mercredi, novembre 02, 2005

Chroniques dans le pot de fleurs

19- Les caresses du soleil de novembre amènent un grain de folie

Ma belle et chère Marie,

Maman est folle, je pense. Depuis qu’elle est revenue de chez toi, elle travaille tout le temps. Soit qu’elle est dans son grand magasin de livres ou bien qu’elle est assise devant l’ordinateur et qu’elle joue de la souris des heures de temps en buvant du café. Et quand elle passe à côté de moi elle s’exclame : « Oh, Roger, t’es tellement beau avec tous tes bourgeons! Tu me fais plaisir, tu le sais hein? » Elle me parle comme si j’étais un demeuré ou encore un petit garçon. Pfffffffffff, j’ai quand même passé l’âge de me faire parler ainsi. Si elle veut faire le bébé, elle peut parler à Élisa sur ce ton!

Cette dernière d’ailleurs, va particulièrement bien depuis quelques temps. Elle se garnit de cheveux à la racine. De petits épis tout mignons qui lui donnent un charme certain. Elle aime toujours autant le lave-vaisselle. Et adore sa fenêtre, surtout depuis que Maman ouvre les rideaux tous les jours. Enfin, je présume. Je me fie à ses babillages pour juger. Je crois que mon instinct est fiable, du reste. J’ai ce talent pour saisir mon entourage, je crois. Mais ne vas pas penser que je suis infatué, ce ne serait pas vrai. Simplement, Maman dit toujours que la fausse modestie est un handicap plus qu’une qualité. Alors j’essaie de suivre ses conseils.

Je suis content que le mois d’octobre soit terminé. Parce que si les premiers jours étaient magnifiques, le reste du mois fut morne et gris. Trop pluvieux. Heureusement que j’étais dans la maison parce que je crois que je n’aurais pas survécu à tant d’eau froide. J’aime bien quand Maman me coule de l’eau tiède. Surtout lorsque celle-ci est additionnée d’engrais. Donc, je suis content d’être en novembre parce que les jours ont l’air plus ensoleillés. Et il va peut-être y avoir de la neige. J’aime la neige. Maman m’a dit que chez toi il y en a encore plus qu’ici. Ce doit être tellement beau! Est-ce que tu pourrais me faire parvenir une photo de ta ville, une nuit d’hiver?

Tu sais, même si Maman est souvent à la maison, je m’ennuie de Dédée un peu. C’est qu’elle était bavarde la demoiselle. J’appréciais nos discussions qui allaient dans toutes les directions. Les autres plantes de la maison sont toutes dans la chambre de Madame Coloc alors ce n’est pas évident la socialisation. Quant à Élisa, elle ne parle toujours pas. Alors je soliloque beaucoup.

Bon, j’entends Maman qui revient, je dois te quitter parce qu’elle a du travail à faire.

Mille bisous,

Roger xxx

3 Commentaires:

Anonymous Anonyme s'est arrêté(e) pour réfléchir...

Bonjour Mathilde.
Suis surtout passer pour m'introduire et apprivoiser ton univers. Fascinant ce contraste noir/blanc entre chez toi et le bazar. Intéressant.
J'erre et pose des ancrages dans le monde réel depuis quelque temps. Besoin de vent et d'enracinement peut-être. Et ma vie parallèle n'est que papier...
...À bientôt
u

8:43 p.m.  
Anonymous Anonyme s'est arrêté(e) pour réfléchir...

Ce que j'aime ces lettres. Vos lettres...

7:48 a.m.  
Blogger Mamathilde s'est arrêté(e) pour réfléchir...

Bonjour utopiaque : bien contente de voir que tu es passée. Le contraste visuel entre les Chemins et le Bazar est fortuit : je ne connaissais pas le Bazar quand j'ai ouvert ce blogue : il est venu par la suite.

«Ma vie parallèle n'est que papier», j'aime beaucoup. Il y a des réflexions intéressantes à faire là-dessus.

Impudique : merci beaucoup. Roger a ce petit effet candide qui rallie bien des gens.

10:57 a.m.  

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