. Du moins dans les pages de ce blogue. Je ne suis
quand même pas pour dévoiler mes secrets, n'est-pas?
Mais je veux bien vous
partager ma recette.
Ça prend :
Un peu de vrai
Beaucoup de faux
De la musique
Du temps
Quelques épices
Un brin de folie
C'est dans la
méthodologie que ça ce complique.
La toute première étape
est de choisir les prénoms de vos personnages à venir. Tant que
vous ne les tenez pas, rien à faire, le texte ne vivra pas. Je
suggère alors, de mettre celui-ci en jachère, avec les idées
éparses qui le mèneront quelque part. Un jour, vous les attraperez
(les prénoms) et vous pourrez avancer sur cette ligne aussi floue
que fuyante.
Une fois que cette étape
est traversée, commencez par définir l'ambiance musicale. C'est ce
qui établit le décors. Ensuite, attrapez le peu de vrai qui vous
aura interpellés, regardez-le sous tous ses angles et tordez-le.
Ajoutez-y le brin de folie. Attendez quelques instants pour voir ce
que ça donnera. Écrivez tout ce qui vous traverse la tête. Sans
censure. Et puis lorsque les mots cesseront d'eux-mêmes, fermez la
page et laissez reposer.
Faites autre chose.
N'importe quoi. Ce qui vous plaira. Voyez des amis, ou écrivez-leur
ce qui vous tracasse. Jusqu'à ce que le texte entamé se remettre à
vivre dans votre esprit. Continuez-le alors, mentalement.
Revenez au texte.
Relisez-le attentivement. Parsemez-le de tout le faux dont vous soyez
capables. Réservez. Au moins une heure. Profitez de ce moment pour
écouter les nouvelles, histoire de ne pas être totalement
déconnecté de la réalité. Ça aide l'arrimage.
Reprenez le texte.
Changez l'ordre des phrases. Le couper/coller de l'ère informatique
est bien utile à ce stade. Il faut être attentif à ce que l'on
fait, c'est une étape précaire, car les erreurs de syntaxe et de
grammaire ont une tendance, assez fâcheuse, à salir le paysage.
Effacez ce qui n'est plus nécessaire. Regardez votre texte dans le
blanc des yeux. Jetez-y les épices. Et-là, c'est vraiment selon
l'humeur du moment, le ton de ce que vous avez envie de raconter.
L'important est que lesdites épices se marient bien entre-elles. Si
vous avez envie de cannelle, je déconseille fortement d'essayer d'y
mêler du curry. Ça fait grincer les dents.
Dormez-là dessus et
cherchez la chute.
Au matin, vous
constaterez que vous avez une jolie histoire bien ficelée.
Publiez.
Libellés : Digressions
Ce matin, j'ai presque quitter la maison sans le lire. Puis j'ai repensé au traffic, je me suis assise et j'ai lu. Je crois que ton texte m'a donné le sourire pour la journée. Crois le ou pas, il m'a fait du bien ! :) Je ne saurais mettre des mots sur le pourquoi du comment, mais J'ADORE ta façon d'écrire! hihi
- JOJO
Joëlle, tu me vois ravie de trouver la trace de ton passage ici. :)
Et tu m'as si bien décris, live et en personne, le sourire que j'ai fait naître, c'est exactement ce que je ressentais en écrivant ma recette.
Tu peux continuer à te servir dans mes mots. Après tout, j'écris pour transmettre les mots ;-)
Un sourire accroché à ma face de cuisinière. Belle recette de créativité
Maman : si j'ai fait sourire la cuisinière et la mère en toi, alors mon texte est une réussite!