jeudi, juillet 07, 2016

Le problème avec l'imagination

Mettons les choses en perspective, avant de débuter : je sais que ma sœur est une super maman et que ma mère est une fantastique grand-maman. Je n'ai absolument aucun doute sur ces deux assertions.

Hier, j'avais un rendez-vous chez le dentiste aux aurores. Vraiment. Pour un nettoyage annuel que je n'avais pas eu depuis un peu plus de vingt ans, si mes calculs sont exacts. En plus, je travaillais, la veille jusqu'à 21h00, ce qui m'a amenée à m'endormir quelque part entre minuit et une heure du matin. Alors mettons que le réveil à 5h45, était plutôt abrupt.

Il existe peut-être quelques personnes parmi mes lecteurs qui ignorent que je suis une fan finie de tennis depuis des années et que je suis particulièrement fan d'un certain tennisman canadien depuis qu'il est sorti des rangs juniors. C'est Wimbledon en ce moment, alors je passe mes journées de congé rivée à l'écran parce que j'aime ça. Donc, en revenant de chez le dentiste, la fatigue au corps, j'ai écouté la fin de match de mon joueur et débuté l'écoute du suivant, sur lequel, je me suis endormie.

Je ne garde que rarement des souvenirs de mes rêves nocturnes, mais lorsque je fais la sieste, j'en garde presque toujours toute l'intensité.

Ainsi, durant cette sieste, aussi imprévue que nécessaire, j'ai rêvé. J'ai rêvé que ma sœur avait perdu son bébé à la piscine. Dans mon imaginaire déglingué, c'était la piscine trois pieds du Centre-Claude-Robillard. Je serais fort surprise d'apprendre que ma sœur et mon neveu y soient allés depuis la naissance de celui-ci. M'enfin... Donc elle avait perdu son bébé. Simplement, comme ça. Elle l'avait mis à l'eau et ne s'en était pas préoccupé plus qu'il ne le faut. Exactement comme quand on perd une chaussette en faisant le lavage.

Toujours dans mon rêve, je n'avais été avisée de la perte quelques 10 jours après l'événement que personne (c'est-à-dire, ma mère et ma sœur) ne semblait faire grand cas. Et moi je pleurais et je pleurais. Je demandais à ma mère pourquoi on ne m'avait pas informée de la disparition du poupon et elle m'avait répondu : « c'est pas grave, Jean-Lou n'est pas perdu ». Qui était Jean-Lou? Je n'en avais pas la moindre idée. J'en connais bien quelques uns, mais ça faisait fichtrement longtemps que je ne leur avais pas consacré une pensée. J'avais posé la question à maman qui m'avait répondu que c'était un enfant que ses parents touchaient. J'avais rétorqué, de manière véhémente, que mon neveu était régulièrement touché, et ma mère m'avait répondu que ma sœur était négligente avec ses affaires.

Je me suis réveillée là-dessus. Avec les joues marbrées de sillons de larmes, le cœur battant à cent milles à l'heure et les idées totalement confondues. Pour moi, ce rêve était la réalité. Et ça m'a pris quelques minutes avant de comprendre,que rien n'était plus faux. Il aura fallut que mon cerveau embrumé se raccroche au fait que ma sœur avait mis une photo sur les réseaux sociaux, entre la soit-disant perte de son enfant et ce matin-là, pour que me raccroche à cette image et que je me sente enfin soulagée pour la santé et la sécurité de mon neveu.

Depuis, j'ai reçu deux photos et une vidéo du plus beau petit garçon du monde et mon imaginaire débridé est complètement rassuré.

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