dimanche, août 14, 2005

Roger et moi

Juste avant que je rencontre Charles, il m’a écrit dans un courriel : « je me demande parfois qui influence qui entre Roger et toi. » Drôle de questionnement me direz-vous. J’y cogite depuis longtemps. Je crois que malgré mes 32 ans et le semblant de sagesse que j’ai acquis à travers le temps, je suis aussi candide que cet hibiscus. J’ai gardé un élan de l’enfance; un élan qui me porte vers autrui, mais surtout à y aller d’une manière qui m’est particulière.

Il y a quelques mois j’ai abordé un mec en lui demandant la permission de le draguer. Vrai de vrai. Je crois qu’il m’a trouvée à la fois, drôle, vraie et directe. Il n’a jamais accepté vraiment ni refusé. J’ai toujours su que je frapperais un mur sauf que ça ne m’a pas empêchée d’avancer toujours plus loin. J’ai frappé mon mur, verser les larmes qui s’imposaient et essayer de remettre les morceaux de ma vie dans une direction qui se tienne.

Lorsque j’ai écrit mon Manifeste, j’avais depuis quelque temps l’envie de demander à une de mes supérieures, « veux-tu être mon amie? » Le genre d’envie poignante qui me prenait à chaque fois que je la croisais. C’est-à-dire souvent. J’avais le sentiment d’être une petite fille. Comme lorsque nous avons eu des nouveaux voisins, quand j’avais quatre ans, et que je voulais jouer avec une des filles qui avait emménagé. Alors j’ai écrit le manifeste essentiellement pour me sortir la question de la tête.

Sauf que ça n’a pas vraiment fonctionné. J’avais toujours envie de lui demander si elle voulait être mon amie. J’ai fini par l’envoyer lire le manifeste en lui disant qu’il y avait une phrase pour elle dedans. Le lendemain, je lui ai demandé si elle avait compris de quelle phrase je parlais. Elle avait compris. Et elle a dit oui. Je suis contente. J’ai une nouvelle amie officiellement.

Alors, pour répondre bien tardivement à Charles, je crois qu’entre Roger et moi, je suis celle qui rêve de jolies petites choses et d’inconditionnel. Je suis celle qui veux que les rêves existent. Je suis celle qui demeure naïve et innocente. Lui ne me prête que son nom pour me permettre de regarder le monde avec des yeux toujours plus émerveillés.