Pourquoi pas les larmes?
Dans la vie, il y a de
bonnes et de moins bonnes périodes. Je suis dans une moins bonne
période. Pas dans toutes les sphères de ma vie, mais émotivement,
je suis très chancelante. En un an, j'ai piqué trois grosses
colères. Et ça me laisse dans un état pas possible pour des jours
et des jours après. Généralement, j'ai beaucoup de misère à
dormir après avoir ainsi explosé. Mes colères sont violentes, très
violentes. Mais la violence, je la tourne vers moi, pas vers les
autres.
J'ai compris ce qui
déclenchait ces colères lors de la dernière. Quarante deux ans
pour y arriver, ça ne fait pas de moi une championne de
l'introspection. J'ai compris que ce qui me fait partir sur une autre
planète, c'est lorsque quelque chose me blesse tellement que je
pourrais pleurer devant quelqu'un. Et je ne suis pas capable de
pleurer devant public. Ce n'est pas que je ne veux pas, je ne peux
pas. Au lieu des larmes, c'est une espèce de tsunami de violence qui
sort. Et je pourrais crier pendant des heures. Jusqu'à ne plus avoir
de voix. C'est horrible. Je ne veux pas aller-là, et pourtant je le
fais.
Il serait évidemment
beaucoup moins dommageable pour moi que je pleure. Personne ne me
jugerait de pleurer devant quelque chose de vraiment blessant.
Parallèlement, les témoins de mes colères me jugent de ces éclats
forts désagréables pour tout le monde, moi la première. Je fais
peur. Je le sais. On me le dit. Aussi loin que je me souvienne, j'ai
agi ainsi. En fait non, je sais très exactement quand j'ai arrêté
de pleurer. C'était à l'école primaire et j'avais pleuré parce
que je n'avais pas obtenu un rôle que je voulais dans une pièce de
théâtre et quelqu'un m'a dit que je faisais de la manipulation pour
avoir mon nanan. Pourtant, malgré ces larmes, je n'avais pas eu
ledit rôle. Mais j'ai cessé de pleurer en public, piquant à la
place des colères sans bon sens, pour cacher ma faiblesse, pour ne
pas me faire dire que je suis une manipulatrice.
Je ne cherche pas
d'excuses à ce que je fais, c'est inadmissible, je le sais très
bien. Je cherche à me comprendre et à tenter de réparer cette
émotivité bouillonnante qui me fait du mal. J'écris ces lignes
avec la gorge complètement nouée, mais je ne pleurerai pas. Je ne
pleurerai pas parce que j'en suis incapable. Maintenant que je sais,
je me demande ce que je pourrais faire pour changer ma donne. Pour
verser les larmes plutôt que de me réfugier dans les tornades de
mes excès.
Peut-être que j'ai peur
ne ne plus jamais être capable de m'arrêter de pleurer si je
commence. Une volonté de contrôle qui me fait perdre le contrôle.
Complètement et intensément.
J'aimerais vraiment être
capable de lâcher prise et cesser de me saborder ainsi. Même quand
quelque chose me fait mal, surtout quand plusieurs choses se croisent
en même temps et me bouleversent les émotions.
Mais j'ai l'impression
que ce sera un cheminement particulièrement ardu parce que que de
déconstruire un tel conditionnement, ça va me prendre beaucoup
d'humilité et de travail sur moi.
Et je ne suis pas du tout
certaine d'avoir ce qu'il faut pour y arriver.
Libellés : Digressions, Maudite angoisse
Tu y arriveras,mprendre conscience d'une façon d'être, c'est 80%du travail de fait.
Moi aussi j'ai compris un jour que la colère c'etait des larmes refoulées, je n'arrive toujours pas ni à parler de ce qui me ronge, n'yà le pleurer. La déprime parfois me guette, Mon corps en prend un coup,mmais bon j'avance.
Toi tu as encore tellement d'années devant toi, tu y arriveras. Xxxxx
Je dirais que d'en parler, c'est déjà beaucoup. En tout cas, pour moi. C'est toutefois une énorme montagne à gravir, malgré tout.
Merci de croire en moi. xxx