dimanche, avril 23, 2017

Laisser courir son imagination

Depuis quelques semaines, ma mère me pousse dans le dos pour que j'écoute la nouvelle série Anne à CBC. Elle adore le personnage et n'arrête pas de me dire que celui-ci lui fait beaucoup penser à moi. Je n'ai aucune peine à croire que la petite Anne rappelle la petite Mathilde au même âge : une imagination débridée couplée à une verbomotricité évidente sont des qualités qui me définissent bien, en tout cas, qui définissaient bien l'enfant et l'adolescente que j'ai été.

Personnellement, je suis une fan du personnage et de l'auteur depuis fort longtemps, en fait depuis que Radio-Canada a diffusé la série avec Megan Follows, au milieu des années 1980. Sans grande surprise pour personne, j'étais tombée sous le charme de la rouquine au vocabulaire flamboyant. J'avais adoré l'histoire et j'avais voulu connaître la suite au plus vite, ce qui fait que je m'étais procuré la plupart des livres de Lucy-Maud Montgomery traduit en français. À ma connaissance il m'en manque seulement deux et la seule fois où je suis tombée dessus, c'était à la bibliothèque. Mais bref, je me suis délectée des histoires de Lucy-Maud jusqu'à les connaître par cœur, toutes. D'ailleurs, je ne boude pas mon plaisir de temps à autres et je relis cette prose et m'attachant toujours autant aux protagonistes des histoires.

C'est donc avec une certaine appréhension que j'ai commencé à écouter la série. Premièrement, l'actrice principale est parfaite. J'ai toujours trouvé Megan Follows particulièrement ce qui ne cadrait pas avec la description qu'en faisait l'auteur. On est censé se demander tout le temps si oui ou non on la trouve jolie. Ce qui est actuellement le cas. Donc pour ce coup, je suis d'accord. Mais il y a plein de rallonges dans la télésérie. Ce qui me perturbe grandement. Ce n'est pas tout à fait l'histoire que je connais.

Comme je suis une femme pleine de nostalgie et de mauvaise foi, j'ai commencé par me dire que je n'aimais pas le résultat tant que ça. Pour me prouver que j'avais raison, j'ai relu le premier volume, en anglais de surcroît. J'ai aimé le texte comme je l'ai toujours aimé, sauf que... Sauf que j'ai été bien obligée de m'admettre que les rallonges de la série ne l'altèrent en rien, parce qu'elles permettent d'approfondir un paquet de détails et de les rendre plus crédibles. Il y a longtemps que je pense que toute la série est construite par un paquet de nouvelles littéraires mis bout à bout davantage que comme des romans. Il y a des énormes ellipses dans le temps, ce qui est parfois troublant.

Mais mieux encore, comme j'ignore le contenu des rallonges avant de les voir, je me laisse prendre par l'histoire, comme si je ne le connaissais pas du tout et je pleure tout le temps. À grosses larmes. Je suis touchée jusqu'à la moelle.

Par conséquent, je vais écouter le prochain épisode dès que possible tout en continuant à relire l'auteur dans le texte en parallèle. Et je laisserai courir ma propre imagination pour essayer de combler les ellipses qui ne l'ont pas été.

C'est à mon sens, un de mes plus grands plaisirs de lectrice...