dimanche, juin 21, 2015

Pourquoi pas les larmes?

Dans la vie, il y a de bonnes et de moins bonnes périodes. Je suis dans une moins bonne période. Pas dans toutes les sphères de ma vie, mais émotivement, je suis très chancelante. En un an, j'ai piqué trois grosses colères. Et ça me laisse dans un état pas possible pour des jours et des jours après. Généralement, j'ai beaucoup de misère à dormir après avoir ainsi explosé. Mes colères sont violentes, très violentes. Mais la violence, je la tourne vers moi, pas vers les autres.

J'ai compris ce qui déclenchait ces colères lors de la dernière. Quarante deux ans pour y arriver, ça ne fait pas de moi une championne de l'introspection. J'ai compris que ce qui me fait partir sur une autre planète, c'est lorsque quelque chose me blesse tellement que je pourrais pleurer devant quelqu'un. Et je ne suis pas capable de pleurer devant public. Ce n'est pas que je ne veux pas, je ne peux pas. Au lieu des larmes, c'est une espèce de tsunami de violence qui sort. Et je pourrais crier pendant des heures. Jusqu'à ne plus avoir de voix. C'est horrible. Je ne veux pas aller-là, et pourtant je le fais.

Il serait évidemment beaucoup moins dommageable pour moi que je pleure. Personne ne me jugerait de pleurer devant quelque chose de vraiment blessant. Parallèlement, les témoins de mes colères me jugent de ces éclats forts désagréables pour tout le monde, moi la première. Je fais peur. Je le sais. On me le dit. Aussi loin que je me souvienne, j'ai agi ainsi. En fait non, je sais très exactement quand j'ai arrêté de pleurer. C'était à l'école primaire et j'avais pleuré parce que je n'avais pas obtenu un rôle que je voulais dans une pièce de théâtre et quelqu'un m'a dit que je faisais de la manipulation pour avoir mon nanan. Pourtant, malgré ces larmes, je n'avais pas eu ledit rôle. Mais j'ai cessé de pleurer en public, piquant à la place des colères sans bon sens, pour cacher ma faiblesse, pour ne pas me faire dire que je suis une manipulatrice.

Je ne cherche pas d'excuses à ce que je fais, c'est inadmissible, je le sais très bien. Je cherche à me comprendre et à tenter de réparer cette émotivité bouillonnante qui me fait du mal. J'écris ces lignes avec la gorge complètement nouée, mais je ne pleurerai pas. Je ne pleurerai pas parce que j'en suis incapable. Maintenant que je sais, je me demande ce que je pourrais faire pour changer ma donne. Pour verser les larmes plutôt que de me réfugier dans les tornades de mes excès.

Peut-être que j'ai peur ne ne plus jamais être capable de m'arrêter de pleurer si je commence. Une volonté de contrôle qui me fait perdre le contrôle. Complètement et intensément.

J'aimerais vraiment être capable de lâcher prise et cesser de me saborder ainsi. Même quand quelque chose me fait mal, surtout quand plusieurs choses se croisent en même temps et me bouleversent les émotions.

Mais j'ai l'impression que ce sera un cheminement particulièrement ardu parce que que de déconstruire un tel conditionnement, ça va me prendre beaucoup d'humilité et de travail sur moi.

Et je ne suis pas du tout certaine d'avoir ce qu'il faut pour y arriver.

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2 Commentaires:

Blogger Unknown s'est arrêté(e) pour réfléchir...

Tu y arriveras,mprendre conscience d'une façon d'être, c'est 80%du travail de fait.
Moi aussi j'ai compris un jour que la colère c'etait des larmes refoulées, je n'arrive toujours pas ni à parler de ce qui me ronge, n'yà le pleurer. La déprime parfois me guette, Mon corps en prend un coup,mmais bon j'avance.
Toi tu as encore tellement d'années devant toi, tu y arriveras. Xxxxx

10:11 a.m.  
Blogger Mamathilde s'est arrêté(e) pour réfléchir...

Je dirais que d'en parler, c'est déjà beaucoup. En tout cas, pour moi. C'est toutefois une énorme montagne à gravir, malgré tout.

Merci de croire en moi. xxx

10:28 p.m.  

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