jeudi, avril 20, 2017

Le bon siège

Quand on fait un voyage dans un tout inclus, on s'attend à certaines choses comme passer ses journées sur la plage ou à la piscine, prendre beaucoup de soleil et peut-être aussi faire de belles rencontres. Quelquefois, lesdites rencontres débutent fort tôt, dans l'avion entre Montréal et Cuba, dans le cas qui nous occupe. Quand on voyage seule, on se retrouve souvent près d'un hublot et on coure la chance d'avoir un voisin de siège inconnu. Ce n'est pas toujours heureux. Cette fois, j'ai attrapé la chance de la pas tout à fait débutante.

J'ai été placée à côté d'un couple un peu plus jeune que moi, mais pas tant. Nous n'avions pas quitté l'aéroport que déjà j'étais charmée par le sourire de la jeune femme à mes côtés, il était franc et convivial. Il m'est tout de suite apparu que le français n'était pas sa langue maternelle, mais elle comprenait tout ce que je lui disais et insistait pour que je lui parle dans ma langue, pour la pratiquer, me disait-elle. Elle l'avait dans ses racines, mais à la suite d'une séparation parentale tumultueuse, du moins c'est ce que j'en ai conclu, elle avait perdu à peu près les contacts avec ce langage, sauf qu'elle faisait de gros efforts pour y retourner, parce qu'elle aimait le fait que celle-ci apportait dans son bagage un certain nombre de valeurs qui différaient nettement de celles dans lesquelles elle avait été élevée. Je n'ai pas eu beaucoup de contacts avec le jeune homme étant donné de la géographie des lieux, mais il me semblait tout aussi sympathique. Bref, j'étais presque déçue de les quitter à ma descente de l'avion.

J'avais donc été ravie de me rendre compte que nous étions descendus au même hôtel, quelques heures plus tard. On s'était retrouvés par hasard au bar du lobby et dès qu'ils m'avaient vue, ils avaient décidé de me prendre sous leur aile. Parce qu'ils fréquentaient cet endroit deux fois par année, depuis des années. Ils connaissaient tout le personnel, les trucs à faire qui en valaient la peine et tutti quanti. À peine étions-nous arrivés que déjà ils m'invitaient à un dîner dans un village à proximité, tour de calèche inclus. Dire que de manger dans un resto un samedi midi, entourée de familles cubaines qui profite du congé hebdomadaire pour rigoler comme des fous avant de se rendre à la plage, m'avait complètement changée les horizons tient de l'euphémisme.

En plus de me présenter une kyrielle de personnages plus savoureux les uns que les autres, à la fois dans le personnel et parmi les autres vacanciers ils m'ont amenée à un méchoui de cochon, dans une famille cubaine. Avec les enfants qui courraient partout et tout ce qui s'ensuit. J'ai mangé-là un des meilleurs repas de ma vie, simple et goûteux. En compagnie de personnes charmantes et diversifiée qui jasaient dans un curieux mélange d'anglais et d'espagnol émaillé de français. Mon plus gros défi aura été d'être capable de tout comprendre, et de ne pas trop mélanger les termes anglais et espagnol lorsque je tentais de faire une phrase.

Une semaine dans de telles condition est bien vite passée. Nous nous sommes quittés à l'aéroport de Montréal en se disant qu'on devrait essayer de garder un contact, alors je leur ai donné mon adresse de courriel. Pour le moment, je n'ai pas eu de nouvelles, mais j'espère bien que cela viendra. Parce que des rencontres comme celle-ci, ne sont pas si courantes.

Mais contact à venir ou non, je la garderai en mémoire comme un merveilleux souvenir de voyage.

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