jeudi, juin 18, 2015

De l'inconduite sexuelle

Il y a des hommes qui croient que l'inconduite sexuelle est le résultat de considérations hormonales et biologiques. Ça me tue. Non, ça veut dire non, et abuser de la force physique, morale ou hiérarchique sur pour plier qui que ce soit à ses désirs sexuels, ce n'est pas acceptable. Utiliser des substances quelconque pour arriver à ses fins, non plus. Dans une société dite éduquée, que des hommes puissent banaliser une telle violence de cette manière, me renverse complètement. Sans oublier ceux qui ajouterons que l'avortement qui pourrait suivre ces violences est pire que le viol en lui-même.

Ces hommes savent-ils ce que c'est que de vivre dans un corps qui n'a plus de frontière? Parce que c'est ça au fond. Le corps, c'est la seule chose avec laquelle on est pogné pour vivre toute notre vie. Pas d'échappatoire ici. Si celui-ci a été abusé où donc se trouve la sécurité? Comment recommencer à mettre un pied devant l'autre sans verser dans la folie des peurs qui s'enchevêtrent et ne laissent plus aucune place à la liberté? L'humanité ne se targue-t-elle pas d'être le seul mammifère connu a être capable de penser? Alors pourquoi se permet-elle d'excuser l'inexcusable sur la base d'une certaine forme d'instinct de survie?

Je n'y crois pas. À mon sens, le harcèlement, le viol, la manipulation, sont davantage liés à des jeux de pouvoir qu'à quoi que ce soit d'autre. Et le pouvoir est une construction sociale. Parce qu'il n'y a pas de nécessité d'avoir du pouvoir s'il n'y a personne pour le constater. Et si ce n'est pas une question de pouvoir, c'est peut-être une question de lâcheté. Parce que ce n'est pas si simple de séduire, de susciter un désir mutuel, d'avoir assez confiance en soi pour accepter beaucoup de refus avant d'avoir une acceptation.

J'en ai marre des unes qui m'annoncent des drames où l'amour se mêle à la haine, où la peur prend le pas sur le courage. J'en ai marre des racismes, des ségrégations et des discours vaseux de ceux qui se croient supérieurs à d'autres et qui veulent imposer leur domination à coups de sermons où à coups de feu.

Il m'est arrivé d'avoir de la difficulté à faire comprendre que je ne désirais pas être séduite par certains personnages qui ont croisés mon chemin. Il m'est arrivé de défendre des filles qui avaient moins de verve que moi. Il m'est arrivé d'écouter l'histoire terrible d'une fille, ou d'un gars, dont le corps avait servi d'autoroute au désir d'un autre, sans limite de vitesse. À sens interdit.

Je n'ai pas demandé à venir au monde en tant que femme. Mais c'est ce que je suis et je suis fière de l'être. Je suis fière de pouvoir afficher ma sororité avec toutes celles qui un jour ou l'autre auront été bousculées par des hommes qui les rapetissaient pour se grandir au passage.

Surtout, je suis fière de tendre la main à tous les hommes qui, comme moi, pensent que l'inconduite sexuelle est inacceptable et à qui ne viendrait jamais l'idée de la pratiquer.

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