D'un rhume à l'autre
J'ai traversé l'automne
et l'hiver sans avoir un seul rhume. Je ne sais plus ça fait combien
de temps que ça ne m'est pas arrivé. Il me semble que j'ai passé
les dernières années à vivre mes moments de répits entre
septembre et mars terrassée par divers virus.
C'est peut-être parce
que l'hiver a été plus clément, peut-être aussi parce que j'ai
fui le plus possible toutes les personnes que j'ai pu croisé qui
avaient l'air de porter quelque chose de malsain et que je me suis
abondamment désinfecter les mains, quitte à les avoir aussi sèches
que du papier sablé. J'avais un objectif en réalité, celui de ne
pas traîner dans mon sillage des microbes susceptibles de mettre à
mal la santé de mon neveu, quand je le vois.
Mais bon, on ne peu pas
tout éviter dans la vie. Alors évidemment, le printemps pointe le
bout de son nez tandis que le mien coule comme un robinet qui fuit.
Je déteste cette sensation qui s'accompagne généralement
d'étourdissements, et d'une incapacité à réfléchir (à plus
forte raison à créer) correctement.
Je me sens la tête
lourde de plusieurs livres supplémentaires, si au moins il était
ici questions de ceux dans lesquels se trouvent les histoires, je
pourrais passer à travers mes journées sans trop de heurt, mais je
traite ici de poids ajouté et non d'imagination.
Je n'aime pas être
privée d'un sens. Ça me titille les nerfs.
Même quand j'essaie de
me faire une raison, on dirait que l'existence fait exprès de venir
me narguer, rien que pour m'étriver un peu.
Ainsi, ce matin, en
l'absence de mon odorat, j'ai suivi un homme sur le chemin du métro,
de pas trop loin parce qu'il marchait sensiblement à la même
vitesse que moi et que je ne voulais pas ralentir le pas pour ne pas
frigorifier sur place. Je voyais bien qu'il fumait, moi aussi je fume
alors je n'y ai pas porté grande attention.
Jusqu'à ce que j'arrive
au travail et qu'un collègue remarque que mon foulard sentait le pot
à plein nez.
Libellés : Digressions