Question d'attitude
Quelques fois, il y a des
fous rires qu'il vaut vraiment mieux réprimer. Il y a des gens qui
le prendraient plutôt mal, surtout lorsqu'ils se donnent beaucoup de
peine pour avoir l'air importants. C'est encore une aventure sur la
ligne orange, je la fréquente vraiment assidûment celle-là.
J'étais donc innocemment
assise à ma place favorite dans le wagon qui me ramenait de Laval,
perdues dans mes pensées à regarder sans regarder les passagers qui
étaient montés dans le même engin que moi, lorsqu'ils sont entrés.
Ils n'étaient pas bien vieux, tout juste la vingtaine, et encore...
Mais ils avaient de l'attitude à en revendre.
Ils étaient deux, le
premier très grand, très mince, très savamment nonchalant,
quasiment caricatural. Il s'est installé entre les deux deux portes
(celles qui ne s'ouvrent pas dans la majorité des stations), sans
les toucher, mais en tenant les machins en métal vissés de chaque
côté des portes, prenant ainsi tout l'espace disponible. Il portait
le genre de vêtement ample qu'affectionnent les jeunes de nos jours,
avec les culottes presque à terre, vous savez, le genre de vêture
qui donne l'impression ne ne pas être de la bonne taille, comme si
ces articles venaient tout droit d'une vente débarras, mais qui ont
dû coûter une petite fortune, en réalité.
Le second, était
beaucoup plus petit, sans être petit à proprement parler. Il
portait des écouteurs très artistiquement disposés autour de son
cou, comme pour le pendre. Les oreillettes, n'étaient pas dans ses
oreilles, mais accrochées après celle-ci, ce qui faisait un drôle
d'effet. Contrairement à son pote, il portait des jeans très
serrés. Et on voyait son boxer en déborder. Un vrai boxer, pas du
tout ajusté. Ce qui produisait toutes sorte de bosse à la base de
son t-shirt. Lui, il avait pris possession du poteau central,
bloquant l'accès à cette source de stabilité pour tout autre
passager.
Au début, le deuxième
me faisait dos et je m'amusait déjà de son attitude, retenant mes
envie de rire ou même de sourire. Je le trouvais un peu étrange de
relever continuellement le bas de son chandail, montrant ainsi à
tout ceux dont il était dans le champs de vison, son ventre plat. Je
ne voulais pas créer d'impair et surtout, je ne voulais pas lui
donner l'impression de l'observer, même si c'est très exactement ce
que je faisais. Je n'avais pas beaucoup le choix, de toute manière,
vu l'espace qu'ils prenaient. C'est quand il s'est retourné que
j'ai compris le pourquoi de son manège avec son chandail : son
téléphone était fixé à la ceinture (si on peut le dire ainsi) de
son boxer. J'ai faillit exploser de rire, surtout lorsque ledit
téléphone a sonné, le faisant sursauter presque jusqu'au plafond,
parce qu'évidement, l'appel n'était pas pour lui, mais pour son
compère.
Ce que je trouvais le
plus amusant dans cette histoire, c'est que je porte beaucoup de
vêtement qui n'ont pas de poches, et il m'arrive souvent de fixer
mon lecteur de musique à mon soutient-gorge, lorsque je suis à la
maison. Évidemment j'oublie parfois de le déplacer pour le mettre
dans mon sac lorsque je sors de la maison, mais je n'aurais jamais eu
l'idée de fixer ce genre d'outils à ma petite culotte.
Faut croire que c'est une
question de génération, après tout, mes deux loustics sont nés
avec ces bébelles et que pour eux, c'est quelque chose comme une
deuxième peau...
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