De l'inconduite sexuelle
Il y a des hommes qui
croient que l'inconduite sexuelle est le résultat de considérations
hormonales et biologiques. Ça me tue. Non, ça veut dire non, et
abuser de la force physique, morale ou hiérarchique sur pour plier
qui que ce soit à ses désirs sexuels, ce n'est pas acceptable.
Utiliser des substances quelconque pour arriver à ses fins, non
plus. Dans une société dite éduquée, que des hommes puissent
banaliser une telle violence de cette manière, me renverse
complètement. Sans oublier ceux qui ajouterons que l'avortement qui
pourrait suivre ces violences est pire que le viol en lui-même.
Ces hommes savent-ils ce
que c'est que de vivre dans un corps qui n'a plus de frontière?
Parce que c'est ça au fond. Le corps, c'est la seule chose avec
laquelle on est pogné pour vivre toute notre vie. Pas d'échappatoire
ici. Si celui-ci a été abusé où donc se trouve la sécurité?
Comment recommencer à mettre un pied devant l'autre sans verser dans
la folie des peurs qui s'enchevêtrent et ne laissent plus aucune
place à la liberté? L'humanité ne se targue-t-elle pas d'être le
seul mammifère connu a être capable de penser? Alors pourquoi se
permet-elle d'excuser l'inexcusable sur la base d'une certaine forme
d'instinct de survie?
Je n'y crois pas. À mon
sens, le harcèlement, le viol, la manipulation, sont davantage liés
à des jeux de pouvoir qu'à quoi que ce soit d'autre. Et le pouvoir
est une construction sociale. Parce qu'il n'y a pas de nécessité
d'avoir du pouvoir s'il n'y a personne pour le constater. Et si ce
n'est pas une question de pouvoir, c'est peut-être une question de
lâcheté. Parce que ce n'est pas si simple de séduire, de susciter
un désir mutuel, d'avoir assez confiance en soi pour accepter
beaucoup de refus avant d'avoir une acceptation.
J'en ai marre des unes
qui m'annoncent des drames où l'amour se mêle à la haine, où la
peur prend le pas sur le courage. J'en ai marre des racismes, des
ségrégations et des discours vaseux de ceux qui se croient
supérieurs à d'autres et qui veulent imposer leur domination à
coups de sermons où à coups de feu.
Il m'est arrivé d'avoir
de la difficulté à faire comprendre que je ne désirais pas être
séduite par certains personnages qui ont croisés mon chemin. Il
m'est arrivé de défendre des filles qui avaient moins de verve que
moi. Il m'est arrivé d'écouter l'histoire terrible d'une fille, ou
d'un gars, dont le corps avait servi d'autoroute au désir d'un
autre, sans limite de vitesse. À sens interdit.
Je n'ai pas demandé à
venir au monde en tant que femme. Mais c'est ce que je suis et je
suis fière de l'être. Je suis fière de pouvoir afficher ma
sororité avec toutes celles qui un jour ou l'autre auront été
bousculées par des hommes qui les rapetissaient pour se grandir au
passage.
Surtout, je suis fière
de tendre la main à tous les hommes qui, comme moi, pensent que
l'inconduite sexuelle est inacceptable et à qui ne viendrait jamais
l'idée de la pratiquer.
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