Madeleine
Bonne lecture!
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Madeleine,
J’ai gardé souvenirs de ta vitalité lorsque tu mordais à belles dents les fruits de nos interdits. Cette capacité de laisser couler la sève des événements jusqu’à plus soif. J’ai dans le corps, malgré les années, les saveurs de nos étés desséchés sur les écueils de nos tempêtes intimes.
J’ai essuyé les rafales de mes orages en me disant que tu te dresserais toujours, fidèle à toi-même, phare héroïque de mes égarements. Tous mes déséquilibres, sur tes tiges, prenaient racine. Sur les vagues de mes océans houleux, les nefs de nos amours meurtris semblaient voguer vers des ailleurs possibles.
J’ai croqué dans ta candeur comme un ogre dans la chair des enfants. J’ai goûté la pulpe de tes rêves jusqu’à les tarir de leurs eaux. Tanguant sur mes navires d’improbables aux rythmes des orages qui me jalonnent, je suis resté, immobile, à voir sombrer la mer de tes désirs et de tes aspirations sur les plages rocailleuses de mes manquements.
Je t’ai rencontrée gorgée des sucs de tes idéaux. Luminescente fraîcheur adolescente s’accrochant à mes récifs vieillis. Tu t’es heurtée à mes falaises jusqu’à voler en mille pétales flétris avant leur temps. Je t’ai laissée faire. Insensible à tes douleurs.
La fée a, un jour, cessé de butiner mes pousses mortes. Mon navire s’est couvert de mousses tandis que tu allais vers d’autres cieux. Cherchant à retrouver le fil du bonheur dont je t’avais dépouillée, sans remord.
Je n’ai pas su t’aimer. Je n’ai même pas su te regarder m’aimer.
Je t’ai enchaînée à la mort, toi qui étais bouillante de vie.
Aujourd’hui le temps m’est compté.
Et si tu te tenais de l’autre côté des frontières de mes abysses?
Me pardonnerais-tu?
V.
Magnifique, encore une fois! :)
Hahaha t'es envahie par les messages automatiques frauduleux.
J'ai bien aimé ton texte.
Ah oui et je travaille sur un site où les gens me donnent de l'argent pour rien. Stop by if you get a chance. Bénédictions.
Pfffffffff! Tu vois Jay, je lui ai fait la passe du coyote qui tousse!
Merci Pitounsky!