Une autre histoire de chien
Ça fait deux étés que
nous accueillons, à la maison, une petite chienne blanche tachetée
de noir, pour une courte période, afin de permettre à ses maîtres
des vacances en famille, pendant lesquelles elle n'est
malheureusement pas la bienvenue. En fait, je n'ai pas à faire grand
chose de cette garde, c'est mon colocataire qui en prend l'entière
responsabilité. Ce qui fait que j'ai une tendance certaine à
l'oublier. Elle n'est pas tannante, je ne l'entend que rarement,
sinon ses griffes qui claquent sur les parquets.
Mais comme tous les
chiens, c'est une bête sociale qui aime les humains. Elle nous fait
une fête à toute les fois où on passe la porte principale de la
maison, même si nous ne l'avons franchie que pour quelques instants,
par exemple pour aller sortir les vidanges. À tous les coups, je
vois passer Snoopy qui danse sur ses deux pattes arrières parce
qu'il est content de lui. Mais si je trouvais cela très mignon dans
les dessins animés de mon enfance, il me semble que c'est beaucoup
plus encombrant dans la réalité. Évidemment, sa joie de revoir un
humain est proportionnelle au nombre de minutes passées sans eux.
Hier soir, je suis
revenue à la maison en ayant complètement perdu de vue son
existence. Quand j'ai ouvert la porte, un bombe sur quatre patte
s'est mise à sauter sous mes yeux, dans mes jambes, m'empêchant
d'atteindre le clavier du système d'alarme et me faisant presque
faire un plongeon pas du tout élégant dans l'entrée de
l'appartement. J'ai tellement été saisie et surprise qu'il m'a
fallu trois bonnes secondes avant que mon cerveau ne comprenne ce qui
se passait. J'ai senti un cri d'effroi monter dans ma gorge, mais mes
cellules grises ont fini par faire le lien entre ce qui se passait à
mes pieds et la pensionnaire qui passe ses vacances à la maison.
J'ai retenu mon cri, mais la chienne a profité de mon immobilité
pour aller voir dehors si elle y était. Heureusement pour moi, c'est
une bête bien élevée qui répond à son nom rapidement alors elle
n'a pas eu le temps de se rendre bien loin avant que je ne la
rappelle.
Ce qui est bien mieux que
la première fois que je me suis fait accueillir ainsi par elle. Je
rentrais du travail à la nuit tombée quand elle m'a fait le coup de
se prendre pour Snoopy. Cette fois-là mon cerveau n'a pas assimilé
à temps ce qui se passait et j'ai lâché un cri totalement hors de
contrôle et omis d'arrêter
le système d'alarme à temps. Ça a produit tout un tintamarre, que
je ne trouvais pas particulièrement joyeux. Mon cœur a fait 80
tours en 8 secondes et mon taux d'adrénaline s'est collé au plafond
pour une durée qui m'a semblé ahurissante.
Heureusement,
elle est toute petite et ne me fait pas peur, parce que sinon, une
garde d'une petite semaine serait un calvaire à endurer.
En
conclusion il m'apparaît très évident que je ne ne suis pas une
humaine à chien. Je préfère le chats, ne serait-ce parce qu'ils
ont l'élégance discrète de me laisser rentrer chez-moi sans
provoquer une presque crise de cœur parce qu'ils sont trop contents
de me voir...
Libellés : Digressions