La mission de mes envies
Je suis une bien drôle
d'intellectuelle, j'ai un penchant (prononcé) pour les romans
d'amours d'assez piètre qualité, je dois dire. Je ne sais pas
pourquoi j'aime tant cela, mais ça me berce depuis fort longtemps.
Je lis autre chose, c'est certain, mais je reviens toujours vers ces
lectures. En fait, j'ai le même penchant au cinéma, j'adore les
comédies romantiques. Il y a là-dedans quelque chose de rassurant :
je sais que ça finira bien. Peut-être que je trouve que la vie avec
son lot de heurts est suffisamment bouleversante pour moi, alors je
me vautre dans ces œuvres qui ne peuvent que me mettre un peu de
légèreté au cœur.
Je suis tellement fan de
ce genre de littérature que je me suis mise à les lire en anglais
depuis quelques années. Ça a de bien que je suis pas mal meilleure
dans cette langue aujourd'hui, sauf à l'oral puisque mon manque
d'oreille légendaire, fait en sorte que quoique je connaisse le
vocabulaire, ma prononciation est, pour dire le moins, aléatoire.
Parmi les auteures de ce
genre de littérature, il y en a que j'aime vraiment beaucoup. Je
suis totalement accro à certaines séries et j'attends avec
impatience les sorties en magasin des volumes à venir. Et comme je
les lis en anglais parce que je suis trop impatiente pour attendre
que les années me produisent le volume en version traduite, je dois
aller voir la compétition pour obtenir mon dû. Parce que les
librairies francophones n'ont pas accès à ces titres le jour prévu
de la sortie; en fait on les reçoit (lorsque c'est le cas) avec
plusieurs semaines et même souvent plusieurs mois de décalage.
La semaine dernière, je
savais qu'un de ces livres sortait. Je me suis donc précipitée vers
les librairies anglophones du centre-ville de Montréal, quelques
jours après la date prévue pour la sortie. Il faisait beau, et ma
petite personne étant en manque de soleil, j'ai marché jusqu'à
destination. Mais aucune de ces
librairies n'en avait de copie. AUCUNE. Pourtant, ledit livre
était disponible au Canada, et je pouvais l'acheter en ligne. Mais
quand l'impatience vous rogne l'envie depuis trois mois, deux jours
pour la livraison, ce sont deux jours de trop. Je me suis donc
retrouvée avec mon frein à ronger, passablement déçue.
Cependant, comme on vit à
l'ère des bibittes informatiques qui peuvent nous trouver ce que
l'on veut en quelques touchés d'écran, j'ai découvert que
l'endroit le plus proche où trouver ce que je cherchais était au
Carrefour Angrignon. Et oui, je suis assez mordue pour être aller le
chercher-là. Je ne le regrette d'ailleurs pas du tout, il répondait
à mes attentes, juste assez sirupeux pour que je me compte
satisfaite.
Tout cela pour dire que
recommencer à vivre et aller jusqu'au bout de ses envies, c'est
aussi ça : se donner un objectif pour sortir de chez-soi et ne
revenir qu'une fois la mission achevée, quelle qu'elle soit...
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