dimanche, mars 06, 2016

Du romantisme britannique à l'extrême Cro-Magnon

Début mars, c'est le moment de notre voyage culturel dans l'ouest de l'île. Deuxième année d'une expérience que nous souhaitons toutes répéter dans les années à venir. Notre périple est motivé par la présence sur scène de l'une d'entre nous dans une opérette issue du XIXe siècle britannique.

Ça change l'ordinaire, mettons. Il faut voir la chose pour comprendre à quel point c'est différent des spectacles auxquels nous sommes habitués. Il n'y a aucune commune mesure entre ce genre de prestation toute autre forme de théâtre musical. Ces opérettes sont pimentées par beaucoup d'humour, autant dans la mise en scène que dans le texte en soi. Ça vous requinque le moral trois mesures après le début de la prestation. On s'amuse toujours beaucoup de savoir à quel point ces œuvres étaient sulfureuses en leur temps. Et l'historienne en moi apprécie énormément la plongée.

Comme l'an dernier, on en est ressorties, charmées et quelque peu déphasées. Cette année, nous suivions les aventures romantiques d'une jolie bergère qui est aimée par le poète que toutes les jeunes femmes de la région adulent et qui ne le lui rend pas. Sauf qu'ayant été convaincue que le le véritable amour est désintéressé et non partagé, elle choisi de promettre d'épouser le jeune homme en question plutôt que celui pour qui son cœur penche réellement. S'ensuit une foule de revirements et au bout du compte tous les protagonistes finissent par trouver le partenaire de vie qui lui convienne, dans une conclusion aussi hâtive qu'improbable. Très divertissant.

Cependant, il n'y a pas que le décalage historique qui nous titille le rire. On ne se rend pas fréquemment compte, de visu, des différences culturelles entre Québécois et Québécois.

Parce qu'on ne se voit pas si souvent, il fallait bien qu'on aille prendre un verre après le spectacle.

On s'est donc retrouvées dans un pub trop éclairé, dont tous les pans de murs étaient tapissés de téléviseurs haute-définition et de machines à sous. L'endroit faisait salle comble parce qu'on y présentait, en direct les combats de l'UFC. Il va sans dire qu'on se fichait passablement des combats en question, contrairement au reste de la foule présente ce soir-là. On devait pratiquement hurler pour se faire entendre de nos voisines. Autre fait qui tranchait, nous étions la seule table autour de laquelle se massaient les filles avec un seul homme pour créer la diversité. Partout autour de nous, c'était largement l'inverse, si tant est qu'il y ai eu une femme à certaines tables.

Par ailleurs, nous étions particulièrement ravies d'y être. On aurait voulu chercher un moyen inusité de conclure notre pèlerinage culturel que nous n'aurions pas pu faire mieux. Une toute petite soirée de voyage dans un espace temps qui ne nous ressemble en rien.

Et cette impression tenace d'être passées du romantisme britannique à l'extrême Cro-Magnon.

Une magnifique manière de briser la monotonie de nos existences bien réglées.

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