samedi, août 01, 2015

Appelons cela synchronicité

J'ai un aveu à faire : lorsque j'ai écrit, mercredi, que la canicule me mettait le cerveau en compote, j'ai fait un gros mensonge, par omission.

Depuis le mois de juin, je tente de comprendre et d'explorer le pourquoi du comment je pique des crises de colères. Forcément, je me plonge dans des zones d'ombres qui me font plus de mal que de bien, pour le moment. Ça me donne l'impression d'être une enfant qui se trempe les mains dans la terre meuble d'un sous-bois pour observer la vie grouillante qui se cache des regards non-avertis. Il y a quelque chose d'à la fois fascinant et dégoûtant dans cette plongée dans mes propres abysses.

Toujours est-il que j'ai entrepris, la fin de semaine dernière, de faire l'historique de mes ires et des paniques qui y sont associées, selon moi. Je l'ai fait pour moi, pour éviter de retourner dans ces zones inconfortables et dérangeantes pour moi comme pour ceux qui m'entourent. Je suis passée à travers l'exercice en un seul morceau, assez fière de ne pas me sentir trop atteinte. Je pouvais dire que j'allais bien, après coup.

Sans fausse humilité, je peux me targuer d'être assez douée pour les historiques; je suis historienne. Pas tant ramasseuse de paperasserie, si on omet mes écrits, mais justement, ils étaient fort utiles pour documenter mon vécu. J'étais ma propre source, de première main, avec toute la candeur que j'ai pu mettre dans les commentaires et les observations que j'ai soigneusement noté un peu partout depuis que j'ai huit ans. Ça m'a permis de constater que quoique ma mémoire soit bonne, elle n'est pas infaillible, loin s'en faut. Elle se biaise, avec le temps. Plus un événement me meurtrie, moins je vais m'en souvenir fidèlement. Je romance mes souvenirs à mon insu. Pas mal non?

N'importe quoi. Mon corps s'est rappelé à mon bon souvenir illico. J'ai eu le dos barré pendant quatre jours. Quand même respirer est douloureux, la vie devient passablement plus difficile. Ajoutons à cela la première canicule de l'été, il n'y avait rien dans cette recette pour me permettre des nuits réparatrices : j'ai passé ces heures à moitié dans mon lit, à moitié sur le divan, à dormir par à-coups et à arriver au travail parée de cernes et de lividité conséquents au manque de sommeil. Ce qui a, évidemment, une incidence sur ma patience.

Après la première nuit, je suis allée passée la journée à la piscine. Pur bonheur. D'ordinaire, une baignade suffit à relaxer tous mes muscles. Cette fois-là, l'opération a lamentablement échouée, malgré la plus que chouette compagnie. Le stress n'était pas tant musculaire et que psychologique. J'ai donc dû absorber une quantité certaine de relaxants musculaires pour passer à travers mes journées et comme je déteste prendre des pilules, elles ont un effet présent sur le fonctionnement de ma pensée. Alors, la vase dans laquelle mon cerveau a évolué dans les derniers jours était à la fois caniculaire et chimique...

Parallèlement, j'ai une bonne amie à qui je n'ai même pas raconté que j'avais passé une semaine fort difficile, dans mon corps à cause de ma tête. Par contre, elle savait à quel exercice je comptais me livrer. Comme par magie, j'ai reçu une invitation à aller passer la journée de demain dans un spa. Traitement presque complet. Quand j'en lis la description, ces soins sont tous fait pour relaxer à la fois mon corps et mon esprit.

Il n'y a rien qui arrive pour rien dans la vie, cette journée de spa, ça fait depuis Noël dernier que je sais qu'elle m'est réservée, sauf que la fois où on m'a proposé une date, est vraiment le moment où j'en ai besoin.

Appelons cela de la synchronicité...

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